La saison passée, les Grenats étaient venus créer la surprise en s’imposant au Vélodrome alors que les phocéens étaient en pleine épopée européenne tandis que les messins jouaient le maintien. La donne a quelque peu changé cette année… Les hommes de Jean Fernandez ont commencé leur saison par deux victoires (contre Nantes à domicile et à Ajaccio) et un nul prometteur à Lyon. Difficile de faire mieux. Les Olympiens, très inspirés face aux Dogues puis médiocres contre l’OGCN et ses CRS, sont quant à eux toujours en rodage malgré de bons résultats. La course au leadership est donc d’actualité ce soir. L’OM tente ce soir de terminer ce mois d’août en fanfare. Une tâche loin d’être insurmontable comme ironise José Anigo « Si on veut gagner un titre cette saison, il faut être capable de battre Metz à la maison« .
Le match:
Première surprise. Titularisation de Steve Marlet, pourtant piteux depuis le début de saison et toujours pas de véritable milieu offensif. Début de rencontre à l’avantage des messins qui profite d’une défense fébrile et d’un Hemdani des « pires » soirs. Le pressing est particulièrement soutenu sur Benoit Pedretti.
0-1: Sur coup-franc excentré, Tum saute plus haut qu’Abdoulaye Meité et devance Fabien Barthez pour placer une tête puissante (12ème minute). Ca commence mal …
Les intentions messines sont clairement annoncées. Tactiquement (5-2-3 de la loose), les hommes d’Anigo sont à la rue dans tous les secteurs de jeu en ce début de partie.
17ème minute: Habib Bamogo, aux 20 mètres, place une frappe qui passe largement à côté des buts de Wimbée
L’ex-montpellierain et Benoit Pedretti sont à nouveau les seuls olympiens dans le bon tempo. Notamment grace à eux, le jeu bascule peu à peu en faveur des phocéens.
1-1: Pedretti récupère avec vigueur le ballon et alerte Peguy Luyindula; l’ex-lyonnais fixe la défense, centre pour Marlet qui, intelligemment, remet en pleine course pour le petit attaquant olympien qui se jette pour marquer (27ème minute)
Le pressing Costa-Pedretti est enclenché. L’OM va mieux mais les 60.000 spectateurs frémissent sur chaque corner ou coups de pied arrêtés (quand ce n’est pas à chaque ballon que touche Brahim Hemdani).
34ème minute: Luyindula laisse passer le ballon entre ses jambes pour Eduardo Costa; le brésilien contrôle puis frappe au but; Wimbée sort la parade.
Le match se rééquilibre peu à peu … Ribery et Avezac mettent en orbite le très puissant Tum qui met le feu à chacun de ses ballons dans le camp olympien. Les joueurs retournent aux vestiaires sur ce score de parité (1-1). La fébrilité marseillaise est toujours palpable dès le coup de sifflet du très peu inspiré Monsieur Thual. Si Bixente Lizarazu s’engage férocement dans son couloir, il n’en est pas de même de la part de Demetrius Ferreira qui n’a toujours pas retrouvé son niveau de jeu.
54ème minute: Corner de Pedretti pour Ferreira qui, au second poteau, tente un centre-tir puissant que Bamogo ne peut qu’effleurer.
Dès que les latéraux s’activent, la défense adverse est mise à mal.
60ème minute: Pedretti passe à Bamogo qui enchaîne rapidement sa frappe que détourne le gardien grenat.
61ème minute: Brahim Hemdani transmet à Costa qui, de 30 mètres, déclenche une frappe; de peu à côté.
63ème minute: coup-franc de Pedretti pour Marlet, au second poteau, qui remet pour Bamogo (encore lui) dont la tête puissante est détournée par Luyindula, alors même qu’elle partait dans les cages messine. Quel dommage …
Les messins, emmenés par l’excellent Ribery, reprennent peu à peu du poil de la bête. Le jeune poulain de Jean Fernandez met à mal la défense olympienne par sa vivacité et ses dribbles. Son indéniable talent crève l’écran …
79ème minute: frappe terrible de Ferreira que Wimbée repousse; Laurent Batlles, rentré en cours de jeu, n’a plus qu’à la pousser dans le but mais tire au dessus; c’est le tournant du match.
80ème minute: Bruno Cheyrou passe à Lizarazu dont la volée passe de peu au dessus des buts.
1-2: sur corner (encore), Borbiconi, au milieu de 4 marseillais bien passifs, s’élève plus haut et trompe Barthez (88ème minute). Stupeur dans les travées du Vélodrome…
1-3: Ribery, énorme, fait sauter le verrou olympien avec une course de 40 mètres; il fixe la défense et sert un caviar pour l’excellent Thum qui ne se fait pas prier (91ème minute). Colère dans les travées du Vélodrome …
Conclusion:
Les hommes de Jean Fernandez ont réussi à faire déjouer les olympiens d’une manière simpliste: obliger Pedretti et Costa à défendre. Pas sorcier. Dépositaires du jeu marseillais, les deux récupérateurs ont peu eu l’occasion d’organiser le jeu comme ça avait été déjà le cas contre Nice. L’absurdité du 5-2-3 d’Anigo, avec ses milieux de terrain qui n’en sont pas, ses latéraux timorés et ses défensifs au four et au moulin, est manifeste. Vouloir créer du jeu sans créateurs est une tâche insurmontable pour un groupe qui ne se connaît pas encore. L’OM n’a pas les joueurs pour s’adapter à ce schéma tactique. Il est temps d’y voir clair.