Monaco 1-2 OM : la tactique et les joueurs

Alors que la finale de la Coupe de France a lieu le week-end prochain (et que Sochaux a été bien avantagé par le calendrier de la Ligue en jouant un jour avant), l’hypothétique espoir de décrocher la Ligue des Champions passe par (enfin) un résultat à l’extérieur face à une AS Monaco revigorée, qui est […]

Alors que la finale de la Coupe de France a lieu le week-end prochain (et que Sochaux a été bien avantagé par le calendrier de la Ligue en jouant un jour avant), l’hypothétique espoir de décrocher la Ligue des Champions passe par (enfin) un résultat à l’extérieur face à une AS Monaco revigorée, qui est sur une bonne dynamique. Le futur proche dira si le staff phocéen a raison de courir deux lièvres à la fois en ne faisant pas souffler certains cadres.
Ainsi Albert Emon a fait appel à un groupe sans surprise. En effet, Ronald Zubar est suspendu et Mehdi Sennaoui, Sébastien Maté, Garry Bocaly (blessé), Khalifa Ba, Hassoun Camara, Alain Cantareil et Salomon Olembé n’ont pas été retenus. L’entraineur marseillais revient à un 4-2-3-1 où il aligne Cédric Carrasso dans le but, Taye Taiwo, Renato Civelli, Julien Rodriguez et Habib Beye en défense (de gauche à droite, le Sénégalais portant le brassard) ; Lorik Cana est associé à Modeste M’Bami à la récupération ; Franck Ribery (à droite), Mamadou Niang (à gauche) et Samir Nasri (dans l’axe) sont derrière Djibril Cissé.
On retrouve Sébastien Hamel, Bostjan Cesar, Wilson Oruma, Mathieu Valbuena, Salim Arrache, Toifilou Maoulida et Mickael Pagis sur le banc.

Alors que les Marseillais ont bien débuté la rencontre (avec deux belles occasions pour Niang) c’est Menez qui ouvre le score au milieu d’une défense apathique, laissant Touré, le passeur, puis le buteur librement évoluer plein axe. Par la suite, le match est plus équilibré mais les Olympiens manquent d’agressivité pour revenir au score. Alors qu’on se dirige vers la pause, Ribery égalise après une passe de Nasri et une belle accélération.
La seconde période est complètement différente avec une énorme domination phocéenne mais une incroyable maladresse dans le dernier geste. Ainsi, Ribery, Nasri, Cissé et Niang vendangent des occasions très nettes. A quelques minutes de la fin, Niang obtient et transforme un penalty qui donne une très belle victoire aux joueurs d’Albert Emon.

