OL – OM : Dans la gueule du Lyon

Lyon – Marseille, c’est une histoire très simple. Le rêve du pronostiqueur. Bon an mal an, les Rhodaniens gagnent ; ici ou là-bas, le tarif est sévère : 4-1 au Vélodrome lors du match aller, 4-0 il y a deux ans. La courte défaite de l’an passé fait presque figure de performance.  » Bête noire […]

Lyon – Marseille, c’est une histoire très simple. Le rêve du pronostiqueur. Bon an mal an, les Rhodaniens gagnent ; ici ou là-bas, le tarif est sévère : 4-1 au Vélodrome lors du match aller, 4-0 il y a deux ans. La courte défaite de l’an passé fait presque figure de performance.  » Bête noire  » : si l’expression est parfois usitée à tort et à travers, personne ne rechignera à qualifier de tel l’adversaire du jour. On se moque souvent des franchises aulassiennes ; mais à Marseille personne ne rigole quand approche l’heure de l’OL-Boucherie.

La bête est en effet vorace. Meilleure équipe française de ces dernières années – et sans doute des prochaines ! – le Lyon fait peur. Fin prédateur, il ne laisse aucune chance à ses proies : une stratégie d’approche toute en finesse, des contres furtifs, quelques coups de patte meurtriers. Rien de superflu en somme : mais la discrétion n’est-elle pas la marque du grand chasseur ? Les Monégasques en savent quelque chose, eux qui croyaient avoir définitivement semé le fauve dans les dédales de la Ligue 1. Ces derniers voyaient leur fin de saison comme un safari : ils sont redevenus gibiers avant d’avoir décoché le moindre coup de fusil.

Revenons plutôt à nos moutons. Rien de bien neuf par ici. Comme prévu, l’OM s’est montré incapable d’enchaîner deux bons résultats de suite ; le nul concédé face aux Girondins nous éloigne encore un peu plus du haut de tableau. Pour José Anigo, l’état physique de nos joueurs est la cause de cette irrégularité chronique. Une équipe dénuée de talent doit en effet cravacher pour compenser ses lacunes ; or on ne peut pas faire le match de Liverpool tous les samedis, d’autant plus que le turn-over perrinien a disparu avec son instigateur.

Reste seulement l’espoir fou d’être épargné, de passer entre les griffes de la bête, et – peut-être ? – d’utiliser contre elle son propre piège : le contre. Pour cela, il faudra une défense de fer, un Fabien Barthez à son niveau européen, et quelques cartouches pour notre chasseur de but ivoirien. Il faudra aussi compter sur d’éventuelles erreurs de l’adversaire : notre meilleur allié sera peut-être Paul Le Guen et ses errements tactiques. Dhorasoo sur le banc, Malouda arrière latéral ; autant de décisions difficilement compréhensibles qui affaiblissent considérablement le potentiel des gones : au Portugal on en sourit encore.

Un vieux proverbe afghan (@Rambo III) dit qu’il vaut mieux envoyer au combat trois lions que mille chèvres. C’est sans doute vrai. Or le football – qui se moque pas mal de la sagesse des anciens – se joue à onze contre onze : c’est dire l’ampleur de la tâche qui attend les olympiens aujourd’hui.

Au pied du mur, on ne peut que monter ; au fond du trou, on ne peut plus tomber. Dans la gueule du Lyon, c’est une autre histoire…