Qu’il semble loin le temps où l’OM dégageait des bénéfices et autofinançait ses salaires et ses mercatos… Non content d’être handicapé par les travaux qui ont actuellement lieu au Stade Vélodrome, le club a mis ses finances en péril en augmentant sa masse salariale de manière inconsidérée, depuis trois ans, et en n’obtenant pas la qualification pour la prochaine édition de la Ligue des Champions. Dès lors, il s’agit de trouver 20 millions d’euros afin d’équilibrer le budget de la saison 2011-2012 et 15 millions d’euros, non pas pour recruter, mais pour anticiper le manque de revenus liés à la non-participation à la compétition phare européenne.
35 millions pour sauver le club
Ainsi, depuis plusieurs semaines, Vincent Labrune cherche une solution. Margarita Louis-Dreyfus n’étant visiblement pas disposée à mettre autant d’argent sur la table. L’ancien conseiller en communication de Robert Louis-Dreyfus souhaiterait trouver un nouvel investisseur, sans que l’on sache si cela pourrait s’apparenter à une vente d’une partie des actions du club ou non. Mais, comme a pu le constater Jean-Michel Aulas, lequel a visité de nombreux pays en quête d’un mécène ces derniers mois, cela n’est pas chose aisée. D’après La Provence, le président de l’OM étudierait aussi la solution qui consisterait à vendre les droits commerciaux du club à Sportfive, qui lui fait les yeux doux depuis plusieurs saisons. On se souvient que Jack Kachkar avait déjà envisagé en 2007 d’externaliser la régie commerciale (Sportfive était alors censé injecter 40 millions d’euros), avant de se rétracter devant la vindicte populaire, lors de son rachat « temporaire » du club phocéen.
Le risque d’un mercato catastrophe ?
Si les rumeurs de transferts restent nombreuses, le quotidien provençal annonce ce jour que le mercato marseillais est au point mort. Il faut dire que les dirigeants ne savent pas sur quel pied danser et on les imagine mal entériner une arrivée ou un départ dans la situation présente. Didier Deschamps n’est d’ailleurs pas dupe. « Il faut savoir qui part, qui reste, qui peut et qui doit être vendu. Les choix dépendront de ces réponses. Je ne vais pas travailler sur des hypothèses, mais sur du concret. » Dans le cas, peu probable, où l’OM devrait faire avec ses seuls moyens, il faudrait réaliser un bénéfice d’environ 20 millions d’euros lors de ce seul marché des transferts et diminuer les dépenses, et donc en grande partie la masse salariale, d’environ 55 millions d’euros pour la prochaine saison (sachant que France Football évalue le manque à gagner à 35 millions d’euros pour la non-participation à la Ligue des Champions). L’OM est à la croisée des chemins.
Parfois critique avec ses prédécesseurs, Vincent Labrune est aujourd’hui placé devant le premier grand défi de sa carrière de président et il est seul au front. Alors que Lille, qui s’apprête à inaugurer son grand stade ultra-moderne, et le Paris-SG, lequel bénéficie de fonds qataris quasi-illimités, disposent de gros moyens et ont de fortes chances de s’installer durablement en haut du tableau de Ligue 1, l’OM prend un retard considérable. D’autant qu’avec la nouvelle donne des droits TV de la Ligue des Champions et l’arrivée d’Al Jazeera, les deux clubs du nord de la France auront des rentrées supplémentaires d’argent. Bref, rien de très réjouissant en vue d’une saison 2012-2013 qui marque le vingtième anniversaire de la victoire en Ligue des Champions…