Grande première en Ligue 1, l’OM vient d’être sanctionné d’un match à huis clos pour usage d’engins pyrotechniques. Un fait extrêmement grave en soit dans ce championnat : le téléspectateur est terriblement lésé car la fumée risque de l’empêcher de voir Frédéric Piquionne se rétamer dans la surface adverse ! Mais on comprend que la négociation des droits TV, déjà peu favorisée par le niveau médiocre du football français, n’en soit que plus compliquée. La LFP, dont la commission est à l’origine de la sanction, continue de prendre des décisions disproportionnées et terriblement pénalisantes pour le club olympien. Elle ne tient évidemment pas compte des gros progrès effectués en matière de sécurité dans l’enceinte vétuste du Stade Vélodrome. Mais cette LFP, au fait, a-t-elle encore une crédibilité ?
Une LFP sous influence Aulas
Le président de la LFP, Frédéric Thiriez, est aussi l’avocat de la société de Jean-Michel Aulas (la CEGID). Ce dernier est d’ailleurs vice-président de la LFP, membre de la commission des finances et de la commission marketing. Le président de la commission juridique de la LFP, André Soulier, est l’avocat personnel de Jean-Michel Aulas. Michel Seydoux, président du LOSC et frère de Jérôme Seydoux (actionnaire et président de Pathé, le groupe actionnaire de l’OL), est trésorier adjoint de la LFP. Enfin, Marino Faccioli, directeur adjoint chargé du sportif de l’OL, est également membre de cette commission. Vous avez dit clarté ? Nul doute qu’un feuilleton des coulisses de l’instance, filmées dans le style Santa Barbara, aurait plus de succès que la Ligue 1 auprès des chaînes télévisuelles.
Des décisions douteuses
S’il n’est plus nécessaire de rappeler la mascarade de 1994 et l’affaire OM-VA, tant Marseille a morflé cette année là, la LFP continue de prendre des décisions que l’on qualifierait volontiers d’étranges. A titre d’exemple, les procès Clerc et Ribéry, lesquels opposent l’OM à l’OL, sont plutôt comiques, le club phocéen étant systématiquement dans son tort. Ainsi un huis clos est donné à Marseille pour avoir fait un peu de fumée (sans évidemment qu’il n’y ait eu le moindre blessé), quand à l’opposé les supporters lyonnais jettent des fumigènes sur leurs homologues stéphanois au Stade Geoffroy Guichard (ce qui semble quand même dangereux), sans que leur club ne soit inquiété. Et n’oublions surtout pas que la commission a fait part de la sanction, hier soir, suite au visionnage de la rencontre OL-OM disputé le 14 décembre dernier…
Que fait cette instance pour l’OM ?
Si la LFP ne semble pas prête à tenir compte du fait qu’il est plus difficile de contrôler 28 000 supporters (la taille des virages à Marseille) que les quelques centaines de fans qui peuplent la plupart des autres stades de Ligue 1, elle doit bien se rattraper par ailleurs non ? Non ! Où est Thiriez lorsque Santos Mirasierra se fait maltraiter par la presse, la police et la justice espagnole ? Quelles sont les réactions lorsque l’OM se fait abuser par des arbitres qui rechignent à siffler des pénaltys pourtant flagrants ? Dans leur comportement, les hommes en noir ne sont parfois pas sans rappeler leurs homologues italiens, lors des grandes heures de la série A. Quid d’une enquête concernant les tirages au sort des coupes nationales, lors desquelles le club phocéen a toujours la chance de tomber sur Lyon ou Paris ? L’OM reçoit-il une part de droits TV en rapport avec son statut de club le plus populaire de France ? Bien sûr que non…
L’OM a le désavantage d’avoir un public digne de ce nom, dans un stade qui ne répond certainement pas aux critères actuels de modernité. Mais aussi difficile que ce soit de tenir un public aussi passionné, on constate sans mal que le huis clos condamne habituellement des cas bien plus graves ! Dès qu’il s’agit d’encaisser les droits télévisuels, tout ce beau monde chérit pourtant l’OM… Est-ce que cela vaut la peine d’adopter un comportement de » solidarité » alors qu’on se fait clairement pisser dessus en retour ? Hypocrite et intéressé, le football français semble aussi propre qu’un torchon de mécanicien usagé. Aussi, au rythme où vont les choses, on ne pourra bientôt plus se consoler en se disant que dans nos compétitions nationales, le seul spectacle valable se situe dans quelques tribunes. Il ne reste plus qu’à souhaiter qu’une Ligue européenne se crée rapidement pour quitter une fois pour toutes cet environnement nauséabond…