Lyon 5-5 OM : la tactique et les joueurs

Alors que ce n’est que le onzième match de championnat cette saison pour les Olympiens, ils pourraient déjà dire au revoir au titre de Champion en cas de défaite à Lyon, l’écart en nombre de points et surtout en qualité de jeu étant important et difficile à combler. Rudy Riou, Julien Rodriguez et Lucho Gonzalez […]

Alors que ce n’est que le onzième match de championnat cette saison pour les Olympiens, ils pourraient déjà dire au revoir au titre de Champion en cas de défaite à Lyon, l’écart en nombre de points et surtout en qualité de jeu étant important et difficile à combler.
Rudy Riou, Julien Rodriguez et Lucho Gonzalez sont blessés alors que Cyril Rool termine sa convalescence. Didier Deschamps n’a encore pas retenu Hilaire Munoz, Charley Fomen, Cédric D’Ulivo, Amine Dennoun et Guy Gnabouyou. L’entraineur marseillais conserve un 4-3-3 avec Steve Mandanda dans le but, une défense composée par Laurent Bonnart, Souleymane Diawara, Vitorino Hilton et Gabriel Heinze de droite à gauche ; Stéphane Mbia est le milieu récupérateur alors que Benoit Cheyrou (à gauche) et Fabrice Abriel (à droite) évoluent derrière le trio offensif formé de Mamadou Niang (le capitaine), Brandao et Bakari Koné.
Elinton Andrade, Garry Bocaly, Taye Taiwo, Édouard Cissé, Hatem Ben Arfa, Mathieu Valbuena et Fernando Morientes sont sur le banc de touche. Charles Kaboré et Pape M’Bow sont les 19ème et 20ème hommes et donc absents de la feuille de match.

Dès les premiers instants, Lyon ouvre le score au milieu d’une défense marseillaise bien passive. Heureusement, Diawara égalise rapidement de la tête sur un corner mais les Gones reprennent l’avantage dans la foulée grâce à une absence totale de l’arrière  » garde  » olympienne. Alors que les Phocéens souffrent, même s’ils ont la possession du ballon, ils égalisent juste avant le repos sur un beau cadeau de Lloris. Le 2-2 de la pause est donc assez flatteur pour les hommes de Deschamps.
Dès le retour des vestiaires, Koné donne l’avantage aux siens sur une belle reprise en demi-volée. Lyon pousse et l’OM joue en contre et, à 10 minutes de la fin, sur un nouveau corner d’Abriel, Brandao marque acrobatiquement le but du 4-2. Deux minutes plus tard, les Lyonnais ont marqué deux fois sur une nouvelle lourdeur de la défense puis un penalty extrêmement généreux. Et, à la dernière minute, Bastos, au terme d’une superbe action, marque le 5-4. Les Olympiens n’ont plus que leurs yeux pour pleurer mais ils parviennent à égaliser dans les arrêts de jeu sur un cafouillage devant la ligne de but de Lloris. C’est le dernier rebondissement d’un match dingue !

