OM 1-0 PSG : ce qui a changé …

L’Olympique de Marseille a livré hier soir une bataille contre lui-même face à sa bête noire de la décennie : le Paris Saint-Germain. Conjurer le sort et se donner du temps pour travailler dans la sérénité, tels étaient les objectifs annoncés par Jean Fernandez. La partition aura été exécutée avec vaillance et abnégation à défaut […]

L’Olympique de Marseille a livré hier soir une bataille contre lui-même face à sa bête noire de la décennie : le Paris Saint-Germain. Conjurer le sort et se donner du temps pour travailler dans la sérénité, tels étaient les objectifs annoncés par Jean Fernandez. La partition aura été exécutée avec vaillance et abnégation à défaut de brio. Mais la ville phocéenne aime la sueur et les larmes. L’accouchement fut long mais la victoire savoureuse. Retour sur les raisons de ce succès.

Ammoniac et vieilles dentelles
Quand la capitale accueille le car des joueurs olympiens à coups de pierre, les techniciens de surface (pas ceux de réparation) du Vélodrome désinfectent en profondeur les vestiaires parisiens. Fini le temps des boy-scouts et des gentils oui-ouistes ! Canal+, avec le justesse qu’on leur connaît, en rajoute une couche. Quelle bande de voyous ces marseillais ! L’ombre du grand Nanard plane sur cette ménagère intuitive et très appliquée. Et malgré les malaises – façon Sarah Bernard – de l’entraîneur parisien, on ne peut que se féliciter de cette impromptue « remontée d’égout ». L’OM ne doit plus tendre l’autre joue.

Un PSG appauvri
Quel aurait été le visage du PSG avec le très bon Edouard Cissé et l’incontournable tête à claques portugaise Pedro Pauleta ? Certainement plus enthousiasmant. Leur absence sera donc la deuxième excuse pour les journalistes de Canal+. Denis Balbir, le nain avignonais et Franck Sauzée (fraîchement reconverti au parisianisme) furent les dépositaires du récurrent couplet abject qu’on connaît bien. Vive la libéralisation des droits TV !
Les hommes de Fournier auront pourtant eu les plus chaudes occasions en première mi-temps (par Kalou et Semak notamment). Et quand on ne les concrétise pas, la défaite n’est jamais loin.

Le retour du roi
« Grégory Coupet est le meilleur gardien du monde » pour Bernard Lama. Ne serait-il pas opportun de collecter des fonds afin de financer une greffe des yeux pour l’ancien gardien du PSG ? Après une suspension de plusieurs mois pour crachat abusif, Fabien Barthez revient par la grande porte et fait taire tous les rabats-joie. On ne peut que rire en pensant au portier lyonnais parlant « de son âge », « de son manque de repère ». Barthez a livré ses gammes habituelles : sorties foudroyantes, prises de balle super-glu 3, relances millimétrées. Il faudrait être lyonnais ou parisien pour s’en étonner. Le portier marseillais a tenu son rang : celui de meilleur gardien français.

La mise en bouche rageuse
On ne dira jamais assez combien les débuts de match sont importants. Celui des phocéens fut tonitruant et engagé (tout en étant correct). De l’engagement comme on l’aime et le pratique à Marseille ! L’envie de gagner était manifestement du côté marseillais. La peur de perdre ne nous aura cette fois pas fait déjouer. Portée vers l’avant par les explosifs Franck Ribery et Wilson Oruma, l’équipe de Jean Fernandez n’aura joué ce match qu’en avançant. La meilleure méthode pour gagner !

Des recrues sans complexe
L’Olympique de Marseille avait pour habitude de transformer l’or en chèvres (Claude Makelele, Benoît Pedretti, Eduardo Costa, Peguy Luyindula, Robert Pirès, etc …). Cette saison, Jean Fernandez a réussi la prouesse de faire jouer des Ribery, Oruma, Lamouchi, Cana à leur niveau. Voire même de les transcender ! Reste cependant les cas préoccupants de Mamadou Niang, Christian Gimenez, Andrès Mendoza … mais ne faisons pas la fine bouche. Voilà bien des années que nos joueurs n’avaient plus peur de jouer.

Un public compréhensif
Ne refaisons pas l’histoire ! L’équipe ne produit pas du grand jeu. Seules quelques individualités (Oruma et Ribery notamment) et beaucoup d’envie permettent au onze marseillais d’enlever des victoires. Mais les virages ont compris que le temps serait le meilleur allié de ce groupe et que la valse des dirigeants ne donnait pas le bon tempo. Jean Fernandez a désormais un véritable crédit auprès des aficionados. Ne reste plus qu’à comprendre qu’il faut désormais recruter peu (en quantité) mais gros (en qualité). Le point faible de l’équipe phocéenne est désormais l’attaque.