Transféré de Lorient à l’OM pour 1.8 millions d’euros, Jérémy Morel est arrivé sur les bords de la Méditerranée en juin 2011 précédé d’une plutôt bonne réputation. Il faut dire que le Lorient de Christian Gourcuff, dont il était le capitaine, présente un football spectacle et que ses latéraux participent pleinement à la construction du jeu, touchant entre 80 et 100 ballons par match. Mais de la Bretagne à l’OM, il y a un pas qui est difficile à franchir. Et une saison plus tard, le Réunionnais est considéré comme le talon d’Achille de l’équipe olympienne.
Un point faible identifié
Prenant la succession de Taye Taiwo et Gabriel Heinze, Jérémy Morel a débarqué sur une autre planète et a eu bien du mal à afficher un niveau en adéquation avec les attentes de son nouvel entraîneur, Didier Deschamps. Capable du meilleur puis du pire dans la même rencontre, le latéral gauche a fait preuve d’un mental friable. Et au fil des mois, les opposants ont largement utilisé son côté pour mettre à mal la défense phocéenne. Car si Jérémy Morel est capable d’apporter offensivement, il est effectivement milieu de terrain de formation, il possède de grosses lacunes dans le domaine défensif. A tel point qu’il parait parfois complètement perdu sur ses appuis et dans son placement, incapable d’intervenir pour enrayer l’attaque d’un ailier adverse. L’homme manque également parfois d’agressivité sur le porteur du ballon. Conjuguées à un esprit d’équipe défaillant, ses contre-performances ont certainement couté des points la saison dernière.
Mendes une demi-solution palliative ?
Afin d’apporter une concurrence que Jérémy Morel lui-même réclamait sur le côté gauche, la cellule de recrutement marseillaise a déniché le Brésilien Lucas Mendes. Un défenseur polyvalent réputé dur sur l’homme et qualifié de très « défensif » par José Anigo. Il est toujours très difficile de mesurer le potentiel d’un sud-américain tant le rythme diffère d’un continent à l’autre et les archives de la Ligue 1 regorgent de déceptions. Tout dépendra de sa capacité à s’adapter aux exigences tactiques et physiques du championnat hexagonal. Son caractère devrait évidemment avoir un gros rôle à jouer dans sa réussite. En attendant, impossible de dire si l’ancien joueur de Coritiba sera titulaire ou remplaçant. Souffrant d’une contracture depuis sa dernière rencontre avec le club auriverde, le joueur prend du retard dans sa préparation et son intégration, au grand dam d’Elie Baup.
L’année clé pour Morel
Comme André-Pierre Gignac, Jérémy Morel bénéficie probablement de sa dernière chance pour s’imposer à l’OM. Le défenseur gauche, auteur d’une belle prestation offensive contre Rennes (il a même inscrit un but), a encore une fois fait trembler les supporters sur quelques situations défensives. Il lui faudra afficher plus de constance et se montrer plus sûr dans ses interventions pour convaincre qu’il a sa place dans la formation de l’entraîneur toulousain. Il faudra surtout qu’il arrête de se mettre une pression inconsidérée qui parait parfois le paralyser. Comme l’attaquant martégal, l’ancien Lorientais a besoin de reprendre confiance en lui. Faute de solution fiable pour le suppléer, il a disputé 49 matchs lors de l’exercice précédent et l’intégralité des 8 rencontres de cette saison. L’arrivée de Lucas Mendes devrait lui permettre de souffler et de prendre un peu de recul face aux critiques.
Devenu tête de turc des supporters depuis le redressement spectaculaire opéré par André-Pierre Gignac, Jérémy Morel devra faire preuve de tempérament pour inverser la tendance. A lui de s’appuyer sur l’unité de l’effectif phocéen pour fermer le clapet de tous ses détracteurs.