L’OM et son milieu en perdition

Pendant que la polémique enfle autour d’images de Vincent Labrune diffusées pendant la cuisante défaite de l’OM face à l’OL, l’essentiel est mis de côté. On ne parle plus de football, plus d’humiliation, plus de raclée, plus de leçon infligée, plus de déroute. Mercredi soir, les Olympiens avaient une place de leader à leur portée […]

Pendant que la polémique enfle autour d’images de Vincent Labrune diffusées pendant la cuisante défaite de l’OM face à l’OL, l’essentiel est mis de côté. On ne parle plus de football, plus d’humiliation, plus de raclée, plus de leçon infligée, plus de déroute. Mercredi soir, les Olympiens avaient une place de leader à leur portée mais n’ont pas su, dès le début de la rencontre, se mettre à la hauteur de l’évènement. Et si l’attaque et la défense n’ont pas été exempts de tout reproche, le milieu de terrain a été, lui, particulièrement médiocre face aux jeunes loups rhodaniens (6 joueurs alignés par Rémi Garde étaient issus du centre de formation). C’est ce milieu en perdition qui est aujourd’hui logiquement pointé du doigt.

Kaboré titulaire ? Une vaste blague

Jusque-là cantonné au rôle de remplaçant durant 5 saisons (on se demande pourquoi), Charles Kaboré n’a droit cette année à une place dans le onze de départ que par l’absence d’alternatives pour Elie Baup. Certes l’émergence du jeune Rafidine Abdullah qui émarge un salaire certainement 10 fois moins important que le Burkinabé fait le travail tout aussi bien. Mais la réalité est que Baup ne dispose pas de réelles solutions et même si Kaboré n’a pour le moment pas été capable de faire un bon match cette saison, le coach olympien est contraint chaque semaine de l’aligner. Imprécis dans ses passes, peu efficace à la récupération, incapable de cadrer un tir (sur une centaine de tentatives), faible et maladroit dans l’impact physique, le Burkinabé est difficilement défendable. Il le disait lui-même mercredi soir après la démonstration des Lyonnais au Stade Vélodrome. « Je n’ai pas été bon. » Mais Charles l’as-tu déjà été ? Parce que personne ne s’en est rendu compte pour le moment …

Barton plus actif sur Twitter que sur le terrain

Proposé à l’Olympique de Marseille par les Queens Park Rangers, Joey Barton devait, aux dires de certains, régler tous les problèmes de l’entre-jeu olympien. Face à l’Olympique Lyonnais, on l’a vu errer sur la pelouse durant 45 minutes, jusqu’à ce qu’Elie Baup le remplace par Loïc Rémy. « Je peux stopper les attaques adverses en taclant, mais en France, je serais aussi dangereux avec ma qualité de passes » disait-il il y a quelques jours. Mercredi soir, nous n’avons pu voir que des tacles ratés, des passes ratées (dont celle qui offre le premier but lyonnais), des courses ratées, … Une soirée cauchemar peut-être mais cela a de quoi inquiéter quand on sait que c’est le seul Olympien n’avoir que peu joué depuis le début de saison et donc à avoir des jambes pour faire la différence. Barton a estimé après la rencontre qu’il n’y avait « pas d’excuses » pour lui et ses coéquipiers. On le prend au mot.

Cheyrou déjà en pré-retraite

Censé être le taulier de l’équipe phocéenne, Benoît Cheyrou déçoit cette saison même ses plus farouches partisans. L’an passé déjà, bon nombre de supporters remettaient en cause son statut de milieu indéboulonnable alors que ses performances demeuraient médiocres. Incapable de cadrer 1 tir sur 20, le milieu de terrain provençal a été surclassé mercredi soir par un Maxime Gonalons et des Lyonnais plus jeunes et plus talentueux. C’est lui d’ailleurs qui perd le cuir en seconde période pour donner la possibilité à Steed Malbranque de placer quelques secondes plus tard un but somptueux d’une reprise de volée du droit. « Personne ne nous attendait là » disait le vice-capitaine phocéen certainement fier d’avoir piégé le LOSC au Vélodrome. Oui c’est vrai Benoît, on ne s’attendait pas à en prendre 4 par une équipe à moitié composée de puceaux.

Cela faisait des années que Marseille n’avait pas reçu une telle leçon au Stade Vélodrome. Seul Mathieu Valbuena a réussi à tirer son épingle du jeu au milieu dans cette rencontre censée être un sommet. Sauf que seuls les hommes d’Aulas l’ont gravi. On pourra dire que depuis le début de saison, Kaboré et Cheyrou ont beaucoup trop joué (respectivement 22 matchs pour le premier et 19 pour le second) pour être physiquement assez frais pour tenir un milieu lyonnais déchainé. Le coach de l’OM a lui considéré que cette défaite n’était pas due à un problème de fraicheur. Si on ne peut se prononcer sur ce point, on peut sans nul doute affirmer que le milieu est le point faible de cette équipe et que ce n’est pas en gardant Cheyrou et Kaboré dans l’entre-jeu que les Phocéens arriveront à redresser la barre. Même si ces deux joueurs étaient bel et bien présents lors du début de saison extraordinaire de l’OM.