OM 0-0 Toulouse : la Douchez froide

Toute la semaine, Jean Fernandez n’a fait que parler de la grande réussite qu’avait eu le duo Mickaël Pagis – Mamadou Niang lorsqu’ils évoluaient ensemble au RC Strasbourg. A Marseille, çà n’avait frappé personne ! La finale de la Coupe d’Afrique des Nations a été là pour nous rappeler qu’à une certaine époque – pas […]

Toute la semaine, Jean Fernandez n’a fait que parler de la grande réussite qu’avait eu le duo Mickaël Pagis – Mamadou Niang lorsqu’ils évoluaient ensemble au RC Strasbourg. A Marseille, çà n’avait frappé personne ! La finale de la Coupe d’Afrique des Nations a été là pour nous rappeler qu’à une certaine époque – pas si lointaine – nous avions au même poste le duo Mido – Didier Drogba. Bien sur, les Pagis-Niang n’auront aucun mal à faire oublier les Gimenez-Mendoza ! Remplacer deux brèles intercontinentales, çà ne relève pas de l’exploit. Mais vouloir nous faire avaler qu’avoir l’attaque d’un Strasbourg dont les résultats furent pour le moins médiocres c’est la panacée, c’est prendre les supporters marseillais pour des chapacans !
L’Olympique de Marseille s’appuie surtout sur un milieu de terrain technique (Lamouchi), rapide (Ribéry et Oruma) et puissant (Cana). Son classement actuel (qu’une autre génération de supporters aurait qualifié de « déplorable » ), on ne le doit qu’à eux !

Le match:
Le match part sur des chapeaux de roue. Beaucoup de vitesse et d’engagement.

1ère minute: Taye Taiwo se troue, Moreira file vers le but et il faut un bon Barthez pour s’interposer
1ère minute: Niang, de 25 mètres, décoche une belle frappe qui passe largement à côté

Le TFC semble mieux en place que les phocéens. Étirant la défense marseillaise avec Daniel Moreira d’un côté et Laurent Batlles de l’autre, les hommes d’Erik Mombaerts
sont remarquablement organisés pour faire face aux assauts adverses et aller chercher un petit but au cas où l’occasion se présenterait. Mais peu à peu, l’apport de nos africains dans l’entre-jeu et du toujours excellent Lorik Cana rééquilibre le match.

13ème minute: Mamadou Niang décale Franck Ribéry qui, dans l’axe, crochète un défenseur et frappe à ras de terre; Douchez se couche sur le ballon
18ème minute: magnifique centre travaillé de Taiwo pour la tête de Pagis mais c’est finalement Dao qui manque de tromper son propre gardien
22ème minute: superbe ouverture de Wilson Oruma pour une énorme accélération de Niang qui tente de déborder le défenseur mais est repris ; il y avait mieux à faire car à trop vouloir toujours accélérer, on en perd le sens du jeu
23ème minute: décalage d’Oruma pour Ribéry sur la gauche qui lui remet immédiatement le ballon; Oruma frappe dans la course mais ne cadre pas son tir

Que d’occasions pour si peu de danger sur le but du jeune Douchez ! Wilson Oruma allume bien quelques mèches qui se transforment rapidement en pétards mouillés. Dommage !

30ème minute: corner de Franck Ribéry, prolongé par Lorik Cana et belle reprise de volée – trop écrasée pour être dangereuse – de Mickaël Pagis captée par le portier Toulousain
32ème minute: Niang dévie pour Pagis dont la belle reprise de volée de 20 mètres oblige le gardien à s’étirer à l’horizontale
41ème minute: remise intelligente de Pagis pour Niang dont la reprise de volée s’envole dans les nuages

De belles combinaisons entre les deux ex-strasbourgeois mais quel manque d’efficacité devant le but ! Heureusement qu’en face c’est pas des cadors !

Sabri Lamouchi, blessé, est remplacé par Toifilou Maoulida. Enrôler Maoulida pour laisser sur le banc Samir Nasri, comme c’est finement managé ! Oruma recule logiquement d’un cran alors qu’il avait été le moteur essentiel des attaques phocéennes. C’est finement vu !

54ème minute: coup de pied de coin frappé par Moreira pour la tête d’Arribagé qui passe sur la droite du but marseillais
58ème minute: coup-franc de Taye Taiwo de 35 mètres qui manque d’exploser un couple de pigeons
60ème minute: Niang, à 25 mètres, se retourne et décoche un frappe qui passe à … 15 mètres du poteau gauche de Douchez
61ème minute: Santos frappe au but mais son tir est trop écrasé et Barthez se couche tranquillement sur la balle.

Le match a perdu en intensité depuis la reprise. Incapables d’alterner le rythme, les olympiens buttent sur une défense resserrée. Les coéquipiers d’Arribagé procèdent désormais en contre et profitent de larges espaces dans la défense phocéenne sans pour autant concrétiser eux aussi leurs occasions. La 2ème plus mauvaise défense à l’extérieur du championnat absorbe les attaquants olympiens dans l’entonnoir et c’est tout Marseille qui déjoue.

68ème minute: remise de Maoulida pour Pagis qui contrôle et adresse une belle frappe encore captée par le remplaçant de Revault
69ème minute: Oruma ouvre superbement pour Maoulida qui file vers le but mais est repris par un très bon Dao
72ème minute: coup-franc Taiwo pour une tête gag de Niang à côté
74ème minute: frappe enroulée du gauche de Ribéry que Douchez repoussen sans danger pour les toulousains
80ème minute: sur un contact avec Oruma, le toulousain Sirieix se casse la jambe tout seul
88ème minute: frappe moulasse de Ribéry (« puissante » d’après les commentateurs de C+ ce qui n’a pas manqué de faire éclaté de rire tout le bar dans lequel je me trouvais)
dans les bras de l’inévitable Douchez
92ème minute: Oruma accélère et décale Maoulida qui fixe un défenseur et place un intérieur du droit largement au dessus de la transversale
93ème minute: Moreira pénètre dans les 16 derniers mètres de l’OM et remise en retrait pour Bergougnoux dont la frappe du droit est stoppé par Fabien Barthez

Conclusion:
Incapables de plier un match dans lequel les opportunités furent pour le moins nombreuses, les olympiens perdent encore deux points précieux pour la course à une place en Ligue des Champions. La section « ravis de la crèche » aura beau s’égosiller sur la complicité du duo Niang-Pagis, l’évidence est là : un avant-centre qui ne marque pas avec 5 ou 6 occasions durant un match ne peut être qualifié de « grand attaquant » , ni même de « bon » .
La vérité d’un jour n’est pas celle d’un autre certes. Les lendemains seront peut-être plus joyeux. Mais ce « très bon recrutement » comme l’ont qualifié certains s’avère être finalement piteux comme nous étions une poignée à le clamer. L’Europe transcendera certainement mercredi ces hommes mais que ce parcours en championnat est médiocre !