Mercato OM : les tops et les flops

« Le mercato de rêve » comme l’ont appelé les journalistes. « Marseille a dépensé sans compter » ont même ajouté ces derniers. Toutefois quelques chiffres nous ramènent à la réalité : 28 M€ de ventes, 41 M€ d’achat soit une balance transfert de 13 M€ (c’est-à-dire sensiblement égale à celle de l’an dernier en comptant le transfert de […]

« Le mercato de rêve » comme l’ont appelé les journalistes. « Marseille a dépensé sans compter » ont même ajouté ces derniers. Toutefois quelques chiffres nous ramènent à la réalité : 28 M€ de ventes, 41 M€ d’achat soit une balance transfert de 13 M€ (c’est-à-dire sensiblement égale à celle de l’an dernier en comptant le transfert de Brandao). Certes l’OM a beaucoup dépensé, mais il a aussi bien vendu. Et ça, peu de journalistes l’ont souligné. Normal, la désinformation autour de l’OM est tellement vendeuse, on les comprend… Toutefois au vu des sommes dépensées, il y avait largement de quoi faire. Et le bilan est pour l’instant assez mitigé, même si les blessures des 2 principaux investissements olympiens n’ont pas aidé. Voyons tout cela, en détail.

LES TOPS :

Fabrice Abriel : Le top des tops du mercato. Arrivé sur la pointe des pieds et avec un statut de remplaçant, Fabrice a su s’imposer comme un titulaire indiscutable et un pilier de l’équipe de DD. Dans une équipe en manque de certitudes et d’automatismes, sa justesse technique et tactique, ses CPA, sa polyvalence et sa générosité se sont révélées précieuses. Le point d’orgue est évidemment son trophée de meilleur joueur de L1 du mois de Novembre, une période où il a enchainé les passes décisives (devenant même le meilleur passeur de L1). Notons toutefois que sa fin d’année fut difficile. Peu habitué à jouer tous les 3 jours avec Lorient, il aurait fallu le faire souffler un peu plus.

Gabriel Heinze : Heinze, c’est le défenseur argentin typique, grinta, dur sur l’homme, roublard (Le jeune Apam pourrait en dire quelque chose). Même si tout ne fut pas parfait (Comme la fois où il fut passé comme un plot par Borriello en LDC), on peut se montrer globalement satisfait du rendement individuel de Gaby. Il a de nombreuses fois sauvé la baraque avec ses interventions musclées et son jeu de tête précieux sur CPA tant en L1 (2 buts) qu’en LDC (2 buts dont 1 reprise de volée). Par contre son entente avec Diawara mériterait d’être peaufinée, certaines largesses dans le marquage ne sont pas dignes d’une équipe qui joue le titre. S’il doit sa place dans ce top, contrairement à son compère, c’est grâce à son surplus d’engagement et d’envie dont pas mal d’olympiens devraient s’inspirer…

LE VENTRE MOU :

Souleymane Diawara : L’an passé à Bordeaux on a le sentiment que Souleymane était légèrement en sur régime. On sait aussi qu’il n’est jamais facile de passer d’un club inexistant (ou presque) sur la scène médiatique au club le plus populaire et médiatisé du foot français. Toutefois cela reste un très bon défenseur, fort dans les duels et le jeu de tête que ce soit en phase défensive ou offensive (3 buts en L1). Par contre comme dit précédemment, son entente avec Heinze est loin d’offrir toutes les garanties nécessaires (au niveau du placement notamment). A un tel point que DD n’a pas hésité à tenter de lui associer Hilton avant de se raviser quelques matchs plus tard. Espérons qu’avec plus de bouteille, son association avec Gaby saura se montrer intraitable.

Lucho Gonzalez : Un bilan mitigé pour Lucho. S’il a su se montrer décisif à de nombreuses reprises que ce soit en L1 ou en LDC (4 buts, 3 passes décisives pour 1225 minutes de jeu), on est en droit d’attendre plus de la part de l’argentin. Trop de pertes de balles et de passes ratées pour un joueur de sa trempe. Toutefois aucunes inquiétudes à avoir pour l’instant, il revient de blessures et malgré un physique pas encore au top et une complémentarité perfectible avec le reste de l’équipe, il arrive quand même à être décisif et indispensable dans le 11 type olympien. Il monte en puissance petit à petit et c’est évidemment le joueur à suivre de la 2ème partie de saison. Regrettons malgré tout, sa énième sortie sur blessure contre Auxerre …

