Après l’élimination en Coupe de l’UEFA face à Donetsk jeudi, il ne reste plus que le championnat aux Olympiens en cette fin de saison. L’objectif reste toujours le podium et la Ligue des Champions mais la toute récente place de leader a donné de nouvelles ambitions au club, le plus apte à l’enflammade.
Le match de la semaine a laissé des traces car Taye Taiwo et Mamadou Niang ont rejoint Laurent Bonnart et Julien Rodriguez sur la liste des blessés. Les habituels professionnels évoluant en réserve, Hilaire Munoz, Dmytro Nepogodov, Amine Dennoun et Guy Gnabouyou, ont encore été laissés à la disposition de Michel Flos. Éric Gerets conserve son habituel 4-2-3-1 avec Steve Mandanda dans le but, une défense de gauche à droite composée de Boudewijn Zenden, Vitorino Hilton, Renato Civelli et Charles Kaboré ; Lorik Cana (avec le brassard) et Benoit Cheyrou sont les milieux récupérateurs alors que Bakari Koné (à droite), Mathieu Valbuena (dans l’axe) et Hatem Ben Arfa (à gauche) sont un cran plus haut ; Brandao est l’avant-centre.
La feuille de match est complétée par Rudy Riou, Tyrone Mears, Ronald Zubar, Modeste M’Bami, Karim Ziani, Sylvain Wiltord et Mamadou Samassa.
Les Marseillais prennent le match en main dès le début mais les Lorientais ouvrent le score rapidement par Gameiro, parti sans doute hors-jeu. Les Olympiens poussent pour revenir mais ils sont aussi maladroits que jeudi face à Donetsk avec Brandao et Koné qui vendangent.
La seconde période est aussi à sens unique avec un OM ultra-dominateur. Assez rapidement, Ben Arfa, jamais décisif, est remplacé par Wiltord. Logiquement, les Phocéens égalisent après un corner mal renvoyé repris de façon opportuniste par Civelli. Dans le dernier quart d’heure, alors que les Marseillais baissent de pied physiquement (malgré les entrées de Ziani et Samassa) et que les Bretons essayent de l’emporter, Brandao donne l’avantage aux siens. La fin de match est agitée avec un tir sur les poteaux de Wiltord, un sauvetage de Mandanda et le pétage de plomb de Cana qui est bêtement expulsé. Néanmoins, les joueurs de Gerets ramènent les trois points du Moustoir.
Steve Mandanda (6) : incroyablement passif sur l’ouverture du score (il ne court même pas pour gêner Gameiro après avoir été passé), il a été très peu sollicité mais a fait l’arrêt décisif en toute fin de rencontre sur un duel gagné face à Saifi, permettant à son équipe de conserver la victoire.
Charles Kaboré (6) : encore préféré à Mears malgré un troisième match en une semaine, il a été très offensif, jouant plus comme un milieu que comme un arrière latéral. Défensivement, il a été pris à revers à plusieurs reprises en première mi-temps mais a toujours limité la casse par de l’envie. Offensivement, il a souvent proposé une solution pour déborder et centrer mais il a été assez maladroit. Néanmoins, c’est après un de ses centres que l’OM a égalisé.
Boudewijn Zenden (6) : le Néerlandais a donc pallié la blessure de Taiwo en jouant arrière gauche. Lui aussi a évolué très haut, essayant constamment d’aider ses milieux. Il a eu un peu de mal en début de rencontre face aux attaquants bretons mais il s’en est sorti grâce à son expérience. En fin de match, il a aussi été sollicité en position défensive mais sa combativité a permis de contenir les Bretons.
Renato Civelli (6.5) : le stoppeur droit olympien a été moins dominateur que lors de ses précédentes sorties car il a eu des problèmes face au rapide Gameiro, essentiellement dans les premières minutes. Par la suite, il a été peu sollicité et inquiété sauf en fin de match où sa taille l’a bien aidé. L’Argentin a surtout égalisé du pied gauche dans le but vide après un ballon mal dégagé par la défense bretonne.
Vitorino Hilton (6) : le défenseur central brésilien a fait de bonnes interventions pour endiguer des tentatives lorientaises. On peut seulement lui reprocher une mauvaise anticipation sur un long ballon qui a donné une balle de but à Saifi, magistralement sauvée par Mandanda. Bref, un match propre et efficace pour le patron de la défense phocéenne.
