OM 1-2 Milan AC : la tactique et les joueurs

L’ouverture de la Ligue des Champions est prestigieuse avec la réception du Milan AC qui n’est tout de même plus le plus grand club du monde que l’OM avait éliminé et battu au début des années 90. Si les Olympiens veulent passer la phase de poule, il faut déjà faire un bon résultat pour ce […]

L’ouverture de la Ligue des Champions est prestigieuse avec la réception du Milan AC qui n’est tout de même plus le plus grand club du monde que l’OM avait éliminé et battu au début des années 90. Si les Olympiens veulent passer la phase de poule, il faut déjà faire un bon résultat pour ce match inaugural.
Bakari Koné est blessé et Didier Deschamps n’a pas retenu Pape M’Bow, Cédric D’Ulivo et Guy Gnabouyou alors que Rudy Riou, Hilaire Munoz, Charley Fomen et Amine Dennoun ne sont pas sur la liste des joueurs olympiens en Coupe d’Europe. L’entraineur marseillais aligne un 4-4-2 comme samedi au Mans avec Steve Mandanda dans le but, une défense formée de droite à gauche par Charles Kaboré, Souleymane Diawara, Gabriel Heinze et Taye Taiwo ; Stéphane Mbia est le milieu récupérateur axial alors qu’Édouard Cissé et Benoit Cheyrou sont sur les côtés ; Lucho Gonzalez est le meneur de jeu derrière le duo Brandao/Mamadou Niang, ce dernier portant le brassard.
Elinton Andrade, Garry Bocaly, Vitorino Hilton, Fabrice Abriel, Hatem Ben Arfa, Mathieu Valbuena et Fernando Morientes sont sur le banc. Julien Rodriguez, Cyril Rool et Laurent Bonnart ne sont pas sur la feuille de match, l’arrière droit n’étant finalement pas apte.

Sous un déluge de pluie et un avec un maillot hideux, les Olympiens font jeu égal avec les Milanais jusqu’à la demi-heure où Inzaghi profite d’un bon travail de Pato et Seedorf pour ouvrir le score. Les Marseillais ne font qu’un tir dangereux, juste avant la pause, par Cheyrou.
Au retour des vestiaires, c’est une furia marseillaise et très rapidement Heinze égalise de la tête sur un coup-franc de Cheyrou. Malgré beaucoup de tirs, les Phocéens ne prennent pas l’avantage et, à un quart d’heure de la fin, complètement contre le cours du jeu, sur une erreur d’inattention, Inzaghi double la mise. Même si les Milanais sont cuits physiquement, les Olympiens ne parviennent pas à égaliser.

