Pas vraiment de raisons de jouer les faux modestes. Metz a suffisamment démontré cette saison que l’équipe n’était pas au niveau de la Ligue 1. Les carences sont profondes, le talent fait défaut, l’expérience aussi. 18 petits points, 4 victoires pour 21 défaites et une différence de buts glaçante de -34. Ce sont les chiffres catastrophiques de l’adversaire du soir. Les supporteurs messins ont compris depuis longtemps que le retour Ligue 2 était inévitable. La réception de l’équipe d’Eric Gerets est donc un match de gala, l’occasion de voir une dernière affiche prestigieuse, et pourquoi pas s’offrir un dernier frisson avant le purgatoire. Le public ne s’y est pas trompé puisque Saint-Symphorien réalise son record d’affluence à l’occasion de cette confrontation. C’est d’ailleurs également pour les joueurs grenats une occasion en or de se montrer sous leur meilleur jour histoire de tenter de rester dans l’élite à la faveur d’un transfert qui tomberait à point. C’est donc sans pression qu’ils aborderont ce match sans enjeu si ce n’est se payer la tête de l’OM. Du côté des supporteurs la victoire serait sans doute appréciée, mais 3 points offerts au seul club capable de reprendre au voisin abhorré son strapontin pour la Champion’s League ne serait sans doute pas un drame.
Ce match DOIT donc n’être qu’une formalité. Surtout que dans le même temps, Nancy aura un déplacement relativement hasardeux dans le nord. Metz récupèrera Gueye en défense. Je déduis du ton employé dans les dépêches relatant cette passionnante information, que les Messins considèrent que c’est une bonne nouvelle. J’aurais aimé faire un paragraphe bien balancé et érudit sur les forces et les faiblesses de Metz, mais force est de constater que le joueur le plus célèbre se nomme Cyril Chapuis et qu’il est plus connu pour avoir gagné le prix Marionnaud de l’élégance lors de son passage à Marseille, que pour ses talents de footballeur. Manque de bol Yvon Pouliquen ne l’a pas retenu dans le groupe. Reste la curiosité que constitue Pjanic, jeune joueur talentueux et régulièrement annoncé du côté de la Commanderie. Bref c’est une équipe largement à la portée de l’OM qui se présentera sur le pré pour le combat.
Pour les Olympiens il faut espérer qu’ils seront redescendus sur terre depuis la victoire pleine de panache acquise face à Lyon dimanche dernier. C’est d’ailleurs le message de Gerets cette semaine, qui rappelle que ce match référence ne crée aucun droit, mais uniquement des devoirs, et le coach de rappeler qu’il ne souffrira aucun relâchement. Le message est clair, la nonchalance se paiera cash, et les places dans le groupe 2008-2009 se gagnent dès maintenant.
C’est sans Cheyrou que les Olympiens se présenteront à Saint-Symphorien, une tuile au vu de l’influence prise par l’ancien Auxerrois dans l’entrejeu depuis plusieurs mois. Valbuena n’est toujours pas remis lui non plus. Rodriguez en revanche, annoncé un temps blessé jusqu’à la fin de la saison, sera finalement présent et devrait tenir sa place aux côtés de Gaël Givet. Cana devrait dans ces conditions logiquement reprendre sa place au milieu du terrain aux côtés d’un M’Bami en pleine renaissance. En attaque, enfin le redoutable trident Niang-Cissé-Akalé alimenté par Nasri est chargé de mettre Marichez au supplice.
Si les Olympiens mettent la même intensité dans l’engagement et l’attaque du ballon que contre le leader, la lanterne rouge ne devrait pas tarder à s’éteindre dans ce match. Il sera peut-être alors temps de soigner la différence de buts. En revanche, si par malheur les joueurs étaient à nouveau pris de carquefolie, il en serait peut-être fini des rêves de C1. Espérons donc que l’OM gagne ce match contre lui-même. Qu’il trouve les moyens de jouer ces 6 derniers matchs comme des rencontres couperets et qu’il nous offre une coupe d’Europe à laquelle on n’osait plus croire quand Albert Emon a été limogé. Son successeur l’a dit, ce serait un petit miracle. Ce miracle commence ce soir par une petite prière au pied de la croix de Lorraine.