Lorik Cana (4) : le capitaine olympien s’est battu comme un lion dans l’entrejeu pour venir aider sa défense quand elle en avait besoin mais a surtout fait un gros travail de pressing et de récupération, permettant à son équipe d’avoir très largement la possession du ballon. De façon inexplicable alors que le match était presque fini et qu’il avait obtenu la touche, il a complètement disjoncté en se battant avec Le Lan et se faisant expulser. Le capitaine, indigne de son brassard sur cette action, va donc sûrement manquer les deux prochaines rencontres, ce qui va sans aucun doute beaucoup pénaliser son club.
Benoit Cheyrou (6) : le milieu défensif gauche a été très mobile en première période avec une activité de récupérateur intéressante et une volonté de toujours aller de l’avant. Il a d’ailleurs eu une superbe occasion en fin de première mi-temps mais il a raté son contrôle dans la surface et se faisant donc contrer alors qu’il était en bonne position. Il a baissé de pied physiquement en seconde période, surtout dans les 20 dernières minutes. Il a donc fini la rencontre fatigué, au courage, comme beaucoup de ses coéquipiers.
Hatem Ben Arfa (4) : il a évolué ailier gauche avant de permuter à droite en fin de première mi-temps. Il a essayé de porter le danger vers le but lorientais mais sans succès. Il a logiquement été sorti en début de seconde mi-temps.
Sylvain Wiltord (non noté) : il a donc remplacé le numéro 20 et a beaucoup apporté offensivement avec de la mobilité, des appels et des courses entre les lignes lorientaises. Il a été dans l’action de l’égalisation avec un tir contré par le gardien repris par Civelli. Il a aussi eu une énorme occasion en toute fin de rencontre mais, après avoir pris de vitesse son garde du corps sur 30 mètres, sa frappe a heurté les deux poteaux mais n’est pas entrée. Il a aussi fait un énorme travail de pressing en fin de match, ce qui a bien aidé ses coéquipiers.
Mathieu Valbuena (4.5) : le petit meneur de jeu a été assez libre de ses mouvements sur toute la largeur du terrain mais, malgré de l’envie, il n’a pas réussi à déstabiliser la défense bretonne.
Karim Ziani (non noté) : l’Algérien a pris la place de l’ancien Libournais pour le dernier quart d’heure. Pour son retour après une absence d’un mois, il a logiquement évolué sur l’aile droite. Son apparition a été très importante car il a délivré la passe décisive amenant le but de la victoire sur un beau centre au second poteau.
Bakari Koné (4.5) : l’Ivoirien a fait une prestation dans la droite ligne de celle de jeudi face au Shakhtar avec des occasions mais une incroyable maladresse devant le but, surtout en première mi-temps, où il a très mal géré plusieurs très belles opportunités. Par contre, il s’est toujours battu pour revenir aider ses milieux et presser les défenseurs bretons. Il a aussi délivré une passe de la tête qui aurait du être décisive en début de match si Brandao n’avait pas piteusement loupé le cadre.
Mamadou Samassa (non noté) : le grand attaquant a pris la place de l’ancien Niçois en fin de match et a évolué avant-centre. Il a été très maladroit dans ses prises de balle et a aussi atrocement mal joué une balle de contre en toute fin de match donnant un très mauvais ballon à son coéquipier.
Brandao (6.5) : le Brésilien a débuté par un hallucinant loupé en début de match sur un ballon remis de la tête par Koné qu’il reprend très mal de la cuisse alors qu’il n’avait qu’à tromper Audart. Par la suite, il a, comme à son habitude, beaucoup couru et pressé les défenseurs adverses. Il est aussi revenu assez bas pour toucher des ballons dos au but pour remiser vers ses milieux offensifs. Néanmoins, son geste de la soirée est son but avec un contrôle enchainé d’une belle frappe du gauche pour donner les trois points à son équipe. Il a fini la rencontre, après l’entrée de Samassa, sur l’aile gauche où il a beaucoup défendu, venant aider Zenden et Cheyrou qui étaient visiblement fatigués.
Les Marseillais, après un coup du sort de l’arbitre en début de match, ont réussi à revenir et à l’emporter en seconde mi-temps grâce à une belle combativité et une incroyable envie malgré une fatigue évidente en fin de rencontre.
Les prestations individuelles ont été courageuses et marquées par la volonté de gagner. Le geste inexplicable et inexcusable de Lorik Cana en toute fin de match lui vaut le titre de moins bon Phocéen alors qu’il est difficile de décerner le titre de meilleur Marseillais, peut-être un des buteurs, Renato Civelli ou Brandao.
Les Olympiens vont donc pouvoir enfin souffler en ce milieu de semaine pour attaquer les six derniers matches de la saison avec toujours en ligne de mire l’objectif du début de saison, une qualification pour la Ligue des Champions, voire un peu mieux si l’irrégularité chronique des joueurs d’Eric Gerets ne resurgit pas.