Steve Mandanda (4) : cinq buts encaissés pour le portier marseillais qui, même s’il n’a pas fait d’erreur grossière, a manqué de présence sur le premier but où le tir de Pjanic n’est pas loin de ses gants et sa sortie n’a pas été assez tranchante sur le troisième but où Lopez arrive à marquer dans un angle très fermé. Il n’est donc pas parvenu à rattraper les errances de sa défense.
Laurent Bonnart (4.5) : l’arrière droit olympien était de retour dans le onze de départ et n’a pas été le pire défenseur malgré une prestation bien terne. Les plus grandes erreurs ont en effet été faites dans l’axe de la défense. Il n’est quasiment pas monté et a raté le seul centre où il était en bonne position.
Gabriel Heinze (4) : encore préféré à Taiwo, il a été piteux dans ses montées offensives et sur tout ses centres. Défensivement son expérience a été utile dans certaines occasions mais il a souvent été trop aspiré par les décrochages des attaquants lyonnais. Par exemple, sur le deuxième but des Gones, Govou profite du pressing très haut de l’Argentin pour faire un décalage et prendre à revers toute la défense. Par contre, difficile de lui reprocher le penalty étant donné que le ballon est contré juste devant lui et arrive sur son bras.
Souleymane Diawara (4) : heureusement qu’il a marqué (d’une belle tête rageuse sur un corner) le premier but phocéen car sa prestation défensive a été effrayante avec un manque de présence, d’agressivité et de précision dans son placement et ses interventions. Sur le deux premiers buts, il est en retard et mal placé et sur le dernier complètement dépassé.
Vitorino Hilton (2.5) : le Brésilien a été cataclysmique avec un dégagement de la tête qui donne une passe décisive à Pjanic sur le premier but lyonnais, une piteuse non-intervention sur le second où Govou traverse tout droit la moitié de terrain marseillaise sans être inquiété. Sur le troisième, il n’intervient pas sur Lopez alors que l’Argentin n’avait aucun angle et que peu de chances de marquer. Bref, il est fort possible de revoir Heinze dans l’axe au prochain match…
Stéphane Mbia (6) : encore pas assez présent à la récupération ce qui a permis aux Lyonnais de faire déferler des vagues sur la défense marseillaise, il a par contre été performant pour remonter le ballon vers ses joueurs offensifs en effaçant le premier rideau adverse. Il a ainsi fait plusieurs frappes (sans danger pour Lloris) et a surtout été présent sur la dernière action pour arracher l’égalisation sur un duel aérien avec Toulalan.
Fabrice Abriel (6.5) : laborieux dans le jeu, le milieu droit a beaucoup couru et est finalement souvent venu à gauche en première période. Il s’est surtout fait remarquer avec trois passes décisives sur trois centres : deux corners et une action en tout début de seconde mi-temps. Il aurait aussi pu marquer mais il a mis au-dessus du but Lloris sa reprise de volée alors qu’il était idéalement positionné à l’entrée de la surface. Son efficacité sur les coups de pied de coin (au contraire de celle de Valbuena, Lucho et Ben Arfa lors des matches précédents) devrait lui permettre de devenir, logiquement, le tireur de corner de l’équipe.
Benoit Cheyrou (6) : le milieu gauche olympien a fait match convenable en marquant un but sur une frappe de loin (il peut surtout dire un énorme merci à Lloris) à un moment clef, juste avant la pause, alors que son équipe n’était pas au mieux. Pour le reste, il n’a pas été assez de présence à la récupération et au pressing pour gêner les milieux rhodaniens. Il a du sortir, visiblement toujours embêté par ses adducteurs, en milieu de seconde mi-temps.
Édouard Cissé (non noté) : il a donc pris la place du second buteur marseillais de la soirée, il n’a pas eu le temps de se mettre en évidence et n’a pas fait mieux en terme de pressing et de récupération.
Bakari Koné (5.5) : l’ailier droit phocéen a été discret jusqu’à son but au retour des vestiaires d’une superbe demi-volée de l’extérieur du pied droit pour donner l’avantage aux siens. Il a du sortir quelques minutes plus tard, ouvert et devant se faire poser des points de suture.
Mathieu Valbuena (non noté) : le numéro 28 a donc pris la place de l’Ivoirien, il a couru, pressé et essayé de gêner la défense lyonnaise. Il a aussi tenter de porter rapidement le ballon vers l’avant lors des contre-attaques.
Mamadou Niang (4.5) : le capitaine sénégalais n’a ni marqué ni fait de passe décisive malgré les cinq réalisations de son équipe. Il aurait pu marquer le premier but de son équipe en tout début de match mais son tir a été détourné d’un main par Lloris. Par la suite, il n’a pas réussi à prendre le dessus sur Gassama.
Brandao (5.5) : le Brésilien a souffert dans les airs face à Cris mais il s’est battu, a pressé et a surtout marqué un beau but sur une reprise acrobatique de l’extérieur du pied gauche après un corner d’Abriel pour donner deux buts d’avance aux siens à 10 minutes de la fin. Auparavant, il n’avait eu qu’une autre occasion mais son plat du pied a été très bien dévié par Lloris alors que c’était une offrande pour marquer.

Difficile de tirer des enseignements tangibles d’une telle rencontre qui ne se reproduira pas avant de longues décennies. Marquer 5 buts à Gerland est un exploit, en prendre 5 dont 3 dans les 10 dernières minutes alors que l’on menait 4-2 efface complètement cette magnifique performance…
On a tout de même encore vu que la défense était plus que friable, l’adjectif lamentable étant plus approprié à certains moments. Par contre le réalisme offensif a été là, heureusement…
Les prestations individuelles n’ont pas été brillantes et il est très compliqué de dire quel défenseur a été le pire, surement Vitorino Hilton. Fabrice Abriel, avec ses trois passes décisives, paraît avoir été le meilleur dans les moments clef.
Cette rencontre restera gravée pendant longtemps, très longtemps dans les mémoires mais au delà de ce scenario incroyable, les Olympiens ont encore montré d’hallucinantes lacunes qu’il faudra combler très rapidement sinon les objectifs du début de saison seront à oublier très rapidement…