Avec un déficit hérité d’une saison 2011/12 très décevante et de plusieurs mercatos à courte vue, l’Olympique de Marseille a connu l’un des étés les moins flamboyants que le club phocéen ait connu au cours des 15 dernières années. Contraint par la propriétaire du club, Margarita Louis-Dreyfus, de vendre pour pouvoir acheter, les dirigeants marseillais se sont d’abord évertués à brader ce qui pouvait l’être et à lâcher, après Gabriel Heinze et Lucho Gonzalez, les plus gros salaires du club pour faire baisser de façon significative une masse salariale jugée trop élevée. Au lendemain de la fin de ce marché estival, voici l’heure du bilan.
L’écrémage des médiocres
La saison dernière et malgré le désaccord de Didier Deschamps, Vincent Labrune avait décidé de laisser filer 10 joueurs (dont Abriel, Heinze, Cissé, Lucho, Hilton, …), le tout sans en retirer pas un centime. Cet été, le président de l’OM a choisi de continuer l’écrémage en laissant partir libre Elinton Andrade, Jean-Philippe Sabo, Djimi Traoré et Brandao. N’étant pas parmi les plus gros salaires du club, hormis Brandao qui émargeait 200 000 euros bruts mensuels, Andrade, Sabo et Traoré permettent cependant de libérer des places pour les jeunes du centre de formation et de faire économies quelques dizaines de milliers d’euros au club. Par exemple, Traoré coutait 850 000 euros (charges comprises) au club par saison.
Le départ de gros salaires et d’un crack
Très décevant tout au long de la saison passée et après s’être mis à la faute en revenant à La Commanderie pour la reprise avec quelques jours de retard, Alou Diarra a très vite compris qu’on ne voulait plus de lui à l’OM. Profitant d’une touche avec West Ham, le milieu défensif a décidé de s’exiler en Angleterre pour 2.5 millions d’euros, permettant à l’OM d’économiser plus de 5 millions d’euros par saison. Un choix logique.
Malgré son souhait de rester, Stéphane Mbia paye pour le salaire qu’il avait eu tant de mal à faire réévaluer. Il est vendu pour 6 millions aux Queens Park Rangers, ce qui lui permettra de gouter aux raclées quasi-hebdomadaires subies par sa nouvelle équipe.
Considéré comme l’un des meilleurs latéraux de Ligue 1, Cesar Azpilicueta est vendu 8 millions d’euros deux saisons après son arrivée sur la Canebière et pour seulement 1 million de plus que son prix d’achat. Autant dire que les dirigeants marseillais n’ont pas été très inspirés sur ce coup.
L’OM perd deux bons joueurs mais estime pouvoir les remplacer par des joueurs bien moins aguerris (et talentueux) tout en estimant ne pas s’être affaibli. Comprendra qui pourra.
Des demi-sels pour remplacer des joueurs aguerris
Arrivé de Nantes, Florian Raspentino revient sur ses terres avec très peu d’expérience mais beaucoup d’envie et d’espoir. C’est aussi le cas d’un autre provençal, Kassim Abdallah qui quitte Sedan pour 400 000 euros et se voit proposer une place de titulaire dans le couloir droit de la défense phocéenne quelques jours après. Pour pallier le départ de Mbia, les dirigeants olympiens recrutent le Brésilien Lucas Mendes, en provenance de Coritiba, pour 2.5 millions d’euros. Il sera aussi la doublure de Morel dont on sait depuis un an qu’il est le talon d’Achille du onze marseillais. A ces trois inconnus, vient s’ajouter un autre d’un style très différent : Joey Barton. Considéré comme le bad-boy de la Premier League, Barton a plus fait parler de lui pour des faits de violence que pour des actions d’éclat. Pourtant, les dirigeants marseillais croient en lui et le recrutent en prêt pour une saison. Un pari risqué qui donne un peu de peps à un marché estival morose du côté de la Canebière.
Face à l’ennemi juré qui a investi 147 millions d’euros rien que cet été, l’OM aura engrangé 14 millions d’euros et investi 2.5 millions d’euros. C’est très peu mais il parait qu’il faut s’en satisfaire. Donc faisons tout comme jusqu’à ce qu’on se rende compte évidemment que c’est insuffisant.