Alors que les supporters sont tournés vers le Stade de France et la finale de la Coupe de France le 12 mai, le staff et les joueurs font encore mine de croire à une qualification en Ligue des Champions malgré l’irrégularité chronique depuis juillet dernier. De leur côté, les Troyens ont 3 points de retard sur le premier non relégable et doivent faire une superbe fin de saison pour espérer se maintenir en Ligue 1.
Albert Emon a toujours un groupe sans blessé ni suspendu. Il n’a pas retenu les habituels Sébastien Maté, Mehdi Sennaoui, Garry Bocaly, Khalifa Ba et Hassoun Camara. Il conserve son 4-1-2-3 sans aucun changement : Cédric Carrasso est dans le but, Habib Beye (le capitaine), Ronald Zubar, Julien Rodriguez et Taye Taiwo sont les 4 défenseurs de droite à gauche ; Lorik Cana est l’unique milieu récupérateur alors que Franck Ribery et Samir Nasri sont à la manoeuvre ; le trio offensif est composé de Toifilou Maoulida (à droite), Mamadou Niang (dans l’axe) et Mickael Pagis (dans l’axe).
Le banc de touche est occupé par Sébastien Hamel, Renato Civelli, Modeste M’Bami, Wilson Oruma, Mathieu Valbuena, Salim Arrache et Djibril Cissé. Bostjan Cesar, Alain Cantareil et Salomon Olembé sont dans les tribunes.
Les Phocéens prennent le match par le bon bout mais le poteau (sur une reprise de Cana) puis la barre (sur une tête de Niang) empêchent les Blancs d’ouvrir le score. Les Aubois sont regroupés et peu dangereux en contre. Il y a 0-0 à la pause après 45 minutes dominées par les Marseillais.
Au retour des vestiaires, Cissé remplace Maoulida. Le système ne change pas et Ribery bascule à droite alors que Pagis recule d’un cran et laisse Cissé en pointe. Cela paye une dizaine de minutes plus tard sur un centre de Niang repris de la tête par Cissé. Même menés, les Troyens n’ont que très peu de possibilités mais égalisent en fin de match sur une action anodine. Alors qu’on se dirige vers un nul, M’Bami (qui avait remplacé Pagis pour densifier le milieu) donne les 3 points à son équipe sur un tir contré par un défenseur.
Cédric Carrasso (6) : Peu inquiété par les timides Troyens, il a été présent sur les rares tentatives auboises : une claquette en première période, un arrêt sur une frappe en seconde mi-temps et quelques sorties aériennes. Peu aidé par sa défense sur le but, il a un premier réflexe avant de s’incliner.
Habib Beye (5.5) : L’arrière droit et capitaine marseillais a fait une prestation convenable face à des adversaires peu dangereux. Il a pris peu de risques offensifs et a bien tenu son couloir.
Taye Taiwo (5.5) : Le Nigérian n’a lui aussi pas forcé pour dominer les Troyens dans sa zone, imposant sa puissance. On peut aussi noter qu’on ne l’a quasiment pas vu déborder, centrer ou tirer au but.
Ronald Zubar (5.5) : Le stoppeur olympien s’est bien repris après sa piètre prestation de la semaine en Coupe. Il a sobrement contenu les attaquants troyens, sans fioriture.
Julien Rodriguez (5.5) : A l’image des autres défenseurs, il a fait une performance correcte. Rien d’exceptionnel donc mais vu le peu d’offensives auboises, il pouvait difficilement en être autrement.
Lorik Cana (6) : L’unique milieu de terrain défensif marseillais s’est encore beaucoup dépensé pour presser et gêner la relance et le jeu troyen. Il aurait aussi pu ouvrir le score après un corner et une tête de Niang qu’il reprend de la semelle sur le poteau. Avec l’entrée de M’Bami, peu avant l’heure de jeu, il a enfin été épaulé à la récupération et a pu un peu souffler.
Samir Nasri (5.5) : Le jeune milieu marseillais a été moins brillant que mercredi mais a fait son match sérieusement, essayant de garder le ballon ou le distribuer à ses attaquants.
Franck Ribery (6) : Milieu de terrain en première période, il a souvent penché à gauche. Ailier droit à la sortie de Maoulida, il a été remuant, percutant mais pas décisif. Il a joué la totalité du match et sa blessure de mercredi ne semble donc qu’un mauvais souvenir.
Toifilou Maoulida (4) : Il n’a joué que les 45 premières minutes sur l’aile droite et a été très discret, touchant un minimum de ballons.
Djibril Cissé (6) : Il a donc pris la place de l’homme à la bandelette à la pause. Il a ouvert le score sur sa première occasion, d’une belle tête piquée. Par la suite, surtout en fin de rencontre, il a eu plusieurs ballons intéressants notamment dans les arrêts de jeu où, après avoir éliminé la défense et le gardien, son tir heurte le poteau alors qu’il n’avait plus d’angle. Ce rôle de remplaçant semble bien lui aller avec son second but en quelques jours.
Mamadou Niang (6.5) : Très actif sur son aile gauche, il a été le plus dangereux en première période avec une tête non cadrée alors qu’il était bien placé. Par la suite, il dévie, toujours de la tête, un corner qui finit sur Cana puis le poteau. Sur le corner suivant, c’est sa tête qui trouve la transversale. Peu en réussite, il l’est plus juste après le repos avec un beau centre très précis pour l’ouverture du score de Cissé. Visiblement fatigué, on l’a moins vu par la suite et il est sorti en fin de match.
Salim Arrache (non noté) : Il a pris la place du Sénégalais pour les 10 dernières minutes et n’a eu le temps que de faire un bel enchainement.
Mickael Pagis (4) : Avant-centre, il est, comme toujours, revenu beaucoup toucher le ballon et le distribuer vers les autres attaquants. Par contre, il a été d’une incroyable maladresse lors des deux occasions nettes qu’il a eues. A chaque fois, il a tenté le lob alors qu’il était bien placé et qu’il avait bien mieux à faire.
Modeste M’Bami (non noté) : Le Camerounais a remplacé le numéro 10 marseillais vers l’heure de jeu pour densifier le milieu de terrain et aider Cana à la récupération. Il a surtout marqué le but de la victoire (sur un tir dévié qui a donc pris à contrepied Le Crom) en fin de match. Son premier but sous le maillot blanc donne donc la victoire aux siens.
La préparation de la finale a donc bien débuté avec un match dominé et gagné en fin de rencontre, à l’arrachée.
Les prestations individuelles ont été dans l’ensemble sérieuses et appliquées. On peut souligner l’envie de Mamadou Niang et, dans un autre registre, la maladresse de Mickael Pagis et la timidité de Toifilou Maoulida.
Avec ce nouveau succès au Vélodrome, les Marseillais restent encore au contact des places européennes mais l’irrégularité chronique des hommes d’Albert Emon et tous les points déjà laissés en route ne leur permettra vraisemblablement pas de jouer une compétition continentale la saison prochaine grâce au championnat. Pour cela, il faudra gagner la Coupe de France le 12 mai contre Sochaux, qui rendra d’ailleurs visite aux Phocéens dimanche prochain pour le compte de la 34ème journée de L1.