L’OM ou le divorce à la marseillaise

Si Pierre Ménès est devenu plutôt irritant quand il officie sur Canal+, il n’en demeure pas moins un professionnel éclairé des arcanes du monde du foot hexagonal. Attentif à la rencontre qui s’est déroulée mercredi entre l’Olympique de Marseille et le Stade Malherbe de Caen, le journaliste a trouvé l’ambiance du stade Vélodrome « surréaliste dans […]

Si Pierre Ménès est devenu plutôt irritant quand il officie sur Canal+, il n’en demeure pas moins un professionnel éclairé des arcanes du monde du foot hexagonal. Attentif à la rencontre qui s’est déroulée mercredi entre l’Olympique de Marseille et le Stade Malherbe de Caen, le journaliste a trouvé l’ambiance du stade Vélodrome « surréaliste dans ce stade d’habitude si festif. »

La Coupe de la Ligue présentée dans l’indifférence

Comme ses confrères de RMC, Pierre Ménès a noté que la Coupe de la Ligue avait été présentée dans l’indifférence générale. « A vue de nez, il devait y avoir 15 000 spectateurs, la Coupe de la Ligue a été présentée dans une indifférence générale. » Il y avait en fait plus de 39 000 spectateurs mais il faut bien avouer que ce trophée n’a pas eu l’effet escompté auprès des supporters provençaux. Avec cet éclairage, on comprend pourquoi les dirigeants marseillais n’ont pas souhaité que des festivités soient organisées à l’occasion de cette nouvelle coupe glanée.

Un divorce seulement avec les supporters de Marseille ?

Pierre Ménès indique fort justement que les supporters marseillais ont une lecture bien différentes des performances du club que leurs camarades de région parisienne (ou d’autres régions limitrophes) par exemple qui ont fêté la victoire des Olympiens face à Lyon il y a quelques jours au Stade de France. « A Saint-Denis, la majorité du public marseillais était composée de supporters de province et de région parisienne, qui ne sont pas touchés par le divorce entre les supporters locaux et leur équipe. » Ce n’est pas une nouveauté puisqu’on peut noter assez régulièrement sur le forum cette même distorsion d’analyse. Certains diront qu’elle est essentiellement due à des différences culturelles, à la facilité d’accès du Vélodrome par les locaux, … Toujours est-il que le manque de résultats mais surtout le manque de panache ont dégouté bon nombre de supporters de l’OM qui ne regardent même plus les matchs à la télévision, sûrs d’être déçus. Et les dernières semaines leur donnent hélas raison.

Marseille : la force, la singularité et l’identité de l’OM

Toujours est-il que si certains aimeraient avoir un OM sans les Marseillais, ils récolteraient aussi le revers de la médaille. Car la force, la singularité et l’identité du club phocéen n’est-il pas ce public de passionnés exigeants et virulents et pas son armoire à trophée ? Dans nulle autre ville de France, la passion pour le football n’est aussi vivace. Cela tient à plusieurs choses : l’aspect populaire de la cité phocéenne, le fort ascendant méditerranéen dans la culture des Marseillais, l’orgueil des Provençaux vis-à-vis du club par rapport à leur quotidien difficile… Sans eux, l’OM serait certainement un club comme les autres. Et si certains pensent que ce sont les groupes qui ont amené le feu dans les tribunes, c’est oublier qu’en des temps plus anciens, le Stade Vélodrome était tout aussi chaud et intransigeant, les cotillons en moins.

Comment retrouver la passion à Marseille ?

Que faire désormais pour recoller les morceaux ? Aux joueurs, aux dirigeants, à l’entraineur de se mettre à l’ouvrage et de ne plus faire du spectacle un élément secondaire de leur métier. Penser aussi que les supporters passent du temps et dépensent leur argent pendant qu’eux sont payés pour assouvir leur passion. Parfois on les entend demander plus de respect de la part des supporters. Et si la logique ce n’était pas plutôt l’inverse ?