Steve Mandanda (5) : il n’a quasiment rien eu à faire si ce n’est chercher deux ballons dans ses filets. On l’a vu sortir dans les airs en début de match puis faire deux sorties hors de sa surface (et sur la dernière il touche le ballon de la main).
Charles Kaboré (4.5) : il a bénéficié de la blessure de Bonnart pour obtenir la place d’arrière droit. Il a fait un match très correct n’étant pas trop mis en danger. Néanmoins il a manqué de concentration et de présence sur les deux buts. Sur le premier, il ne parvient pas à contrer Pato et Seedorf et sur le second il concède un coup-franc inutile et surtout ne se replace pas assez vite. Donc, même si dans l’ensemble il a bien tenu son rôle, on peut peut-être regretter que Bocaly, un vrai arrière droit n’ait pas été titularisé.
Taye Taiwo (5) : il a vécu une première mi-temps difficile où il a été très bas sur le terrain et pas très bien positionné. Comme son équipe, il a fait une bien meilleure seconde période avec de la présence athlétique et des débordements. Sur l’un d’entre eux, il a fait une grosse frappe avec rebond où il a mis en difficulté le très fébrile portier milanais.
Souleymane Diawara (5.5) : il a, dans l’ensemble, convenablement tenu les attaquants milanais mais Inzaghi a bien profité de son intervention ratée sur le premier but (il n’empêche pas le centre) et l’a devancé sur le second but. Bref, pas d’erreur flagrante mais un petit manque de présence fantastiquement exploité par l’avant-centre milanais et c’est ça qui a fait la différence…
Gabriel Heinze (6.5) : le stoppeur gauche a lui aussi dans l’ensemble bien maitrisé ses adversaires directs. Il a surtout remis son équipe dans le sens de la marche en égalisant de la tête après un coup-franc et a surtout montré l’agressivité et la concentration qu’il fallait dans un tel match, ce qui n’a pas été le cas de tous ses coéquipiers.
Stéphane Mbia (5) : il a été présent physiquement, surtout en seconde période où les Milanais ont énormément souffert, finissant le match très diminués. Il est sorti indemne d’un attentat de Flamini à l’heure de jeu alors que l’ancien Olympien aurait déjà du avoir un carton jaune en première période et que cette faute valait un rouge direct… Il a par contre été dominé techniquement et l’aisance balle au pied de Seedorf a permis au Milan AC de gagner.
Édouard Cissé (4.5) : préféré à Abriel, sûrement pour son expérience européenne, il a été assez discret dans le jeu mais a fait plusieurs frappes, toutes non cadrées. Il a cédé sa place en toute fin de match à l’attaquant espagnol.
Fernando Morientes (non noté) : il a joué un peu plus que les arrêts de jeu et n’a eu le temps que d’enlever un bon ballon de but à Ben Arfa.
Benoit Cheyrou (6.5) : il a été le seul à tenir la comparaison dans la meilleure période italienne (la fin de la première mi-temps) et à faire un match plein du début jusqu’à la fin. C’est d’ailleurs lui qui a eu la seule occasion marseillaise des 45 premières minutes (une frappe détournée par Storari juste avant la pause). Il a aussi délivré la passe décisive sur un coup-franc bien tiré et a fait de nombreuses interventions pour récupérer le ballon et le porter vers l’avant.
Lucho Gonzalez (4) : encore trop loin d’avoir un niveau physique acceptable pour un tel match, il a tout de même été moins absent qu’au Mans. Il aurait ainsi pu égaliser avec une reprise de volée contrée au retour des vestiaires. Il a aussi fait deux autres frappes au-dessus mais n’a surtout quasiment pas pesé sur le jeu.
Hatem Ben Arfa (non noté) : il a pris la place et le poste de l’Argentin pour le dernier quart d’heure (sur le coup d’envoi du second but milanais) sans pouvoir inverser la tendance.
Mamadou Niang (5.5) : très mobile et remuant, il a beaucoup gêné les défenseurs milanais mais a été l’auteur de plein de frappes non cadrées à l’image de son équipe.
Brandao (4.5) : il a livré un combat de 90 minutes avec les stoppeurs rossoneri qu’il a dans l’ensemble perdu, n’ayant aucune occasion nette et n’amenant quasiment jamais le danger.

Les Olympiens ont fait une bonne prestation globale mais ils ont pêché dans le réalisme, les Milanais ne tirant quasiment pas au but et Mandanda n’ayant quasiment rien à faire. De plus, les joueurs de Leonardo ont été meilleurs techniquement dans l’entre-jeu ; deux coups de patte de Seedorf et la précision du placement d’Inzaghi ont anéanti tous les efforts marseillais.
Les prestations individuelles ont été convenables mais pas suffisantes face à un adversaire si réaliste. Gabriel Heinze et Benoit Cheyrou ont vraisemblablement été les meilleurs de leur équipe alors que Lucho Gonzalez n’est pas encore à un niveau athlétique lui permettant de faire une bonne prestation.
La qualification pour les huitièmes de finale semble déjà bien compromise à moins que les Olympiens enchainent les exploits. Il faudra donc très vite se reconcentrer sur le championnat avec la réception de Montpellier dès samedi…