Le match le plus important de la saison est cette finale de Coupe de France qui pourrait permettre aux Olympiens de remporter enfin un titre, 14 ans après la Ligue des Champions. Sochaux est le dernier obstacle à franchir alors que le Stade de France est aux trois quarts Bleu et Blanc.
Albert Emon qui a un groupe complet a du faire des choix. Il n’a donc pas retenu Mehdi Sennaoui, Sébastien Maté, Hassoun Camara, Garry Bocaly, Khalifa Ba, Alain Cantareil et Salomon Olembé. Il aligne un 4-2-3-1 sans la moindre surprise composé de Cédric Carrasso dans le but, Habib Beye (le capitaine), Ronald Zubar, Julien Rodriguez et Taye Taiwo en défense (de droite à gauche) ; Lorik Cana et Modeste M’Bami sont les milieux récupérateurs ; Franck Ribery (à droite), Samir Nasri (dans l’axe) et Mamadou Niang (à gauche) sont derrière Djibril Cissé.
Les remplaçants sont Sébastien Hamel, Renato Civelli, Wilson Oruma, Toifilou Maoulida et Mickael Pagis. Mathieu Valbuena et Salim Arrache ne sont pas sur la feuille de match qui ne comporte que 16 noms (comme pour tout match de Coupe de France).
La rencontre débute idéalement avec l’ouverture du score de Cissé de la tête après un beau travail sur la gauche et un centre décisif de Nasri. Après que Grax ait été très près d’égaliser (lob sur la barre), la rencontre tombe en intensité jusqu’à la mi-temps.
Les Sochaliens dominent au retour des vestiaires et les Marseillais jouent en contre. En milieu de deuxième période, Dagano égalise de la tête alors que les Phocéens (principalement les attaquants) lâchent physiquement. Peu après, Niang, visiblement très fatigué, cède sa place à Oruma pour essayer d’être moins en difficulté au milieu. Cela na change pas grand-chose et on a droit à la prolongation.
Quelques minutes après le début de ces 30 minutes additionnelles, Maoulida remplace M’Bami et l’OM rebascule à son dispositif initial. C’est d’ailleurs l’homme à la bandelette qui donne le ballon du 2-1 à Cissé en milieu de la première mi-temps. A 4 minutes de soulever la Coupe, Sochaux égalise encore sur un centre et une tête précise de Le Tallec.
Les tirs au but sont tous bien frappés sauf celui de Maoulida. Il faut un bel arrêt de Carrasso (sur le dernier tireur) pour qu’on aille au-delà des 10 frappeurs initiaux. C’est finalement Zubar, le 12ème à s’élancer, qui voit son tir stoppé et Sochaux qui repart avec la Coupe.
Cédric Carrasso (5.5) : Assez peu sollicité malgré la domination doubiste, il a été sauvé par sa transversale en début de match puis a bien stoppé les rares tirs cadrés sochaliens et est sorti de façon efficace dans les pieds des attaquants. Abandonné par sa défense sur les deux buts, il ne peut rien sur ces deux têtes. Lors de la séance des tirs au but, il a permis aux siens de continuer d’espérer en faisant un arrêt sur le cinquième tireur.
Habib Beye (5.5) : Il a bien muselé Leroy en première mi-temps et a tenté quelques montées offensives sans grande réussite. Difficile de lui reprocher quelque chose sur sa prestation individuelle si ce n’est qu’il n’a pas assez poussé ses coéquipiers à se surpasser.
Taye Taiwo (4.5) : Le Nigérian a dominé Ziani durant les 45 premières minutes mais a laissé énormément d’espaces à Leroy après le repos. L’ancien Phocéen s’est donc régalé a trouvé ses attaquants essentiellement sur des centres. C’est d’ailleurs de cette façon qu’est arrivé le premier but doubiste. Il a aussi laissé partir Le Tallec dans son dos sur le second but. Durant les 75 dernières minutes, on a semblé retrouver le Taiwo de la saison passée avec un placement défensif calamiteux accentué par le piteux repli défensif de Ribery.
Ronald Zubar (4.5) : Sa fin de saison est vraiment difficile car il a été mis en danger par Dagano qui n’est pas connu pour être un fantastique attaquant. Par exemple, sur le but du Burkinabé, il le laisse tranquillement ajuster sa tête. C’est lui qui a loupé le dernier tir au but mais il ne l’avait pas mal tiré et c’est plus sa prestation défensive que l’on peut blâmer.
