Les quenelles, c’est bon sur le papier. Gribouillées sur la carte du menu d’un bouchon quelconque, qui ne se laisse pas tenter ? On s’en fait tout un plat, on salive à foison mais quand elles arrivent dans la gamelle, les trois-quarts du temps elles se révèlent bien fades et sans saveur. On appelle le chef mais il est trop tard.
A l’image du fleuron de sa gastronomie, l’équipe rhodanienne, malgré son armada offensive affichée sur tableau noir, propose parfois cette saison ce genre de déconvenue. Elle peine à satisfaire la soif de victoire du gone moyen et n’arrive pas à dévorer tout cru ce championnat pourtant si tendre. On appelle Le Guen mais a-t-il la trempe d’un chef ?
Pour l’Europe, en tout cas, c’est déjà râpé, Lyon est définitivement à la diète. La quête de la Champion’s League s’est achevée par un flop et celle de l’UEFA par un flip. Faire figure de tête de turc auprès de Denizlispor Kulübü, çà vous classe ni un homme ni un club…
On peut d’ores déjà retirer sa première toque à Paul. Non pas au grand Bocuse, le maître-queux de Collonges au Mont d’Or, lui, il en a toujours trois, une de plus que papa. Mais bel et bien par contre au peu charismatique breton qui, après une bonne carrière de joueur, peine à s’affirmer derrière les casseroles chaud-bouillantes du coaching. Echec cuisant chez Pinault-Printemps-Redoute et prestation aigre-douce chez Aulas, le colin froid surgelé. A ce rythme-là, on frôle la faute de goût, le renvoi de fin de repas. Burp ! Eructerait un mal-élevé…
On va pas s’immiscer dans l’arrière-cuisine de Tola Vologe, le camp retranché de l’ancienne capitale des Gaules mais force est de constater que la mayonnaise concoctée par Le Guen ne prend pas à chaque fois. Çà sent parfois même le roussi entre deux fours, à l’instar d’un Edmilson, conservé contre son gré et qui manque singulièrement de fraîcheur sur les bords du Rhône.
Cela étant, ne nous voilons pas la face, même si à Libourne, Coupet et les siens ont mordu la poussière, l’olympique lyonnais reste un gros morceau. Espérons qu’à Gerland, nos phocéens ne vont pas tomber sur un os. Certes, Perrin a la dent dure et gageons qu’il saura motiver ses troupes comme des morts de faim. Mais notre cordon bleu se doit d’aligner d’entrée le grand Fernandao afin d’alimenter en bons ballons son duo d’attaque.
Grande première, pour cette soirée de gala, c’est le rital Collina qui fera office de maître d’hôtel. Pas d’hypocrisie, Anderson est blessé et son absence devrait faciliter quelque peu la digestion de notre arrière-garde. Inutile de faire la fine bouche, un match nul suffirait à contenter nos papilles. Mais, à ce stade du festin, deux vieux adages s’opposent : "La gourmandise est un vilain défaut" et "L’appétit vient en mangeant". Lequel choisissez-vous ?