Il est bien trop tôt pour condamner une méthode, une équipe ou tirer la moindre conclusion. D’ailleurs, Marcelo Bielsa compose avec un effectif tellement déséquilibré qu’il sera impossible de le tenir pour responsable de quoi que ce soit. Après avoir bien commencé, le mercato marseillais prend une étrange tournure. Oubliant les lacunes révélées par le dernier exercice de Ligue 1, les décisionnaires du recrutement (dont on ignore qui ils sont) maintiennent leur confiance en certains cadres semblant surcotés. Ils privilégient aussi des renforts au milieu et en attaque, alors que le secteur défensif est complètement dépassé.
Quel est le pilote de l’avion ?
Marcelo Bielsa l’a indiqué jeudi en conférence de presse, il ne détient en aucun cas les clés du mercato marseillais. L’Argentin a même précisé n’avoir en rien décidé des arrivées, des départs ou des mises à l’écart. Qui est donc aux commandes du mercato ? Vincent Labrune ? José Anigo ? On dispose aujourd’hui, enfin, d’un entraîneur de haut niveau qui a un statut de légende en Amérique du Sud, en Amérique Centrale et en Espagne. Comment peut-on se passer de ses conseils à l’heure de choisir les nouveaux joueurs ? D’autant que notre cellule de recrutement a toujours été incapable de faire un bon coup dans ces régions du globe.
Certains cadres qui ont failli sont toujours là
La saison dernière, la plupart des joueurs expérimentés du groupe marseillais ont échoué dans leur mission d’encadrement des jeunes espoirs qui venaient de renforcer le club. Steve Mandanda, Rod Fanni, Nicolas Nkoulou, Benoît Cheyrou ou Mathieu Valbuena ont notamment été indignes de leurs rangs, ne paraissant par moment même pas donner le meilleur d’eux-mêmes, au grand malheur des supporters. Comment expliquer que certains d’entre eux portent encore le maillot olympien ? Face à Bastia, la même rengaine s’est répétée. Le capitaine et portier Steve Mandanda n’a pas été dans un bon jour, comme cela peut arriver. Mais il n’a pas non plus tarabusté ses partenaires qui lâchaient prise, comme le justifierait son brassard. Nicolas Nkoulou, qui a certes repris un peu tard, était également à des années lumières de son niveau de 2011 et 2012. Cela paraît d’ailleurs si loin que l’on peut légitimement se demander s’il le retrouvera un jour.
Mais qu’attend-on pour passer à autre chose ?
La défense laissée pour compte !
En dehors du PSG, capable de mettre 50 millions d’euros sur un Brésilien très contesté, rares sont les clubs prêts à aligner les biftons pour un défenseur. Cela n’a pas échappé à l’OM, qui mise désormais sur les plus values pour compenser son manque de moyens. Mais va-t-on pour autant jouer sans défenseur en 2014-2015 ? Car si Vincent Labrune a récemment indiqué que « même le Barça a moins de milieux offensifs et d’attaquants que l’OM », cela n’empêche pas les gazettes d’annoncer l’arrivée imminente d’un nouveau milieu de terrain en provenance d’un championnat de seconde zone. Lucas Mendes s’apprête de son côté à quitter le club et on espère bien que Jérémy Morel et Alaixys Romao ne constituent pas une charnière centrale durable dans l’esprit des dirigeants. Compte tenu du travail que nécessitent les automatismes en défense, chaque jour qui passe complique un peu plus les possibilités d’une arrivée.
En juin dernier, le nouvel investissement de Margarita Louis-Dreyfus permettait à Vincent Labrune de disposer de tous les atouts pour créer sa « machine de guerre ». L’an dernier, 40 millions d’euros ont été dépensés avec le succès que l’on sait. Pourquoi faudrait-il, année après année, répéter les mêmes erreurs ? Il ne manque pas grand-chose à cette équipe pour être totalement compétitive. Le groupe de Marcelo Bielsa nécessite des renforts défensifs capables de gagner des duels. Il semble aussi être en manque de leaders de vestiaire, durs à la tâche, besogneux et notamment capables de répondre, en termes d’agressivité, à Yannick Cahuzac et sa bande. S’il vous plait, oublions les paris exotiques et répondons à nos véritables besoins !