Julien Rodriguez (5.5) : Il a souvent joué les pompiers en dégageant des ballons chauds dans sa surface mais il n’a été que trop peu épaulé par le reste de son équipe pour éviter de se faire rejoindre à deux reprises et de voir filer cette Coupe de France.
Lorik Cana (5) : Le milieu de terrain albanais a bien fini la rencontre avec de la présence et de la combativité (il a aussi sereinement transformé son tir au but) mais, auparavant, il n’a pas eu son activité et son rendement habituels. Cette visible fatigue (comme pour certains de ses coéquipiers) semble être la cause principale de cet échec au pied de la dernière marche.
Modeste M’Bami (5) : Le Camerounais a lui aussi fait une prestation convenable mais pas suffisante pour un match de cette importance. Il aurait du essayer de compenser l’absence de travail défensif de ses attaquants mais il n’y est pas parvenu. Il est sorti quelques minutes après le début de la prolongation.
Toifilou Maoulida (non noté) : Il a pris la place de l’ancien Parisien et a apporté de l’activité et du travail défensif sur le côté droit. Il a aussi donné intelligemment le second but à Cissé sur une belle remise de la tête. Néanmoins, il a piteusement frappé son tir au but, ce qui coute cher, très cher.
Samir Nasri (5) : Très présent dans la construction du jeu et dans son animation (avec beaucoup d’actions de classe, notamment une passe décisive), il a par contre énormément pêché dans son repli défensif. Il a trop peu couru pour venir presser et gêner les milieux sochaliens qui ont donc pu facilement alimenter en ballons leurs attaquants. Une prestation très contrastée qui n’a donc pas été suffisante.
Franck Ribery (4) : Il a fait quelques trop rares percées balle au pied durant les 120 minutes où il a aussi semblé très fatigué (alors qu’il n’avait pas joué mercredi). Il a basculé de droite à gauche en première mi-temps sans que cela n’améliore son rendement. C’est LA grande déception de cette finale côté olympien.
Mamadou Niang (4) : Excepté un bel enchainement en début de deuxième mi-temps (un dribble puis un tir détourné difficilement par Richert), le Sénégalais a paru hors de ce match, n’ayant aucun jus et dans l’incapacité totale de peser sur le jeu. De plus, apparemment très fatigué, il n’a quasiment pas participé au pressing défensif ce qui a énormément handicapé son équipe.
Wilson Oruma (5) : Entré en milieu de seconde mi-temps à la place du numéro 11 marseillais, il a évolué milieu droit puis plus dans l’axe (à la sortie de M’Bami). Il s’est démené mais cela n’a pas suffi. Il aurait pu donner deux buts d’avance aux siens dans les arrêts de jeu de la première mi-temps de la prolongation mais il a buté sur Richert après un beau contre.
Djibril Cissé (6.5) : Même s’il est allé peu au contact et au pressing sur les défenseurs adverses, difficile de lui reprocher quelque chose étant donné qu’il a inscrit deux buts (et son tir au but) alors qu’il n’a guère eu d’occasions. Lui n’a pas raté sa finale, malheureusement cela n’a pas été le cas de tous ses coéquipiers.
Malgré un match très moyen où les attaquants ont semblé avoir d’énormes difficultés physiques (et ont donc pénalisé largement leur équipe dans le travail défensif), les Olympiens ont été devant quasiment toute la rencontre mais ont finalement laissé échappé la Coupe pour un tir au but.
Les performances individuelles ont été trop moyennes pour un match de cette importance. Le duo Mamadou Niang/Franck Ribery (et à un degré moindre Samir Nasri) a paru très fatigué et a donc trop peu pressé comme premier rideau défensif ce qui a permis aux Sochaliens de développer tranquillement le jeu et venir gêner la fébrile défense marseillaise. A l’opposé, Djibril Cissé avec deux buts était au rendez-vous, mais cela a été insuffisant.
Il reste deux matches avant la clôture de la saison 2006-07 qui sera, encore, sans titre. Il faudra bien réagir après cette grosse désillusion pour décrocher une place européenne via le championnat et pourquoi pas la Ligue des Champions…