Stéphane Mbia : Plus souvent présent dans la liste des blessés que dans celle des titulaires, il est difficile d’émettre un jugement sur le Camerounais. C’est un joueur physique à fort potentiel mais qui a tendance à se disperser un peu trop. Si défensivement il a su souvent répondre aux attentes, son jeu vers l’avant est plus qu’approximatif, avec des passes ratés et des tirs aux pigeons. Gageons que Stéphane puisse trouver sa vraie place au sein de l’équipe olympienne et qu’il se contente de faire ce qu’il sait faire de mieux : défendre et récupérer les ballons dans l’entrejeu. Toutefois comme Lucho pas d’inquiétudes à avoir pour un joueur qui lui aussi n’a pas été épargné par les blessures.

Elinton Andrade : Quelques bonnes sorties et interventions en match amical, mais difficile de se faire une idée sur son niveau. Les multiples compétitions à jouer en 2ème partie de saison lui permettront peut-être de se mettre en valeur.

LES FLOPS :

Fernando Morientes : Ou plutôt le fantôme de Morientes, malgré tout le respect qu’on peut avoir pour le grand attaquant qu’il a été. C’était un pari, un joueur sur la pente descendante, restant sur 2 saisons plus que moyennes avec le FC Valence. Physiquement il n’y est plus du tout et on a du mal à y voir une amélioration ou un signe d’espoir. Même son point fort qui est son jeu de tête semble s’être envolé depuis son passage chez les valenciens. Était-ce le joueur idoine à prendre quand on veut évoluer en 4-3-3 au départ ? Il n’a pas le physique pour évoluer dans ce registre et le pire c’est que la faible qualité de centre des autres joueurs de l’effectif ne donne même pas l’occasion de profiter de son  » point fort « . Une erreur de casting, assurément. Il a même réussi l’exploit de faire regretter Samassa aux yeux de quelques supporters phocéens. Absent de la feuille de match contre Auxerre, la sortie est toute proche …Notons toutefois, qu’hormis le salaire, ce pari ne nous a rien coûté, ça reste une maigre consolation…

Cyril Rool : Doubler le poste d’arrière gauche, prendre un joueur d’expérience qui alignait des prestations correctes avec Nice, c’était sur le papier une idée intéressante. Mais dans les faits, le 2ème joueur le plus utilisé derrière Taiwo au poste d’ArG s’est révélé être … Gabriel Heinze. Rool, un recrutement inutile en somme et sur le terrain les rares où on a fait appel à lui (en match amical donc) se sont révélées décevantes. Toutefois, il peut profiter des charmes de la région pour une fin de carrière paisible. Pour lui c’est déjà ça …

Edouard Cissé : Ce joueur est très bon … lors des conférences de presse. Mais sur le terrain pas grand chose. Une très bonne prestation face à Milan, un match correct face au PSG et puis c’est tout. Il est même passé derrière Abriel puis derrière Kaboré dans la hiérarchie de DD pour le poste de relayeur droit qu’il occupait quelques fois en début de saison.

Charley Roussel Fomen : Que dire de Charley Roussel Fomen ? (j’aurais au moins appris à écrire son nom). Et bien pas grand-chose. A voir avec le temps …

Au final la route est encore longue pour Didier Deschamps. Il a choisi de pas mal remodeler l’effectif et pour l’instant l’équipe peine à montrer satisfaction au niveau du jeu, des automatismes et de la complémentarité. Normal me direz-vous, mais pendant ce temps-là Bordeaux engrange les points et en dispose désormais de 11 d’avance sur les phocéens à mi-parcours (même si ces derniers ont un match à rejouer). Alors certes le bilan comptable n’est pas catastrophique (même égal à celui de l’an dernier avec 1 match en moins), mais le retard sur les girondins rend déjà hypothétique la conquête du titre. Si on ne doute pas des qualités et du professionnalisme de DD, on peut toutefois s’interroger sur sa capacité à travailler sereinement avec tout le poids que représente celui d’une nouvelle année sans titre. Mais restons malgré tout optimistes, si l’équipe olympienne se ressaisit, il y a largement de quoi faire avec 4 compétitions encore au programme. Alors certes une coupe nationale serait une maigre consolation, mais pour un club qui reste sur bientôt 17 années sans trophée, ça serait déjà un début pour pourquoi pas, espérer bien mieux l’année prochaine.