Mai 2011 : l’OM vient de perdre son titre de champion. Beaucoup s’élèvent pour critiquer la présidence (qui a “étrangement” été remaniée depuis), et notamment sa gestion catastrophique de l’intersaison 2010.
Revenons sur nos derniers étés :
En 2009, le recrutement d‘un maître à jouer et la reconstruction d’une charnière centrale compétitive étaient les premiers objectifs. Missions accomplies, avec les succès que l’on sait.
En 2010, il était primordial de recruter une sentinelle au milieu et de dégraisser la masse salariale de 10%. Deux échecs cuisants, malgré des résultats sportifs honorables.
En 2011, au vu des difficultés financières et après les prolongations du staff technique, les priorités semblent d’abord d’en avoir et de s’y tenir.
Recruter plus pour payer moins
À écouter les supporters olympiens, il faut tout changer : » Trouver un gardien remplaçant avec des mains « , » acheter un arrière gauche qui ne ralentisse pas les travaux du stade à chaque frappe « , « mettre en concurrence la charnière centrale avec un joueur déclaré apte à la pratique sportive « , » prendre un milieu défensif sachant jouer au foot » ou encore « trouver un vrai buteur ou, à défaut, acheter des pieds à Gignac « …
Bref, tout à faire, ou refaire. Si les critiques de la saison dernière ont surtout porté sur le jeu offensif, l’OM, par le biais de José Anigo, a clairement posé ses priorités en début de mercato : les postes à pourvoir en premier sont : » un milieu défensif (comme l’été dernier), un arrière gauche et un défenseur central « . Les choix respectifs de Diarra, Morel et N’Koulou vont en ce sens.
Autre priorité, recruter » des joueurs libres et de talent « . Le recrutement d’Amalfitano est le premier de ces joueurs. Mais l’OM a déja raté la plupart des intéressants à l’heure de la reprise…
Une question se pose ici : ne pouvions-t-on pas envisager de faire une seule directive de ces deux priorités ? Un joueur comme Cetto n’était-il pas un bon coup à faire ?
Définir un nouveau projet de jeu
Recruter c’est bien, le faire en vue d’un projet de jeu, c’est mieux. L’an dernier, l’OM ne comptait pas de défenseur droit remplaçant (avant l’arrivée de Fanni), pas de sentinelle (on aura tout essayé à ce poste : Cissé , Kaboré, M’Bia, Cheyrou et même Hilton), pas de spécialiste à gauche (ce qui a paradoxalement permis l’éclosion d’André Ayew) et pas de véritable buteur (avant le repositionnement tardif de Rémy dans l’axe). Rien que ça !
Cette année, l’équipe qui se dessine à cette heure (enfin celle que je mettrais sur le terrain !) est tout de même » sexy » : Mandanda – Azpi, Nkoulou, Mbia, More l- Diarra – Lucho, Cheyrou – Valbuena, Rémy, A. Ayew.
Pas mal, non ? Un grand gardien, une défense centrale physique et pas mauvaise à la relance, des latéraux dynamiques sachant centrer, une sentinelle de métier, deux créatifs de talent, deux très bons ailiers et un buteur complet ! Même les doublures sont acceptables (en tous cas à cette heure…) : Bracigliano – Fanni, Diawara, Hilton, Fomen – Cissé – Abriel, Kaboré – Amalfitano, J.Ayew, Gignac.
Reste à voir si la mayonnaise va prendre. En tous cas Deschamps a les hommes qu’il faut pour mettre en place un 4-3-3 solide et efficace. Une des priorités de ce mercato est de roder ce petit monde pour le pousser à remontrer du jeu. Cela passera peut être par un nouveau système, surtout si Lucho part… la priorité sera alors de bien utiliser cette manne financière.
Dégraisser pour mieux régner
L’OM se doit aussi de dégraisser. Dans la seconde équipe que j’ai dressée ci-dessus, il faut noter la présence de joueurs particulièrement bien rémunérés comme Fanni, Diawara, Hilton, Cissé, Abriel, Amalfitano ou encore Gignac. Le régime s’annonce compliqué : comment trouver des clubs prêts à s’aligner sur de tels salaires ?
Diawara trouvera-t-il un club capable de lui payer un chauffeur et près de 2 millions d’euros par an ? Quid des joueurs sur le déclin que sont Hilton ou Cissé, et, dans une moindre mesure, Abriel ? Si Fanni (auteur d’une saison correcte) et Amalfitano (fraichement arrivé) sont protégés et peuvent prétendre à une place de titulaire, la question de l’avenir de Gignac se pose : l’OM résistera-t-il à une éventuelle offre de prêt pour son attaquant ? Pas sûr… et de toutes façons, pas sûr que les acquéreurs se bousculent.
Et avec ce constat, il va être difficile de dégraisser… sans se séparer de Lucho. Et il faudra donc revoir le projet de jeu… et recruter à nouveau.
Une nouvelle fois cet été, la priorité pour l’OM sera donc d’anticiper afin de reprendre son trône. Et ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir ?