La lamentable défaite face aux Tchèques il y a quelques jours n’a pas été la première piteuse élimination européenne de l’histoire olympienne.
En effet, cette saison l’OM jouait sa 20ème saison au niveau continental avec 8 participations à la C1 (Coupe d’Europe des Clubs Champions puis Ligue des Champions), 3 à la Coupe des Coupes, 10 à la C3 (Coupe des Villes de Foire et Coupe de l’UEFA) et 2 à la Coupe Intertoto. Sur les 130 rencontres disputées, il y a eu 33 défaites (pour 63 victoires et 34 matches nuls) dont quelques unes aussi cuisantes et inattendues que celle obtenue à Mlada Boleslav.
L’ironie du sort fait que la première confrontation continentale de l’OM s’est soldée par les mêmes scores que contre les Tchèques. C’était déjà face à des anonymes du football européen, en 1962-63, au premier tour de la Coupe des Villes de Foire, que les Olympiens s’étaient faits sortir par l’Union Saint Gilloise après une victoire au Vélodrome 1-0 et une défaite 4-2 en Belgique.
Il est à noter que l’OM a du sa participation à cette compétition grâce à sa foire internationale et pas à ses résultats sportifs (les Olympiens étaient en D2 la saison précédente). Dans cette équipe, on se rappelle la présence de Serge Roy (le père d’Eric, capitaine de l’OM à la fin des années 90 et actuel membre du staff de l’OGC Nice) et de Julien Stopyra (père de Yannick, international français à l’époque de Michel Platini).
Il faut attendre la saison 1967-68 pour que l’OM se qualifie vraiment pour une Coupe d’Europe en terminant 4ème du championnat. Ainsi à l’automne 68, les hommes du président Marcel Leclerc ont joué le premier tour de la Coupe des Villes de Foire face à Izmir. Après une défaite 2-0 en Turquie, les Olympiens renversent la vapeur au Vélodrome (victoire 2-0) mais ils sont éliminés à … pile ou face, les tirs au but n’existant pas.
La saison suivante, en 1969-70, en Coupe de Coupes, les Phocéens, après avoir passé enfin un tour (face aux Tchèques du Dukla de Prague), sont sortis en 8ème de finale par le Dynamo de Zagreb (1-1 au Vélodrome puis 0-2 en Yougoslavie). C’était le tout début du duo Skoblar/Magnusson.
En 70-71, malgré le titre de Champion de France, une demi-finale de Coupe de France et le Soulier d’Or européen pour Josip Skoblar, les Olympiens brillent peu en Coupe des Villes de Foire avec une élimination peu glorieuse au premier tour face à des inconnus … tchèques. Le Spartak Trnava sort les hommes de Mario Zatelli aux tirs au but.
Un an plus tard, pour la première participation à la C1, le tirage est peu clément (il n’y avait pas tête de série à l’époque mais un tirage intégral) et l’OM doit affronter le grand Ajax des Krol, Neeskens, Haan, Keizer ou Cruijff qui étaient Champion d’Europe en titre et qui allaient devenir Champion d’Europe et du Monde des clubs. A noter, que cette saison là, les Marseillais furent les seuls européens à marquer contre les coéquipiers de Cruijff, ce qui ne fait qu’accentuer les regrets de ne pas avoir rencontrer ces monstres plus loin dans la compétition.
La saison suivante, c’est dès le premier tour que le tirage donne un gros poisson à l’OM. En effet, l’obstacle Juventus s’avère infranchissable. Malgré une victoire à l’aller (1-0), les joueurs de Kurt Linder s’inclinent largement (3-0) à Turin.
En 1973-74, en 8ème de finale de la Coupe de l’UEFA, après un succès 2-0 au Vélodrome, l’OM est humilié à Cologne 6-0. Cette piteuse élimination (et celle au premier tour de la Coupe de France contre Béziers) marque le glas de l’ère Skoblar/Magnusson.
Deux ans plus tard, les Olympiens se font sortir au premier tour de la C3 faute à un match aller loupé en RDA (défaite 3-0). La victoire 1-0 au retour face au Carl Zeiss Iéna ne fera pas pencher la balance du bon côté.
En 1976-77, l’OM ne fait aussi qu’un bref passage européen avec une élimination au premier tour de la Coupe des Coupes. Après une gifle reçue à Southampton (4-0), les joueurs de José Arribas battent les Anglais 2-1 au Vélodrome mais c’est insuffisant. Albert Emon a d’ailleurs inscrit un des deux buts marseillais de cette rencontre.
