La trêve de deux semaines aura été très agitée au sein du club avec les suites de la suspension de Barthez, les luttes intestines chez les dirigeants et la lamentable défaite en amical contre Montpellier. Les Olympiens retrouvent donc le terrain face à un reléguable qui n’a pas perdu l’espoir de se maintenir mais qui vient de s’incliner en finale de la Coupe de la Ligue. Vu les récentes performances phocéennes même Caen peut être un obstacle infranchissable mais les 20 dernières minutes du match à Nantes font espérer certains qu’une qualification européenne est encore envisageable.
Philippe Troussier n’a pas fait de modifications importantes dans son groupe. Fabien Barthez et Benoît Pedretti sont suspendus, Leyti N’Diaye convalescent. Johnny Ecker, Philippe Christanval, Eduardo Costa, Brahim Hemdani, Bruno Cheyrou, Karim Dahou et Rachmane Barry n’ont pas été retenus. On retrouve un 4-4-2 relativement classique avec Jérémy Gavanon dans le but, Habib Beye est latéral droit, Salomon Olembé occupe le flanc gauche de la défense, Frédéric Déhu (le capitaine) et Abdoulaye Meité sont les défenseurs centraux, Sylvain N’Diaye et Laurent Batlles sont les milieux axiaux, Koke (plutôt à droite) et Nasri (à gauche ou au centre) doivent créer les ouvertures tandis qu’Habib Bamogo et Steve Marlet sont en pointe.
On retrouve sur le banc de touche Pegguy Arphexad, Demetrius Ferreira, Ahmed Yahiaoui, Fabrice Fiorèse et Péguy Luyindula.
Koji Nakata et Taye Taiwo, retenus dans le groupe initial, ne sont pas sur la feuille de match.
Sous un fort et gênant Mistral, Caen a la première occasion mais le poteau sauve Gavanon. Les Olympiens ont ensuite plusieurs opportunités mais ce sont les Normands qui ouvrent le score. Les Marseillais égalisent logiquement sur une belle frappe de Batlles peu avant la mi-temps mais les Caennais reprennent l’avantage avant la pause au milieu d’une piteuse défense.
Marlet est remplacé par Luyindula juste après le retour des vestiaires mais les Phocéens ont moins d’occasions. Néanmoins, ils égalisent enfin sur un exploit de Luyindula. Les 20 dernières minutes sont échevelées avec une pression marseillaise et des contres caennais et se sont ces derniers qui l’emportent dans les arrêts de jeu.
Jérémy Gavanon (3.5) : C’est vrai peu aidé par sa défense gruyère, il a été fantomatique dans toutes ses interventions (sorties lamentables sur des corners, manque de rapidité sur le deuxième but caennais, prises de balle peu rassurantes). Même si on le savait déjà, on peut encore souligner qu’il y a un monde entre Barthez et son remplaçant.
Habib Beye (5) : Latéral droit puis stoppeur en fin de match (après l’entrée de Ferreira), il a fait une rencontre très moyenne étant moins sollicité que l’autre côté de la défense (les Normands ayant compris qu’Olembé et Meité étaient les maillons faibles de l’OM). Il a donc pu monter, surtout en début de seconde mi-temps avant de passer dans l’axe.
Salomon Olembé (3.5) : Calamiteux défensivement, les Caennais se sont régalés dans son couloir. Il a par contre était percutant offensivement en première période et a donné le premier but à Batlles sur un bel appel de balle et un bon centre. Nakata ou Taiwo devraient rapidement et logiquement lui prendre sa place.
Abdoulaye Meité (3.5) : Stoppeur droit, il a glissé sur l’ouverture du score normande et a donc laissé Mazure marquer tranquillement. Il a fait une relance lamentable, presque une passe décisive, sur le second but. A son crédit, il a été un des rares en fin de match à essayer de secouer le cocotier olympien.
Frédéric Déhu (5) : Le capitaine marseillais, stoppeur gauche, a fait son match sans briller mais sans être mauvais. Il a placé une belle reprise de volée sur un corner en première mi-temps. Il a joué les 25 dernières minutes (après la sortie de N’Diaye) au poste de milieu de terrain défensif.
Sylvain N’Diaye (4.5) : Milieu défensif axial, il était trop isolé dans ce rôle pour peser sur la récupération et l’OM a donc beaucoup subi la circulation de balle caennaise. Il a aussi tiré plusieurs fois au but dans les 45 premières minutes mais sans danger pour Planté.
Demetrius Ferreira (4) : Il a remplacé le Sénégalais et a évolué sur le flanc droit de la défense mais n’a strictement rien apporté.
Laurent Batlles (5) : Il a donc évolué dans l’axe dans un rôle plus défensif qu’à l’habitude, poste qu’il n’avait plus tenu depuis très longtemps. Il s’est bien battu, a tenté et a encore marqué un but d’une belle frappe. Il a reçu une ovation méritée à sa sortie, remplacé par Fiorèse.
Fabrice Fiorèse (non noté) : Il a donc refoulé la pelouse son dernier match étant contre Sochaux, fin janvier mais il n’a pas eu le temps de se montrer étant donné qu’il a joué moins de 10 minutes.
Koke (4.5) : Milieu ou ailier droit (il a de temps à autre basculer à gauche), il a essayé de provoquer, déborder et créer des brèches dans la défense mais sans grand succès.
Samir Nasri (3.5) : Il a joué assez axial en première mi-temps puis nettement plus à gauche en seconde période mais, excepté une belle frappe en fin de match (claquée en corner par Planté), il n’a rien fait de bon et rien réussi loupant notamment deux incroyables occasions en ratant ses tirs.
Habib Bamogo (4) : Il s’est battu, a couru mais a été encore une fois atrocement brouillon dans tous ses choix, ses dribbles, ses passes et ses tirs.
Steve Marlet (3.5) : Il a seulement joué la première mi-temps et n’a rien fait de bon, tentant d’inquiéter les Normands dans les airs mais sans la moindre réussite.
Péguy Luyindula (5) : Il est rentré à la pause et a marqué un beau but d’une frappe précise du gauche et a apporté de la technique, de la présence mais pas assez pour ne pas perdre.
Les Olympiens ont donc fait un moins mauvais match que les précédents avec pas mal d’occasions et un jeu offensif intéressant mais la défense a été catastrophique et la défaite est dans la droite ligne des récents résultats.
Ils sont très nombreux à se battre pour le titre très convoité du pire Olympien et il est aussi bien difficile de dire qui a été le moins mauvais, peut être Laurent Batlles…
Maintenant c’est sûr, l’OM peut faire une croix sur une véritable Coupe européenne et se concentrer sur la Coupe à Toto. Mais est-ce que le club voudra aller se faire humilier en Georgie, Slovénie, Biélorussie ou autre improbable pays face à des amateurs ou semi professionnels, bouchers, cordonniers ou plombiers ? Une question que les futurs dirigeants auront le temps de se poser…