Le premier faux-pas olympien de la saison a eu lieu dimanche à Nantes et les Marseillais vont donc pouvoir montrer leurs capacités de réaction après cet accroc. Les Tchèques eux n’ont pas faibli dans leur championnat et sont toujours en tête. Le petit but d’avance du match aller semble mince et il faudrait sûrement marquer en premier pour s’éviter une rencontre difficile.
Albert Emon doit encore se priver de Ronald Zubar (toujours suspendu après son carton rouge de Berne) ainsi que des blessés Mathieu Valbuena et Djibril Cissé. Il n’a pas retenu Mehdi Sennaoui, Leo, Garry Bocaly, Khalifa Ba et Thomas Deruda.
Le coach olympien fait quelques ajustements parmi le 11 de départ mais conserve son 4-3-3. Cédric Carrasso est le dernier rempart, Habib Beye (avec le brassard de capitaine), Renato Civelli, Bostjan Cesar et Taye Taiwo (de droite à gauche) sont les défenseurs, Lorik Cana est le milieu les plus défensif et axial, Modeste M’Bami et Wilson Oruma sont un cran plus haut, Toifilou Maoulida (à droite), Franck Ribery (à gauche) et Mamadou Niang (dans l’axe) forment le trio offensif.
Le banc de touche est occupé par Sébastien Hamel, Alain Cantareil, Hassoun Camara, Salomon Olembé, Samir Nasri, Habib Bamogo et Mickael Pagis.
On sent rapidement que les attaquants olympiens vont pouvoir profiter de la lenteur des défenseurs tchèques sur les ballons donnés dans la profondeur. C’est sur l’un d’eux que Niang élimine plusieurs joueurs dans la surface puis centre en retrait pour Maoulida qui ouvre le score. Niang est un poison pour les joueurs du Mlada Boleslav mais ce sont les Tchèques qui égalisent sur leur seule occasion de la première période (corner en deux temps repris de la tête) alors que les Olympiens ont eu plusieurs fois l’occasion de faire le break.
Une dizaine de minutes après la reprise, Taiwo décoche un coup-franc de loin et l’OM reprend l’avantage. Mais cela ne dure que quelques courtes minutes étant donné qu’Holub égalise sur penalty. Cana puis Maoulida et enfin Ribery cèdent leurs places à Nasri, Bamogo et Pagis. L’OM recule, ne touchant quasiment plus la balle et jouant atrocement mal les rares contres. A moins de 10 minutes de la fin, Holub de la tête permet aux siens de passer devant et, dans les arrêts de jeu, Sedlacek encore de la tête sur un centre, donne la qualification aux Tchèques.
Cédric Carrasso (4.5) : Finalement peu sollicité malgré les 4 buts encaissés, il n’a pas eu un arrêt difficile à faire mais a été abandonné par sa défense. Il a pris un penalty et 3 buts de la tête venant de centres où les Tchèques ont été peu gênés pour la dernière passe. Il est l’un des rares à ne pas pouvoir être mis trop en cause dans cette piteuse élimination.
Habib Beye (3.5) : Le capitaine olympien n’a pas permis à son équipe d’éviter cette catastrophique dernière demi-heure. Dès le début du match il a été très nerveux avec l’arbitre alors qu’il semblait bien évident qu’il ne fallait pas s’y prendre de cette manière avec le Batave. Il a quand même fait quelques interventions en première mi-temps avant de disparaître (comme ses coéquipiers) en fin de match, les deux derniers buts venant de centres sur son aile.
Taye Taiwo (4) : Etant donné la prestation de ses partenaires, il n’a pas été le plus à blâmer. Il a tout de même été encore souvent mal placé mais a inscrit un superbe coup-franc de très loin.
Renato Civelli (4) : Quasiment jamais en danger pendant la première heure, il a ensuite dégagé pas mal de ballons de la tête mais ça n’a pas suffit pour revenir avec la qualification. Il a quand même été trop peu aidé par le reste de l’équipe qui n’a pas récupéré et gardé un ballon ; il a donc du subir des assauts incessants sans pouvoir souffler.