Cédric Carrasso (6.5) : Bien présent sur les (rares) tirs monégasques, il a été très précis lors de ces interventions ne relâchant aucun ballon. Une prestation très propre du gardien olympien.
Habib Beye (6) : Le capitaine marseillais a convenablement tenu son couloir droit avec notamment quelques beaux tacles défensifs. Il a aussi participé au jeu offensif avec quelques débordements (surtout en première mi-temps).
Taye Taiwo (6) : Assez offensif, l’arrière gauche phocéen n’a pas connu de problème pour contenir ses adversaires directs. Offensivement, on l’a vu de temps en temps avec quelques débordements et centre. Il a aussi tiré un coup-franc (avec l’habituelle feinte pour éliminer le voltigeur du mur) qu’il a complètement loupé.
Julien Rodriguez (6) : Au marquage de Koller en première période, il a eu du mal dans les airs à cause de son déficit de taille, compensant par un bon placement et une grosse combativité. Il n’était pas bien placé sur le but, laissant un trou béant plein axe mais n’a pas été inquiété en seconde période malgré de longs ballons balancés par les joueurs de la Principauté.
Renato Civelli (6.5) : Il est passé sur Koller en seconde mi-temps pour essayer de gêner athlétiquement le géant tchèque et il y est bien parvenu. Auparavant, il n’était pas bien placé sur le but de Menez mais s’est largement rattrapé par la suite avec de bonnes interventions et des anticipations intéressantes devant Koller. C’est au marquage de ce style de joueur (grand et lent) qu’il est le meilleur. Comme les performances récentes de Ronald Zubar sont moins bonnes, on peut penser que l’Argentin a des chances de postuler à une place dans le 11 de départ.
Lorik Cana (7) : Le milieu de terrain albanais a encore abattu un boulot monumental au pressing et à la récupération mais aussi en défense car il est souvent venu aider ses stoppeurs au duel aérien avec Koller. Il a ainsi pris un maximum de ballons au Tchèque. Il a aussi placé une tête (sur un corner) et une frappe lointaines non cadrées.
Modeste M’Bami (5.5) : Il a débuté la rencontre par un loupé sur Touré qui a amené le but monégasque. Par la suite, beaucoup de pression sur les milieux adverses et une relance pas toujours à la hauteur de son travail défensif.
Wilson Oruma (non noté) : Son entrée a été étonnante vu la performance honorable de M’Bami et, de plus, il a pris la place du Camerounais poste pour poste, sans changer le dispositif tactique. Il s’est démené mais a souffert face à la puissance de Touré.
Samir Nasri (6.5) : Emprunté en première période (jusqu’à cette belle passe décisive pour Ribery), il a par contre été très précieux après le repos avec une grande activité, de bonnes conservations de balle et des actions de classe. Il a notamment fait une superbe série de dribbles à l’entrée de la surface enchainée par un tir sur le poteau. En fin de match il a pris beaucoup de coups mais a quand même fini la rencontre.
Franck Ribery (6.5) : Il a commencé à droite sans être à son aise puis il a permuté à gauche en fin de première période. C’est de cette position qu’il égalise, après une belle accélération et un pointu, juste avant la mi-temps. Il aurait pu tuer la rencontre en tout début de seconde mi-temps sur deux incroyables frappes loupées. Néanmoins, son activité, sa rapidité, sa capacité d’éliminer à énormément gêné les Monégasques.
Mamadou Niang (6.5) : Il a débuté le match en trombe avec deux débordements ponctués par un centre puis un tir. Il a ensuite basculé à droite en milieu de première période dans un poste peu habituel pour lui. Après le repos, il a souvent tenté de partir de l’aile pour repiquer au centre. Après avoir loupé un tir dans cette configuration, il a obtenu un penalty en fin de match qu’il transforme sereinement pour donner la victoire aux siens.
Mickael Pagis (non noté) : Il a joué la fin des arrêts de jeu à la place du Sénégalais.
Djibril Cissé (4) : Peu sollicité en première mi-temps, il a par contre fait deux rushes en puissance et en vitesse après le repos mais ses deux frappes ont été nettement ratées alors qu’il était idéalement placé. Si ce n’est une frappe lointaine cadrée mais peu dangereuse en début de seconde période, il n’a pas réussi grand-chose.
Toifilou Maoulida (non noté) : Il a pris la place du numéro 9 olympien pour les 5 dernières minutes sans avoir le temps de s’illustrer si ce n’est un penalty qu’il aurait du obtenir.

Après un bon match et surtout une superbe seconde période, les Olympiens renouent avec le succès hors de leur base ce qui leur permet de prendre une option sur la qualification en Coupe UEFA et continuer d’espérer la Ligue des Champions, l’objectif du début de saison.
Les prestations individuelles ont été bien différentes entre les deux mi-temps et, au global, on a (encore) vu un Lorik Cana très présent et combatif. Par contre, Djibril Cissé, très maladroit dans le dernier geste, n’a pas marqué des points dans la course au 11 de départ.
Dans les 6 jours, on aura droit à la réception de Nancy en championnat puis à la finale de la Coupe. Cette semaine sera donc décisive et il faut espérer que le choix de courir tous les lièvres à la fois ne coute pas une nouvelle saison blanche à l’OM.