Il faut ensuite attendre 11 ans pour revoir les Olympiens sur la scène continentale. Les hommes de Gérard Banide, emmenés par Papin, Allofs, Giresse et Forster, atteignent la demi-finale de la Coupe des Coupes et ils sont éliminés à cause d’un match aller totalement loupé au Vélodrome avec une défaite 3-0 contre l’Ajax (avec un Pape Fall, l’arrière droit de l’OM, complètement à la rue). La victoire 2-1 à Amsterdam au retour ne changera rien, les Olympiens ne connaîtront pas leur première finale européenne.
Deux ans plus tard, au printemps 1990, c’est encore en demi-finale que l’OM est éliminé. Mais cette fois-ci, c’est une des plus grosses erreurs d’arbitrage de l’histoire du foot qui prive Papin, Waddle, Deschamps, Sauzée et les autres de la finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions. En effet, après un match aller dominé de la tête et des épaules, l’OM n’arrive à Lisbonne qu’avec un but d’avance (2-1) et, à quelques minutes de la fin, l’arbitre belge, Monsieur Van Langenhove, accorde l’unique but du match à Vata alors que le joueur de Benfica avait marqué de la … main.
La saison suivante, l’OM franchit le pas et atteint sa première finale (après avoir notamment sorti en ¼ de finale le grand Milan de Van Basten, Gullit et Rijkaard). La tactique de l’Etoile Rouge de Belgrade fonctionne à merveille et les Yougoslaves emportent la dernière édition de la Coupe d’Europe des Clubs Champions aux tirs au but après avoir défendu pendant 120 minutes, ne se procurant pas la moindre occasion.
En 1991-92, la première édition de la Ligue des Champions est peu glorieuse pour les Phocéens qui n’atteignent pas la phase de poule à cause d’une fin de match prise trop à la légère. En effet, au match aller les coéquipiers de Papin, Boli, Waddle, Pelé et Mozer mènent tranquillement 3-0 mais concèdent deux penalties en fin de rencontre et ne gagnent que 3-2. Au retour, dans un stade surchauffé, le Sparta Prague de Dusan Uhrin (le père de l’actuel entraîneur du Mlada Boleslav) gagne 2-1 et c’est le premier gros coup d’arrêt de l’OM version Bernard Tapie.
Néanmoins, la saison suivante est la bonne et les hommes de Raymond Goethals ne connaissent pas la défaite et gagnent la Ligue des Champions face au Milan AC.
Après les sanctions liées à l’affaire VA-OM, les Marseillais sont privés de Coupe d’Europe pendant un an et retrouvent la Coupe de l’UEFA à l’automne 1994 alors qu’ils jouent en D2. Ils sont éliminés au deuxième tour par le FC Sion après un match aller perdu 2-0 en Suisse (avec un but oublié à Tony Cascarino) et match retour où ils ont quasiment fait un exploit mais ne gagnent que 3-1.
C’est 4 ans plus tard, en 1998-99, que l’OM retrouve l’Europe sous la direction de Rolland Courbis avec Blanc, Luccin, Dugarry, Pires, Ravanelli et Maurice. Ils atteignent la finale de la Coupe UEFA mais se font étrillés par Parme 3-0 faute à une fin de demi-finale à Bologne houleuse qui a provoqué de nombreuses suspensions.
La saison suivante, les Phocéens jouent la Ligue des Champions mais échouent dans la seconde phase de poule se faisant laminer par la Lazio et le Feyenoord alors que la première poule avait été convaincante avec notamment une victoire contre les Champions d’Europe en titre, Manchester United (avec un but de William Gallas).
En 2003-04, sous les ordres d’Alain Perrin, l’OM termine 3ème de sa poule en Ligue des Champions (derrière les Galactiques du Real et les futurs vainqueurs, le FC Porto de José Mourinho) et joue donc la Coupe UEFA. Les Marseillais s’inclinent en finale face à Valence après la très discutée expulsion de Fabien Barthez par Pierluigi Collina.
La saison passée, les dirigeants acceptent de jouer la Coupe à Toto et se voient » récompensés » par une victoire dans cette compétition et une qualification pour la Coupe de l’UEFA où les Phocéens, après de nombreux matches, se font sortir en 8ème de finale par des Russes inconnus, le Zenit Saint-Pétersbourg.
Cette année, après un autre passage par la Coupe à Toto, ce sont aussi des illustres inconnus qui sortent les Phocéens après une fin de match retour calamiteuse. Bref, le Mlada Boleslav n’est pas le premier club modeste à sortir l’OM d’une compétition européenne et ce n’est pas forcément mauvais signe pour le reste de la saison olympienne (comme en 1970-71 et en 1991-92 où les Marseillais avaient été champions de France, demi-finalistes de la Coupe et France et avaient été rapidement éliminés d’une Coupe d’Europe par des … Tchèques).