Bostjan Cesar (3) : Le Slovène a été moins en vu que son compère argentin. Il a surtout concédé le penalty de l’égalisation à 2-2 se faisant prendre par une feinte de cadet et n’étant pas du tout obligé de faire faute.
Lorik Cana (4.5) : Le milieu de terrain défensif n’a pas trop eu de problème jusqu’à sa mauvaise chute où il s’est fait mal à la cheville. Il s’était quand même énervé inutilement en fin de première mi-temps pour écoper d’un carton jaune. C’est à partir de sa blessure (puis de sa sortie) que les Olympiens n’ont plus eu de ballons et ont sombré dans le n’importe quoi.
Samir Nasri (non noté) : Il a remplacé l’Albanais et a joué une bonne demi-heure alors que son équipe flanchait complètement. Il a été incapable de garder le ballon, ce dont ses coéquipiers auraient grandement eu besoin.
Modeste M’Bami (2.5) : Le Camerounais positionné légèrement à droite et un cran plus haut que Cana, a fait plusieurs erreurs bête de relance dans la bonne période de l’OM. Il n’a jamais réussi à tenir son rôle à la sortie de son ex-compère parisien ce qui a précipité l’OM dans le gouffre.
Wilson Oruma (3.5) : C’était le pendant de M’Bami à gauche. Il a été moins affligeant que le Camerounais mais n’a lui aussi pas réussi à s’imposer en fin de match alors que ses coéquipiers en avait cruellement besoin.
Franck Ribery (3) : Il n’est quasiment jamais revenu chercher le ballon au milieu pour le porter vers l’avant. On ne l’a donc presque pas vu, excepté sur un contre en seconde période joué avec tellement de nonchalance que le 3 contre 1 en faveur des siens s’est transformé en balle d’attaque … pour les Tchèques. Espérons qu’il soit plus inspiré à son retour de l’Equipe de France (car il est suspendu dimanche).
Mickael Pagis (non noté) : Il a remplacé le numéro 7 phocéen. Il a bien tenté de prendre quelques ballons aériens dans la pire période de l’OM, sans succès. Lui aussi s’est énervé mais il n’a pas pris de jaune.
Toifilou Maoulida (3) : Excepté son but (où il était bien placé pour reprendre un centre de Niang), il a été absent.
Habib Bamogo (non noté) : Il a pris la place de l’homme à la bandelette sur le flanc droit de l’attaque et a été sur le terrain au pire moment. Il n’a pas assez défendu et aidé ses coéquipiers pour tenir le score.
Mamadou Niang (5) : Très remuant, il a énormément inquiété les grands, lourds et très lents défenseurs du Mlada en début de match. C’est d’ailleurs lui qui fait toute l’action du premier but et obtenu le coup-franc du second. Il a quand même montré un peu de dilettante sur certaines actions, quand c’était très facile et que la qualification semblait évidente.
Les Olympiens sont donc tombés face à une équipe très moyenne mais qui s’est battue et n’a jamais renoncé. Avec du sérieux, de l’attention et moins de nonchalance en attaque, cette rencontre aurait du être une promenade de santé étant donné comment s’est déroulée la première heure de jeu. Cette élimination est l’une des plus humiliantes de toute l’histoire phocéenne. Néanmoins, il n’est pas évident que cette défaite soit néfaste à la saison phocéenne car le groupe marseillais pourra maintenant se consacrer à son objectif, le championnat. Le futur dira si ce » désastre de Boleslav » sera le début de la fin pour l’OM version 2006-07, une simple péripétie ou si ce ne sera qu’un mal pour un bien.
Individuellement, une dernière demi-heure calamiteuse, les Olympiens ne touchant plus le ballon alors qu’auparavant ils avaient la rencontre en main. Difficile d’élire le » meilleur » Phocéen même si Mamadou Niang a encore été très remuant. A l’opposé, Modeste M’Bami est celui qui a, semble-t-il, le moins pesé sur la rencontre.
C’est donc la deuxième contre-performance consécutive après deux mois de victoires et la capacité de réaction de l’effectif contre Toulouse dimanche sera très importante pour ne pas sombrer dans une » crise à la Marseillaise » alors que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles il y a moins d’une semaine.