OM 2-2 Metz : la tactique et les joueurs

Pas le temps de gamberger pour les Phocéens qui, trois jours après leur calamiteuse prestation à Sochaux, accueillent un autre mal classé de L1. Néanmoins, ça n’est pas pour le compte du championnat mais en huitième de finale de la Coupe de la Ligue qu’a lieu cette rencontre entre deux des plus mauvaises formations de […]

Pas le temps de gamberger pour les Phocéens qui, trois jours après leur calamiteuse prestation à Sochaux, accueillent un autre mal classé de L1. Néanmoins, ça n’est pas pour le compte du championnat mais en huitième de finale de la Coupe de la Ligue qu’a lieu cette rencontre entre deux des plus mauvaises formations de l’Hexagone.
Même si Eric Gerets avait annoncé des changements il n’a toujours pas retenu Mehdi Sennaoui, Sébastien Maté, Hassoun Camara, Leyti N’Diaye, Milos Krstic, Vincent Gragnic et Fabrice Fiorèse. Cédric Carrasso (en convalescence) et Julien Rodriguez (en phase de reprise) ne sont toujours pas aptes à jouer. L’entraineur belge aligne un 4-4-2 original mais finalement sans turn-over : Steve Mandanda est dans le but, Laurent Bonnart sur la droite de la défense, Taye Taiwo à gauche, Jacques Faty et Gaël Givet dans l’axe ; Lorik Cana et Benoit Cheyrou sont les milieux les plus défensifs ; Karim Ziani et Samir Nasri sont assez libres de leurs mouvements tandis que Mamadou Niang et Djibril Cissé sont les deux attaquants.
On retrouve Sébastien Hamel, Ronald Zubar, Modeste M’Bami, Wilson Oruma, Boudewijn Zenden, Mathieu Valbuena et Andre Ayew sur le banc alors que Salim Arrache et Matt Moussilou ne sont pas sur la feuille de match.

La première mi-temps est dominée par les Olympiens qui ne sont jamais réellement dangereux. Après 45 minutes soporifiques marquées par un niveau technique pitoyable et une envie inexistante, il y a logiquement 0-0 à la pause.
La seconde période est du même acabit avec des Lorrains qui se rendent compte qu’ils peuvent se qualifier et qui ont donc quelques occasions même si les plus dangereuses sont phocéennes.
Le début de la prolongation voit enfin des buts avec l’ouverture du score de Niang après un tir loupé de Cheyrou. Les Messins reviennent au score immédiatement après une erreur de Zubar. Juste avant le changement de côté, Cissé de la tête redonne l’avantage à son équipe. Alors que l’OM pense se qualifier, à la dernière minute, sur un ballon pas dégagé par la défense olympienne, Metz égalise et arrache les tirs au but. Les 9 premiers tireurs ne laissent aucune chance aux gardiens mais Bassong, le dernier frappeur lorrain, se loupe complètement et donne la qualification aux Marseillais.

