Un pas en avant et deux en arrière, voici le rythme sur lequel l’Olympique de Marseille commence cette année 2013 qui fait peu à peu oublier le début de saison exceptionnel de l’équipe phocéenne. Tenus par la solidarité à défaut du talent, les Marseillais avaient en effet réussi à remporter 12 de leurs 19 premières rencontres avec notamment une série historique de 6 victoires lors des 6 premières journées. C’était l’époque où l’objectif du club était une place parmi les 5 premiers ce qui paraissait cohérent au regard du dégraissage massif opéré ces derniers mois. Depuis, les dirigeants ont rehaussé les ambitions du club et l’impératif de la victoire a supplanté le plaisir du jeu avec la « réussite que l’on connait« . Sur les 3 dernières journées, l’OM n’a récolté que 4 points (1 victoire, 1 nul et 2 défaites) ce qui fait du club du président Labrune le 14ème club français de cette année 2013.
5 points pris sur 15 possibles
Terriblement réalistes d’août dernier à la trêve hivernale, les Phocéens n’ont pris en 2013 que 5 points sur 15 possibles face à un Paris Saint-Germain qui, lui, prenait 13 points sur 15 possibles. Autant dire que le rythme brisé des Provençaux a permis de laisser filer les Qataris qui, eux, ont profité réellement du mercato hivernal pour se refaire une santé notamment avec l’arrivée dans la capitale de Lucas Moura. Nicolas Nkoulou avouait hier que le groupe se posait des questions. Certes on peut pointer (le mal du supporter) untel ou untel (un coup Cheyrou, un coup Morel et cette fois-ci J. Ayew) mais le fait est que l’enchaînement de contre-performances montre que le problème est plus collectif qu’individuel. « On a recruté en janvier pour nous permettre de viser peut-être un plus haut que la 5e place initialement prévue » expliquait hier Vincent Labrune. Et si ce mercato avait tout chamboulé dans les têtes des Marseillais ? Le changement d’objectif (de la 5ème place à une place sur le podium) a en tout cas changé la donne dans les têtes des Olympiens qui jouent depuis sous pression et n’arrivent pas à assumer.
Personne à l’OM ne s’inquiète
Si tous les supporters s’interrogent sur la politique d’amaigrissement qui semble prête à perdurer jusqu’à ce que le club phocéen ait l’effectif de La Bédoule, à l’OM personne ne parait s’inquiéter des résultats médiocres de Marseille depuis 1 mois et demi. « Il nous manque seulement les 3 points de Nancy (défaite 1-0), qui est la vraie tache sur le tableau. Sans cela, le bilan serait tout autre. » Avec une victoire de plus, l’OM ne pointerait pourtant qu’à la 6ème place de 2013 à égalité avec Lyon. « C’était un match piège, a expliqué Elie Baup après la rencontre. Jusqu’à notre but, pendant une heure, on a fait quelque chose de très sérieux, très appliqué. » Avec pourtant un jeu sans rythme et sans créativité, les Marseillais ont montré bien peu de choses face à Evian Thonon Gaillard. José Anigo était aussi à l’unisson de ses deux collègues. « Nous avons maîtrisé le match logiquement, nous étions à la hauteur de notre objectif. » A la hauteur de la médiocrité diront certains. Et le pire est que les Olympiens ont toujours un mal fou à marquer des buts. 7 buts inscrits lors des 5 dernières journées là où Saint-Etienne, Nice et Montpellier en inscrivaient respectivement 12 et 10.
L’Olympique de Marseille aime les cartons
A défaut de cartonner ses adversaires puisque, rappelons-le l’OM a la 9ème attaque de Ligue 1, les Olympiens se font eux assez régulièrement sanctionnés ces dernières semaines. Après l’exclusion de Joey Barton contre Nancy le week-end dernier, Kassim Abdallah (rouge direct) et Jordan Ayew (deux jaunes) ont été expulsés dimanche dernier face à Evian Thonon Gaillard. L’OM pointe désormais à la 11ème place du classement du fair-play (qui n’est en soit pas important) sans pour autant – et c’est bien ça le drame – jouer durement.
L’OM a pris pour le moment 6 cartons rouges, ce qui fait du club olympien le deuxième club de L1 le plus sanctionné après Rennes qui a subi 7 expulsions. « On n’a pas été servi par les circonstances » a expliqué Vincent Labrune. Baigné par une nervosité inhabituelle et des tensions au sein du vestiaire qui sont désormais de notoriété publique, les Marseillais n’y sont plus mentalement et cela se voit sur le terrain. Allô docteur ? Même pas.