La très mauvaise série olympienne (5 défaites lors des 5 derniers matches) a éclipsé le fait que les Phocéens recevaient, pour la première fois depuis 1993 et la désormais célèbre » affaire VA-OM « , le club valenciennois.
Du côté marseillais, Albert Emon doit bien évidemment se priver de Franck Ribery pour plusieurs semaines après la découverte de sa pubalgie. Djibril Cissé continue de se préparer tandis qu’Alain Cantareil et Hassoun Camara sont blessés et Lorik Cana suspendu. Il n’a pas retenu Mehdi Sennaoui, Leo et Khalifa Ba. Il aligne un 4-4-2 original cette saison. Cédric Carrasso est le dernier rempart, Habib Beye (le capitaine) retrouve son poste d’arrière droit, Taye Taiwo conserve le gauche, Ronald Zubar et Renato Civelli forment la charnière centrale, Modeste M’Bami est le milieu défensif axial, Thomas Deruda et Wilson Oruma sont un peu plus haut et Samir Nasri mène le jeu, tandis que Mamadou Niang et Mickael Pagis forment le duo offensif.
Sébastien Hamel, Garry Bocaly, Bostjan Cesar, Salomon Olembé, Mathieu Valbuena, Toifilou Maoulida et Habib Bamogo sont sur le banc de touche.
Les Olympiens débutent bien le match et ce sont les Nordistes qui ont les premières occasions mais sont maladroits. La rencontre s’équilibre avec des Phocéens qui ont la balle et les Valenciennois les occasions. Carrasso et Penneteau font de belles parades sur des frappes de près de Savidan, Paauwe, Oruma et Nasri.
Au retour des vestiaires, le dispositif se transforme en 4-3-3 avec Nasri à droite. A l’heure de jeu, Deruda cède sa place à Bamogo et, sur la remise en jeu, Niang déborde sur la gauche, centre pour l’ouverture du score de Pagis. Les Marseillais reculent et Valenciennes domine largement, se crée énormément d’occasions mais est d’une incroyable maladresse. L’OM procède en contre mais Bamogo vendange aussi et le score reste miraculeusement de 1-0 et voit une toute aussi miraculeuse victoire olympienne.
Cédric Carrasso (6.5) : Il a largement bénéficié des imprécisions nordistes devant son but mais a sorti plusieurs arrêts déterminants sur des tirs à bout portant. Il est le seul Olympien à avoir fait un bon match malgré beaucoup trop de dégagements lointains au pied, presque tous perdus.
Habib Beye (4) : Le capitaine marseillais retrouvait son couloir droit et il a été bien peu à son avantage (comme toute sa défense) avec de la fébrilité, peu d’assurance dans ses interventions et donc pas mal d’erreurs.
Taye Taiwo (4.5) : L’arrière gauche de l’OM a une nouvelle fois montré de grandes lacunes dans son placement mais est venu jouer les pompiers à plusieurs reprises devant le but de Carrasso, évitant le pire. Sur l’une d’elles, il a fait une relance calamiteuse (une véritable passe décisive) que l’attaquant valenciennois n’a pas exploité.
Ronald Zubar (4.5) : Après sa suspension à Lille, il retrouvait son poste de stoppeur droit et a alterné le bon (avec des interventions et jaillissements puissants et précis) et le beaucoup moins bon (avec des placements douteux, un manque de présence dans les airs).
Renato Civelli (3.5) : L’Argentin jouait stoppeur gauche et a énormément souffert face à la rapidité des attaquants nordistes. Il a aussi eu du mal à combler les espaces que créait Savidan qui s’intercalait intelligemment entre la ligne défensive et le milieu de terrain phocéen. Même sur les ballons aériens, il n’est pas exempt de tout reproche.
Modeste M’Bami (5) : Il avait la lourde tâche de remplacer Cana, dans un rôle de milieu défensif axial. Après des premières minutes intéressantes, il s’est rapidement moins mis en évidence ne récupérant presque plus aucun ballon en fin de rencontre, faisant subir à son équipe des vagues valenciennoises incessantes.