Steve Mandanda (5) : Il a commencé à être sollicité vers le milieu de la seconde mi-temps au moment où les Messins se sont aperçus qu’ils pouvaient envisager la qualification. Il a bien stoppé les rares tentatives lorraines et ne pouvait pas grand-chose sur les deux buts des Grenats/Oranges où sa défense était bien absente. Il a aussi loupé quelques dégagements au pied ce qui est assez rare. Lors des tirs au but, il a touché (sans pouvoir complètement détourner) deux frappes messines et cela a finalement suffi pour se qualifier.
Laurent Bonnart (5.5) : L’arrière droit olympien a couru pendant 120 minutes, se multipliant en position offensive afin de créer le surnombre et revenant derrière quand c’était nécessaire. Néanmoins, malgré cette incroyable activité il n’a jamais réussi à être décisif. Il mériterait largement de souffler lors d’un futur match mais comme il n’a pas de remplaçant à son poste, il va sûrement être condamné à jouer et il va sans aucun doute le payer assez rapidement.
Taye Taiwo (4) : L’arrière gauche nigérian a été très prudent, prenant un minimum d’initiatives sur son couloir gauche alors que son équipe dominait largement et qu’il n’avait pas d’adversaire direct à marquer. Défensivement, il n’a donc connu aucune difficulté. Il a cédé sa place à 20 minutes de la fin du temps réglementaire à un joueur théoriquement plus porté vers l’avant.
Boudewijn Zenden (4) : Le Néerlandais a donc remplacé le numéro 3 marseillais et il a du finalement pas mal défendre car son entrée a coïncidé avec une prise de risque plus importante des Lorrains. Il n’a donc lui aussi que trop peu participé au jeu et n’a jamais pu apporter ce qu’il aurait du (présence offensive, débordements, centres).
Jacques Faty (4.5) : Face à des adversaires directs de bien faible valeur, il a fait le strict minimum avant de sortir, visiblement légèrement blessé.
Ronald Zubar (3.5) : Il est donc entré juste avant le dernier quart d’heure du temps réglementaire. Il est à l’origine du premier but messin avec un placement et une anticipation calamiteux sur un ballon remis dans son dos. Après cette (nouvelle) péripétie, on a clairement vu qu’il ne transpirait pas la sérénité. Heureusement pour lui que Rodriguez et Faty sont touchés, sinon il n’aurait que peu de chances d’intégrer le onze de départ du prochain match.
Gaël Givet (5.5) : Repositionné dans l’axe, dans un rôle plus dans ses cordes, il a fait pas mal d’interventions qui ont annihilé des tentatives lorraines. Il est l’un des joueurs les moins à blâmer après cette triste performance.
Lorik Cana (4.5) : Le capitaine albanais a été peu en vu, ce qui est assez rare pour être souligné. Dans un match où son équipe a globalement eu la maitrise du ballon, il a été peu sollicité et l’accumulation des matches n’est pas fait pour arranger sa condition physique, le principal atout de son jeu.
Benoit Cheyrou (4.5) : Bien plus présent que son compère du milieu défensif, il a en effet touché beaucoup de ballons, essayant d’orienter le jeu vers les joueurs offensifs de son équipe. Il y est très peu parvenu malgré sa présence (chanceuse) dans l’ouverture du score et sur plusieurs autres tirs. On peut aussi noter qu’il a tiré la plupart des coups de pied arrêtés de façon pathétique, n’amenant jamais le danger. Il a tout de même frappé son tir au but de façon impeccable, dans le petit filet.
Karim Ziani (5) : Après sa blessure contractée contre Lens, il a joué l’intégralité de la rencontre (120 minutes) et a donc souffert de crampes durant la prolongation. On l’a vu par intermittence essayer de porter le danger vers le but de Marichez mais ses courses, ses débordements n’ont pas mis en danger la défense messine. Il a tout de même délivré une passe décisive sur un beau centre pour Cissé et a transformé son tir au but sur une frappe en force au milieu du but lorrain.
Samir Nasri (5) : Assez présent en début de match, il a peu à peu disparu de la possession du ballon. Il a fait quelques frappes (une a mis en danger Marichez) et plusieurs passes intéressantes quand il s’intercalait entre deux lignes messines. Il est sorti à la fin du temps réglementaire.
Mathieu Valbuena (non noté) : Il a donc joué les arrêts de jeu et la prolongation. Il a amené de la tonicité, de l’envie sans jamais pouvoir être réellement dangereux. Il a tout de même obtenu plusieurs coup-franc et a sereinement transformé son tir au but en trouvant le petit filet.
Mamadou Niang (5.5) : Associé à Cissé en position offensive, dans un système à deux vrais attaquants, il a été le plus dangereux avec plusieurs frappes difficilement détournées par le gardien lorrain et quelques combinaisons intéressantes. Il a logiquement trouvé le chemin des filets en ouvrant bien son pied sur un duel avec Marichez. Il a aussi pris à contre-pied le portier messin lors de la séance des tirs au but qu’il a débutée.
Djibril Cissé (5) : Finalement titularisé par son entraineur alors qu’il avait déclaré le contraire, il a fait une prestation convenable avec (enfin) des tentatives, des positions de tir, des actions avec ses partenaires. Néanmoins, il a été très maladroit dans le dernier geste sauf sur sa tête précise pour le second but de son équipe. Il a aussi transformé son tir au but sur une frappe toute en puissance.

La qualification, le principal objectif, a donc été atteinte malgré deux heures plus des tirs au but passés sur le terrain face à l’équipe bis du dernier du championnat, ce qui pourrait peser lourd sur les organismes dans cette période où les matches s’enchainent très rapidement.
Les performances individuelles ont été d’une triste médiocrité et heureusement que les adversaires étaient d’une rare faiblesse sinon l’élimination aurait été à la clef. Difficile de dire qui a été le moins mauvais des Phocéens mais cela devrait se joueur entre Laurent Bonnart, Gaël Givet et Mamadou Niang. A l’opposé, Ronald Zubar, pourtant entré en cours de jeu et peu sollicité, a encore fait une sacrée boulette qui a coûté un but.
Avant de penser à aller défier Porto mardi prochain et Lyon le dimanche suivant, il faudra recevoir Lorient samedi afin d’espérer glaner quelques points en L1 et se sortir de la zone de relégation. Il faudrait aussi sûrement faire tourner l’effectif car l’accumulation de matches (pour les mêmes joueurs) sera payée tôt ou tard. Néanmoins, vu le niveau des titulaires on souhaite bien du courage à Eric Gerets pour essayer d’envisager d’aligner les remplaçants…