Nice-OM : accrocher le bon wagon au Ray

Très souvent l’édito d’avant-match parle de  » tournant  » en évoquant la rencontre. Ces confrontations supposées cruciales sont censées conditionner la suite de la saison, provoquer une  » série « , créer une  » dynamique « , on parle également de  » match à 6 points « . Tous ces clichés journalistiques cachent une réalité plus crue : […]

Très souvent l’édito d’avant-match parle de  » tournant  » en évoquant la rencontre. Ces confrontations supposées cruciales sont censées conditionner la suite de la saison, provoquer une  » série « , créer une  » dynamique « , on parle également de  » match à 6 points « . Tous ces clichés journalistiques cachent une réalité plus crue : en Ligue 1, il n’y a pas de tournant. Il suffit pour s’en convaincre de voir l’OM de l’an dernier revenir du diable vauvert après avoir loupé une quinzaine de  » tournants  » aussi lamentablement qu’un Jean Alesi aviné, et décrocher une deuxième place apparemment inatteignable 2 mois plus tôt. Si on se gardera donc de parler de  » tournant  » pour évoquer ce match contre les aiglons, les raisons d’espérer une victoire sont nombreuses. Déjà l’OM va mieux. Le coach olympien a marqué l’équipe de son empreinte et on perçoit une cohésion et un collectif qu’on n’avait plus vus depuis des lustres. Par ailleurs, malgré un accroc malheureux en coupe de la ligue, le mois de janvier aura été inespéré vu les absences auxquelles Eric Gerets aura du faire face pendant la CAN. L’OM est ainsi actuellement 9e à seulement 6 points de la 3e place mais également à 6 points du premier relégable. Par ailleurs Nice est actuellement 4e de Ligue 1 à 5 points des olympiens, et leur prendre 3 points permettrait d’  » accrocher le bon wagon « . Tiens, encore un cliché.

La tâche sera pourtant loin d’être aisée. Invaincu depuis un an dans son stade, le Gym  » vendra chèrement sa peau  » dans un stade où l’OM est copieusement détesté. Les Nissartes  » donneront de la voix  » pour soutenir des aiglons qui ont un petit coup de moins bien avec 3 matchs sans victoire et une élimination à Angers en Coupe de France. Les hommes de Frédéric Antonetti seront d’ailleurs sérieusement affaiblis. L’absence de Baky Koné, meilleur buteur du club avec 8 réalisations en L1, et le forfait de Lilian Laslandes, qui malgré son âge canonique ne manque pas d’opportunisme devant le but, les espoirs en attaque reposeront sur les épaules d’un Habib Bamogo sans doute revanchard, mais terriblement limité.

Reste l’épineux problème Ederson, mi-socca mi-quenelle, espérons que cette recette ne nous paraîtra pas trop indigeste en fin de match. Tranchant dans ses passes, élégant et excellent tireur de coups francs, ce sera la menace principale du côté des aiglons.

Côté olympien une fois de plus Eric Gerets devra faire avec des indisponibilités. Ainsi Samir Nasri s’est blessé au cours d’un match de l’Equipe de France A’ aussi inutile qu’ennuyeux. Espérons que Raymond Domenech a tiré des enseignements d’un match qui aura été une souffrance pour tout amoureux du ballon rond. Le coach olympien devra également vraisemblablement se passer de Julien Rodriguez touché à l’entraînement par le très utile Wilson Oruma. Les dernières prestations de Rodriguez et son inconstance chronique permettent de relativiser la portée de cette absence et on devrait voir à l’oeuvre une charnière Givet-Faty. Ziani lui aussi manque à l’appel, victime d’un énième blessure. Sa saison olympienne ressemble à un cauchemar et on a jusqu’ici toujours pas entraperçu pourquoi 7M ont été investis pour arracher Karim à l’excellent Jean-Claude Plessis.

L’inconnue principale se situe en attaque. Même si on peut penser que Niang et Cissé seront alignés en pointe soutenus par Mathieu Valbuena. Les côtés pourraient alors être animés comme contre Monaco par un Eliott Grandin prometteur à droite et un Benoît Cheyrou en constante progression à gauche. On aura d’ailleurs pu apprécier face aux monegus la finesse de Gerets qui aura réussi à donner de la cohérence à un système a priori déséquilibré, Cheyrou et Grandin n’évoluant pas au même niveau sur le terrain.

Une des attractions du match résidera enfin dans le duel à distance des deux jeunes portiers internationaux. En effet c’est moins d’une semaine après leur première convocation par Raymond Domenech que Steve Mandanda et Hugo Lloris se retrouvent face à face. Le match pourrait très bien basculer sur une inspiration de ces deux joueurs extrêmement talentueux.

En conclusion ce match étant un  » tournant « , un véritable  » match à 6 points « , ce sera le  » match de la peur  » entre deux  » formations revanchardes  » qui auront à coeur de  » briller devant leur public  » et d’  » accrocher le bon wagon  » afin d’  » affirmer leurs ambitions européennes « . Beaucoup de clichés mais un seul espoir : que l’OM figure en bonne position sur la photo-finish.