Après un début de saison euphorique, l’Olympique de Marseille a connu ces derniers jours deux retours à la réalité fracassants. Les nombreux succès estivaux ont donné l’ivresse, Lyon et St Etienne ont donné à tous, joueurs comme supporters, une sacrée gueule de bois. Des buts plein la musette, du rouge pour la route, et on jure qu’on ne nous y reprendra plus. Comme les alcools auxquels on a trop goûté, les rêves de titres rebutent, mais après une bonne chute, la meilleure solution est de repartir immédiatement dans la course, sans arrières pensées. Si l’on veut à nouveau se sentir glisser sur l’eau, remontons tout se suite sur la planche…
Durant plusieurs semaines, nombreux sont les observateurs qui ont tenté de faire des rapprochements entre l’OM et l’OL. Peine perdue, tant les deux clubs n’ont rien en commun, si ce n’est le fameux Olympique. Deux défaites à Lyon, cela aura un effet de surprises, surtout ces temps ci. A Marseille, les médias organisent déjà la possible crise ouverte, les rapaces tournent autour de l’animal pour arracher sa dépouille alors qu’elle n’est pas encore morte.
Mais la vague du succès sur laquelle surfait les olympiens depuis le début de saison n’est pas terminée. Il suffit de la reprendre, avec maîtrise et agilité, afin de refaire surface et de repartir à l’assaut. L’équilibre du club, malgré la politique de stabilité et la pugnacité de son président, est comme toujours : fragile. Et il n’y a pas besoin de grosse tempêtes, de simples remous ou et des contre courants suffisent parfois à mettre à l’eau tous es efforts entrepris jusqu’alors. La victoire est plus qu’impérative aujourd’hui, car si ce n’est pas le cas l’hiver va être rude, et le surf se pratiquera sur des pentes gelées, et dans fixations…
Heureusement, les hôtes niçois sont dans une situation bien plus alarmante. L’OM est certes blackboulée par une forte houle, l’OGCN est elle au bord de la noyade, et il n’y a pas de CJ Parker siliconée à l’horizon pour pratiquer le bouche à bouche. Frédéric Antonetti a fait sensation et vilipendant les arbitres et les autres clubs – et surtout l’OM sans le nommer – avant de se rétracter et d’apaiser ses déclarations. La peur de la fessée administrée par le mousquetaire de la Ligue probablement. Mais à force d’attendre la vague de l’année, le spot d’enfer va lui passer sous le nez et les aiglons risquent bien d’aller voir les autres clubs méditerannéens à l’étage inférieur. Signe des temps qui changent, là où le sud de la France était un fief du football hexagonal, la liste des clubs voisins s’amenuise peu à peu, et c’est bien triste. Où sont les Montpellier, les Cannes, les Bastia… Et où vont monégasques et niçois en ce début de saison ? Même sans être revenu au niveau qu’était le sien dans les années 90, l’OM n’a plus de vraie rivalité au niveau local. Cette émulation, cette rage d’aller défier le voisin pour lui faire boire l’écume, n’est plus. Et c’est bien dommage…
Le surf a été un sport méconnu, pratiqué au départ de façon anonyme, dans des tribus où tout le monde se connaissait. La médiatisation en a fait un gros business, au plus grand dam des précurseurs. Dans le ballon rond, à écouter les anciens, c’est la même chose. Les chauds derbys du sud, à Mayol ou au stade du Ray, ne sont plus ce qu’ils étaient. Aujourd’hui, place à la passion froide, à l’organisation méticuleuse d’un OL dont les vagues incessantes ont tué toute adversité. RLD voulait faire de l’OM le Bayern du sud, Aulas à fait de la L1 la Bundesliga de l’ouest, pire même, la Scottish League francophile. En début de soirée, à l’heure de l’apéro, espérons un grain de folie, des fumis et des cris ! Bref un match à l’ancienne, avec de l’engagement, de la sueur et des buts. Et que l’OM n’en ressorte pas… cassé…