On s’était dit que cela n’arriverait plus, Franck Ribéry ayant lui-même considéré sa sortie au journal de TF1 en 2006 pour demander son départ comme une erreur. Mais Mamadou Niang est un joueur imprévisible, tant sur le terrain qu’en dehors.
L’international sénégalais, fort de ses 100 buts en 225 rencontres sous le maillot marseillais, était adulé par tous les supporters. Jusqu’à hier tout au moins. Car si l’on peut aussi se poser des questions sur le fond, c’est-à-dire de l’intérêt de signer à Fenerbahce quand on est titulaire à l’OM, c’est la forme qui pose le plus problème : qu’un capitaine n’ait pas conscience qu’il met son équipe en difficulté lorsqu’il annonce son départ à trois jours de la reprise du championnat est proprement hallucinant.
L’attaquant s’est donc confié dans le journal L’Equipe, lequel est décidément mêlé à tous les scandales cet été. Plutôt que de donner des leçons à tour de bras, le quotidien ferait bien de revoir sa politique. Les explications du joueur se passent en tout cas de commentaires : « j’ai toujours dit que si un challenge suffisamment excitant se présentait, j’étais intéressé. Ce challenge, il existe depuis ce week-end. Fenerbahçe est un très grand club, très populaire en Turquie. Issiar Dia m’a dit que les installations étaient magnifiques, que l’effectif était de qualité. (…) Je suis quitte avec l’OM. Je pense avoir rendu au club tout ce qu’il m’avait donné. Je n’ai jamais triché. J’ai toujours donné le meilleur de moi-même. Il m’est arrivé de serrer les dents pour jouer, alors que j’étais blessé, pour aider mon équipe. J’ai tout donné. Mon âme. Mon coeur. (…) Qu’ils respectent mon choix. Je n’ai jamais foutu la merde partout où je suis passé. Je suis toujours parti en bons termes. Je serai Marseillais jusqu’à mon départ et quand je m’en irai, une moitié de mon coeur restera ici. Jusqu’à ma mort. Je vais avoir beaucoup de peine à m’en aller. Quand ma carrière sera terminée, je reviendrai vivre ici. »
Le championnat de Ligue 1, la Commanderie et le Stade Vélodrome étant vraisemblablement trop étroits pour lui, on lui souhaite bon vent. Mais encore faudra-t-il qu’il parvienne à convaincre Didier Deschamps et Jean-Claude Dassier de le laisser partir, et qu’il arrive à sortir, car il n’utilise pas la grande porte…