Les supporters marseillais ont l’habitude dans leur stade de balancer à certaines naines personnes un simple « mange tes morts », cette fois-ci, il faudra espérer, pour que nos prières soient entendues bien plus loin que le Vélodrome. La bonne mère est tellement en hauteur qu’on a envie de penser que son coffre suffira quand même. C’est un long déplacement qui s’ajoute au calendrier dantesque que les Phocéens ont au programme. Il sera sûrement réglé comme de coutume par nos guerriers. Un match haletant et du suspens serait une nouvelle fois la preuve que de la folie suffit pour titiller mais préserver encore un peu plus notre palpitant bien surchargé depuis une grosse dizaine d’années.
Après avoir été enterré dans l’antichambre de la division d’élite, un piètre pitre avait choisit de rajouter une couche de ciment supplémentaire sur notre tombe en posant à côté une épitaphe simple et claire : « ça vous fera les pieds ! » Cette gerbe était sympathique, il fallait au moins penser à déposer également des roses. En utilisant les tiges on lui aurait ré-expliqué le principe du poil à gratter. Il avait sans doute oublié que notre club reste immortel et que les coups de couteaux dans le dos nous rendent encore plus forts. Le masque de Janus affiché régulièrement tend à disparaître et notre OM montre de plus en plus son vrai visage. Celui qui correspond à une équipe qui n’a peur de rien et surtout de personne. Cette coupe de l’UEFA est sans doute un brin insultant pour notre club lorsque nous voyons certains arrogants disputer celle qui donne du prestige. Mais franchir lentement mais sûrement les marches les unes après les autres de l’escalier de ce cimetière qu’est devenu la Ligue 1 française n’est même plus un problème vu que notre patience a été plus qu’exemplaire. La cicatrice de cette agression restera présente sans doute un long moment. Mais ceux qui pensaient nous abattre n’avaient sans doute pas mesuré totalement l’étendue de notre vaste pugnacité.
Ce match de coupe d’Europe est l’occasion de s’offrir une nouvelle victime. Une lame bien aiguisée sera présente, prête à servir, entre les dents de nos joueurs tels des corsaires et nul doute que les crampons seront également affûtés pour pouvoir défendre coûte que coûte notre maigre but d’avance. Il avait été acquis avec douleur contre une équipe qui par la gentillesse voire la cécité des hommes en noir lors du match aller n’hésitait pas à user de cette arme très facile qu’est la semelle bien ajustée. Ils sauront s’en souvenir. Cette coupe UEFA est t-elle devenue un véritable objectif ? Non, bien sûr que non. Notre faim de têtes à couper est plutôt devenue une sorte de leitmotiv passionnant qui contribuera à forger le caractère déjà bien trempé de nos jeunes pousses. Cet état d’esprit qui anime le groupe est une véritable force. Les dirigeants, sont arrivés à se servir de ce manque de reconnaissance subit par le club voire des crasses insultantes régulièrement infligées pour donner à nouveau aux joueurs l’envie de se faire violence et de nous faire honneur. Après ce léger accroc à Nantes, on pourra mesurer sur ce match la capacité de nos joueurs à se révolter et à montrer qu’ils ont de grosses ressources morales. L’adversaire sera peut-être coriace sur ses terres, de toute évidence les joueurs phocéens ne partiront pas la fleur au fusil ou en partant à l’abordage. Il s’agira déjà de retrouver de la sérénité défensive ébranlée dimanche dernier. Mais tous nos leaders auront à coeur de garder le ballon et de le porter rapidement vers l’avant. Un but éliminerait presque l’équipe tchéque ou tout du moins lui compliquerait sévèrement la tâche. On notera avec attention la formation qu’alignera le coach marseillais, vu que certains joueurs paraissaient hors de forme voir cramés contre Nantes. Une chose semble claire pour l’entraîneur et les joueurs qui tiennent le même discours. Ils s’attendent à un vrai combat et la défaite passée ne va pas nuire à la volonté de tout le monde de continuer d’avancer et d’essayer de faire de grandes choses. Une qualification avant de se replonger dans le championnat serait le meilleur moyen de rebondir.
Il s’agit de montrer que nos joueurs forment un groupe sain et uni. Concerné, batailleur et qui a les crocs après une défaite. Qu’ils nous prouvent que la joie aperçue ces derniers temps n’était pas qu’une simple euphorie passagère tout simplement parceque l’équipe surfait sur la victoire. On sent de temps en temps que la plupart des joueurs créveraient presque pour défendre ce maillot si lourd qu’est celui de l’Olympique de Marseille. Certains nous croient morts. Non tout au plus : un club qui dérange, fait des jaloux, toujours un grand club quoi. Beaucoup essaient de se focaliser sur nous comme la bête à abattre voire déjà abattue. Nous sommes pourtant bien vivants !