De Bonneveine au Boulevard Michelet pour nous pèlerins, fidèles fervents et consciencieux il est un pèlerinage nécessaire et désiré que nous ferions volontiers sur les genoux.
La cathédrale est somptueuse et la messe à 20h45.
Oublions les températures caniculaires, et si on parlait dans le temps du « chaudron vert », ce n’est rien à côté du « haut fourneau », pensez… plus de 58.000° !
Ce n’est pas des températures de Chrétiens ça ! Serait-ce plutôt pour du païen brûlant en enfer ? Que nenni ! Ce genre de messe se célèbre à cette température! D’ailleurs, le chablis va s’évaporer… Et Tonton Guy qui est venu ici pensant à « l’air marin » pour ses troupes va tomber dans les vapes : échaudé au dehors, rôti en dedans.
Bref ! Ganay latérale, travée bizarre, angle de vision réduit mais c’est suffisant : ILS sont tous là ! Le Che, les Winners, tiens il y a Seb (coucou.. !), Papa » Coach » Perrin en face à droite, Bobby Lou, cigare en bouche sûrement pas loin derrière avec Big Boss Bouchet, Yankee Nord et MooM à ma droite (…salut !), au dessus les Dodgers, MTP… et au milieu : l’Autel, le terrain, le pitch, c’est une messe moderne, normal, au milieu des fidèles …
20 h. L’église est au ¾ pleine, immense peuple dévot déclinant le 9 sous tous les noms. Ca pulse déjà mais pas pour du karaoké! On chauffe la foule, ils sont malins virage sud : une techno lancinante au lourd tempo met déjà en transe les adeptes, rythme incantatoire, ça sent le vaudou, la messe noire…
20h15. Le gentil Cool apparaît, unanime bronca, tonnerre de sifflets, bordée de huées sans fin jusqu’à ce que la trappe finisse de dégueuler les bourguignons. Et soudain, ILS SONT LA , devant nous, standing ovation… AH ! l’OM, notre équipe… exultation, plaisir, bonheur, monstres physiques préparant leurs puissants mécanismes. La tension monte encore, ça y est, le stade est plein maintenant !
Sur les dunettes des virages, les improbables Kapitaines commencent à chauffer leurs voix. Cérémonie à plusieurs prêtres, ils sont tous en chaire, le micro à la main, haranguant, exhortant. Eux n’ont pas fait un rêve ils le forment…
20h45. De « délicieux et ravissants fumis vanille-fraise » accompagnent l’entrée des 2 équipes et les chants commencent : le sud, le nord, le sud répond au nord, le nord répond au sud. La sécession ici n’est pas la guerre, mais une méthode, un étau pour étouffer, écraser les ennemis. La voix, le geste, le bruit : qui peut résister à cela ? Et il ne fait décidément pas bon être gardien de but ici bas… sans cesse protéger ses arrières!
Ah ! Ce match..! Debout, assis, debout, assis, et des Oh et des Ah… Tiens ! début de baston à ma gauche…Eh oui si tu es assis quand d’autres sont debout : ça énerve ! Le « … Tu me regardes pas comme ça… » me reste à l’esprit… Il fait chaud, hein ? !
Et ça continue, les chants, debout, assis, au rythme des attaques, angoisse, espoir, debout, assis…
Cissé s’approche de nous, bordées d’insultes, gestes obscènes, rien dans la finesse pour « un beau gars » finalement rené-gars. S’il rate une occase ou titille les mouettes : exultation et moquerie…
22h. Le Pharaon s’élève dans le ciel de l’Olympe et d’un « hochement de tête » déclenche la déflagration, ENORME ! A force de chauffer certaines matières, elles finissent par exploser et là c’est comme un monstrueux orgasme qui agite cette gigantesque vulve, MAGNIFIQUE ! Qui n’a pas vécu ça, n’a rien vu aurait pu dire Frédéric Mistral, s’il avait connu l’OM…
En reliquat, les fumis éclosent et comme une lente pulsation mais assourdissant s’élève un râle de bonheur : Mido… Mido … Mido… Le public idolâtre vénère son sauveur : OM/ido, c’était fait pour coller.
Les spadassins bourguignons chargent mais tirent à blanc, il n’y aura pas de viol ce soir dans ce lieu sacro-saint.
Tonton Guy en T-shirt, chaussette blanches est assis, voûté, avachi, prostré sur son pliant. Il s’est bien levé pour cafarder les fumis… Triste!
Tu es venu chercher l’air marin déclarais tu dans la Provence, tu as l’air fin… Ton équipe est valeureuse, mais ce soir tu ne pouvais rien.
D’ailleurs, lève la tête et vois tu ce que je vois ? Oui, c’est cela : la bas, en haut vers l’Orient, la planète Mars est là…vigile de la planète MARS. Tu ne pouvais rien… Le Dieu de la Guerre veillait sur nos propres guerriers…