Décidément, les producteurs de TF1 et de Téléfoot devraient tenter leur chance aux différents jeux de grattage et de tirage. Car après s’être fait gratter leur OM-PSG, Bernard Laporte ne devait pas être au courant, la première chaîne a décidé de remplacer la petite Miss France supportrice olympienne, prévue au départ pour désigner les quarts de finale, par un présentateur maison… Ce dernier a certainement gagné une apparition dans Julie Lescaut, car après un jeu digne du pire acteur de série B, il tirait coup sur coup l’OL et l’OM pour un match au somment, audience et euros à la clé… Dans la volonté de ne pas faire dans la surenchère de paranoïa, nous attribuerons cette nouvelle mascarade un label hasard qui ravira les sceptiques…
C’est donc face au favori de la compétition que vont se frotter Jean Fernandez et ses hommes. Et à vrai dire, si les deux formations jouent à leur niveau, il ne fait guère bon être supporter marseillais. Mais jouer au dessus de son niveau fasse à des adversaires talentueux, l’OM sait faire. Le club phocéen est, contrairement à son hôte du soir, une équipe de coupe. De celles qui parviennent à surmonter des situations lorsque, le dos contre le mur, il n’est de solution que la révolution et le combat. En championnat, il y a toujours un match qui suit, un bon point de pris, une défaite due à la fatigue… Il y a toujours la satisfaction du cocu, qui se dit que sa propre défaite est compensée par celle du voisin ou de l’ennemi… C’est ce discours un peu trop mou à notre goût qu’a adopté l’homme du banc, celui là même qui se cache lorsque l’un de ses hommes tire un penalty, ou qui mouille son pantalon lorsque le petit but d’avance risque de ne pas suffire…
Le souci contre Lyon, c’est que Gérard Houiller et les siens vont vouloir sauver les apparences face à la France du foot. Pas celle qui pense qu’en Europe le Real Madrid et Arsenal sont invincibles. Pas celle qui ferait de Juninho un ballon d’or en puissance et qui siffle Barthez car l’Equipe a dit qu’il était un vilain garçon… Pas celle pour qui Shevchenko a les pieds carrés et qui sourit dès qu’on prononce le nom de Ricardo Kaka…
Je parle de la France du foot qui ne comprend pas comment on peut espérer gagner une Ligue des Champions avec John Carew, l’homme qui a raté sa vocation de catcheur. Je veux parler de ceux que Jean Michel Aulas a fait rire, en août, quand il a parlé de la finale à Paris… Sa finale au Stade de France, il va probablement y avoir droit. Mais pas dans la cours des grands… Lyon a une superbe équipe, il serait absurde d’affirmer le contraire. Trop grande pour cette malheureuse L1, mais pas assez pour des légendes comme Milan… Même le président lyonnais s’en est aperçu.
L’OM va donc tenter de réaliser un exploit. Faire en un match de que les milanais ont été incapables de faire pendant presque deux, mettre l’OL à terre. Lillois et Rennais y sont parvenus, et à Gerland. Mais la motivation des champions était-elle réelle ? Quand on joue un match à élimination directe dans la coupe aux grandes oreilles, a-t-on envie de se sortir les tripes face à une vaillante équipe de l’hexagone. Négatif… Et c’est bien là le souci… Les matchs de prestige, ceux qui qualifient un club en finale européenne, les Gones vont de nouveau les regarder sur la chaîne favorite de leurs supporters, avec ce monument qu’est Jean Michel Larqué. Et maintenant que le titre est acquis depuis octobre (nouvelle expression footballistique, déclinable en espagnol, anglais, italien…), ils vont tout mettre ce soir, devant les yeux de leur France du foot et du meilleur kop d’Europe, pour montrer que ce sont eux les meilleurs des faibles…
Ce match, celui de la dernière chance pour redonner un semblant de fierté à ses supporters, l’OM peut le gagner, mais ne doit surtout pas le perdre… En championnat, deux erreurs avaient été payées cash, et malgré l’ouverture du score les olympiens étaient repartis battus. Ce soir, au bout des 90 minutes, de prolongations ou des tirs aux buts, il faut absolument que l’OM et ses 11 soldats se présentent en combattants et aillent chercher la qualification afin de n’être (face au PSG s’ils se qualifient également), aux portes d’une première finale depuis trop longtemps… Jean Michel Aulas annonce un affrontement entre deux équipes qui font rêver. Et pour une fois, ce n’est pas du pipeau…