Thomas Deruda (4.5) : C’était la grande surprise du onze de départ et le joueur issu du centre de formation a donc, pour sa première titularisation en pro, évolué milieu droit. Sa performance a été mitigée avec quelques bonnes choses (volonté d’aller de l’avant, de porter rapidement le ballon vers le but adverse) mais a été souvent imprécis dans ses transmissions de balle. Il est sorti à l’heure de jeu sous une bronca qui n’était pas uniquement due à sa prestation du jour.
Habib Bamogo (non noté) : Il a donc pris la place du numéro 18 olympien et a évolué sur l’aile droite. Il a fait une bonne entrée amenant de la percussion et de la rapidité. Malheureusement il a été maladroit devant le but alors qu’il a eu une incroyable occasion (seul à 18 mètres, en face du but, il tire au-dessus). Il aurait aussi du bénéficier d’un penalty en toute fin de rencontre car il a été déséquilibré dans la surface après une bonne série de dribbles.
Wilson Oruma (5) : Milieu gauche, le Nigérian a fait une bonne entame avec de la présence et une réelle volonté de percuter mais cela n’a pas duré. Il aurait pu ouvrir le score sur une frappe puissante et précise mais Penneteau veillait. Il a été beaucoup moins en vue après le repos, pour ne pas dire quasi-transparent.
Samir Nasri (5.5) : Lui aussi a très bien débuté avec de nombreuses prises de balle en tant que meneur de jeu axial derrière le duo offensif. Il a tenté de distribuer le ballon mais les Nordistes étaient bien regroupés. Il aurait aussi pu ouvrir le score sur une frappe puissante mais le gardien valenciennois l’en a empêché. La position d’ailier droit au retour des vestiaires lui a bien moins réussi et son retour dans l’axe (à l’entrée de Bamogo) n’a pas coïncidé avec un regain de jeu.
Mathieu Valbuena (non noté) : Pour sa première apparition en Ligue 1, il n’a joué que quelques minutes (à la place de Nasri) et n’a eu le temps de rien faire pour se mettre en avant. Avec l’indisponibilité de Ribery on devrait le voir souvent en cette fin d’année.
Mamadou Niang (5) : L’attaquant sénégalais s’est démené au milieu de la bonne et regroupée défense nordiste, sans grande réussite. Il a tout de même eu le mérite de donner l’unique but du match après un bel enchaînement de dribbles et un centre (il s’est quand même aidé de la main sur cette action).
Salomon Olembé (non noté) : Le Camerounais a pris la place du passeur décisif de la soirée pour un bon quart d’heure et a occupé le couloir gauche, tentant d’aider ses milieux et sa défense. Il a fait une belle accélération qui n’a pas connu la réussite.
Mickael Pagis (5.5) : Il a évolué avec Niang comme il le faisait à Strasbourg il y a deux saisons, c’est-à-dire en pivot remiseur. Il a du beaucoup lutter dans les airs, sans grand succès mais a surtout été à la conclusion d’une belle action du Sénégalais pour l’unique but de la rencontre. En première période, il a eu une autre occasion mais il a trop écrasé sa reprise. Ce but sauve une performance globalement trop laborieuse et brouillonne.
Au terme d’un match marqué du sceau de la maladresse, les Phocéens s’imposent miraculeusement malgré une fébrilité défensive hallucinante. Néanmoins, l’essentiel est atteint avec un retour à la victoire après 5 défaites et 1 match nul lors des 6 dernières rencontres.
Individuellement, des performances défensives d’une incroyable pauvreté et seul Cédric Carrasso est un peu sorti du lot après un match qui ne fait pas espérer un futur proche très brillant.
Il faudra donc être bien meilleur samedi prochain et le dimanche suivant pour ne pas revenir avec deux défaites des déplacements à Troyes et Sochaux pour définitivement s’installer dans le ventre mou du championnat.