Mercato : objectif régression ?

Quoi de mieux qu’un titre de champion de France pour aborder le mercato estival avec sérénité ? Une seconde place… D’après La Provence, les primes distribuées aux joueurs (et dirigeants), à l’occasion du sacre, auraient plombé les finances du club marseillais. Est-ce la raison pour laquelle les véritables maitres du navire phocéen réclament une diminution […]

Quoi de mieux qu’un titre de champion de France pour aborder le mercato estival avec sérénité ? Une seconde place… D’après La Provence, les primes distribuées aux joueurs (et dirigeants), à l’occasion du sacre, auraient plombé les finances du club marseillais. Est-ce la raison pour laquelle les véritables maitres du navire phocéen réclament une diminution de la masse salariale (laquelle ne les concerne évidemment pas) ?


Une situation prévisible

On se souvient de la terrible crise qui a accompagné le licenciement de Pape Diouf l’été dernier. Dans la foulée, il a été donné d’incroyables moyens à Didier Deschamps afin de monter une équipe compétitive et calmer les supporters. Malgré les circonstances compliquées, l’ancien coach de Monaco a parfaitement géré la situation et personne ne s’est alors soucié de l’augmentation alarmante de la masse salariale. Par ailleurs, la politique visant à recruter des joueurs en vue d’une future plus-value a été totalement abandonnée. Au final, les gros risques pris se sont avérés payants : l’OM a renoué avec le succès et le déficit marseillais est minime (2 millions d’euros). Néanmoins, les dirigeants n’entendent pas poursuivre sur cette voie, d’où les grosses difficultés pour recruter cet été et l’obligation de réduire les salaires. Didier Deschamps étant cette année confiné au domaine sportif, la gestion du recrutement est lamentable.

Le départ des piliers de l’équipe
Pour se permettre une arrivée (Cesar Azpilicueta), le club olympien a du se séparer de Cyril Rool, Fernando Morientes, Bakari Koné (recruté 8 millions et revendu 5 millions) et Laurent Bonnart. L’arrivée de Luis Fabiano, véritable star internationale, n’est uniquement possible qu’avec la vente de Mamadou Niang. Enfin, d’après La Provence, l’arrivée d’Alou Diarra est conditionnée par le départ de Benoît Cheyrou. Lors de ce marché des transferts, on regrettera les négociations entreprises avec Fenerbahçe dans le dos de Didier Deschamps, alors que ce dernier refusait de le voir partir et souhaitait l’associer avec le Brésilien. On pointera également du doigt le retard accusé alors que la Ligue 1 a débuté, le manque de clarté quant à l’avenir de certains joueurs et les congés pris par Antoine Veyrat en pleine période du mercato…

Un effectif diminué
Globalement, la valeur de l’effectif marseillais a diminué en même temps que la masse salariale. Si certains départs seront compensés par l’éclosion de jeunes talents tels les frères Ayew (21 et 19 ans) ou Chris Gadi (18 ans), l’inquiétude est de mise après la défaite subie au Stade Vélodrome contre le promu caennais. Dans le secteur offensif, les départs conjugués de Mamadou Niang et Bakari Koné réduisent considérablement les possibilités du coach marseillais. Que se passera-t-il si Luis Fabiano venait à se blesser ? Didier Deschamps comptait faire progresser son équipe en trouvant un nouvel attaquant et en mettant Brandao sur le banc. Le choix des dirigeants d’accepter le départ de Mamadou Niang renforce au contraire le rôle de l’ancien buteur du Shakhtar à l’OM. Par ailleurs, le bras de fer entamé par Hatem Ben Arfa, à qui il est maintenant demandé de rester alors qu’il a passé l’été à se chercher un nouveau club, n’est pas fait pour rassurer.

Quel rôle pour le propriétaire ?
Quand Colony Capital investit 20 millions d’euros par saison au Paris-SG (notamment pour réduire un déficit résultant d’une masse salariale trop importante et pour financer des transferts), Margarita Louis-Dreyfus et Eric Soccer se font prier pour injecter 4 millions d’euros chacun après les exploits de 2010. A noter que d’après Le Parisien et RTL, ces 8 millions devront être remboursés par l’OM d’ici un an. On peut dès lors s’attendre à ce que le club en paye les frais lors de la prochaine intersaison. On s’étonne également que l’Olympique Lyonnais, qui possède le même sponsor (Betclic), soit parvenu à négocier une indemnité plus importante alors que la différence de popularité entre les deux clubs n’est plus à démontrer. D’ailleurs si l’on en croit Facebook (lequel affiche 510 000 fans de l’OM contre 146 000 pour l’OL), les Marseillais devraient au moins toucher trois fois plus que les Lyonnais.

La situation n’est pas encore catastrophique. Didier Deschamps dispose encore d’un groupe capable de réaliser des performances en Ligue 1. Néanmoins elle est inquiétante : si Hatem Ben Arfa quitte le club, on voit bien mal comment l’équipe pourra remplir ses objectifs. A l’instar de ce qu’il a vécu durant 14 ans sous l’égide de RLD, l’OM parait à nouveau muselé, bridé… Qu’en est-il de la vente suggérée il y a un an ?