C’est le match qui peut faire (déjà) basculer la saison des Olympiens car une qualification ferait oublier le mauvais début du championnat et donnerait quelques semaines de répit au groupe marseillais tandis qu’une élimination montrerait (pour ceux qui en doutaient encore) que la saison a vraiment mal commencé.
Jean Fernandez doit encore modifier sa défense gruyère avec la blessure de Frédéric Déhu et la suspension de Demetrius Ferreira qui s’ajoutent à l’absence d’Andre Luis (toujours pas qualifié). Fabien Barthez est toujours suspendu, Alain Cantareil et Leyti N’Diaye sont convalescents et Sylvain N’Diaye est en instance de départ.
L’entraîneur phocéen aligne un 4-4-2 avec Cédric Carrasso dans le but, Habib Beye, Abdoulaye Meité, Koji Nakata et Taye Taiwo (de droite à gauche) en défense, Sabri Lamouchi et José Delfim sont les milieux de terrain les plus axiaux, Wilson Oruma (à gauche) et Franck Ribery (à droite) évoluent sur les côtés tandis que Mamadou Niang et Andrès Mendoza forment le duo d’attaque.
Yannick Quesnel, Khalifa Ba, Laurent Batlles, Salomon Olembé, Samir Nasri, Koke et Rahmane Barry sont sur le banc de touche.
La rencontre débute tambour battant avec l’ouverture du score de Ribery après un coup-franc surpuissant de Taiwo relâché par le gardien. Mais les Olympiens déchantent tout aussi rapidement avec une grosse erreur de défense et un ballon mal dégagé pour l’égalisation galicienne. Ribery montre ensuite toute son intelligence et s’énerve pour rien et écope d’un rouge, heureusement que l’arbitre expulse aussi Duscher. L’OM domine les 35 dernières minutes de la première mi-temps mais il y a 1-1 à la pause.
Alors qu’il ne reste qu’un peu plus d’une demi-heure, Koke remplace Delfim et l’OM passe en 4-2-3. Une dizaine de minutes plus tard, Meité donne l’avantage aux siens de la tête (après une faute que l’arbitre n’a pas vue). Lamouchi est alors remplacé par Batlles pour amener une touche technique supplémentaire. C’est alors que Capdevilla est aussi expulsé et laisse ses partenaires à 9 pour les 20 dernières minutes. Il ne faut que quelques secondes pour que Niang, avec une bonne dose de chance, ne mette l’OM qu’à un but de la qualification. Il reste donc un quart d’heure aux Blancs pour marquer une fois et c’est à ce moment que Beye est remplacé par Barry pour finir en un (rare) 3-2-4. L’objectif est atteint à 2 minutes de la fin sur une belle frappe de Niang à bout portant et Oruma met les siens définitivement à l’abri dans les arrêts de jeu avec un 5ème but.
Cédric Carrasso (5.5) : Après un bel arrêt sur une frappe puissante, il se gêne avec Lamouchi et permet à La Corogne de marquer. C’est son premier bémol de la saison, même si sur le coup-franc il a encore été abandonné par ses défenseurs. Pour le reste, il n’a pas trop eu de travail et a bien fait les quelques interventions qu’il a du (excepté sur le dernier coup-franc dans les arrêts de jeu, à 4-1, où il n’est pas sorti).
Habib Beye (5) : Latéral droit, il a énormément souffert en début de match face au meilleur joueur galicien, le rapide et très vif Munitis, et il est assez incroyable qu’il n’ait pas écopé d’un carton. Avec l’infériorité numérique des Espagnols, Munitis a moins joué dans la zone du Sénégalais qui a donc été moins sollicité. Il est même sorti en fin de match pour faire entrer un attaquant de plus.
Rahmane Barry (4) : Il a évolué sur le flanc gauche pendant un quart d’heure et, malgré de bonnes intentions, a montré qu’il devait encore progresser avant d’être au niveau d’un tel match.
Taye Taiwo (6) : Un de ses coup-franc a encore été à l’origine d’un but marseillais et il en a tiré trois autres qui n’ont pas été cadrés. Il a bien joué le coup en tirant directement un coup-franc indirect dans la surface, espérant que le ballon soit touché, mais çà n’a pas été le cas et donc le but a été logiquement refusé. Défensivement, il n’a pas trop eu de boulot mais a fait quelques relances plus que douteuses.
Abdoulaye Meité (6) : Le capitaine phocéen a eu d’énormes difficultés quand Munitis est venu dans sa zone (en fin de match) et n’a, heureusement, écopé que d’un seul carton malgré beaucoup de grosses fautes. Avant, Diego Tristan et Ruben ont été invisibles. Il a surtout inscrit le but qui a permis aux siens de reprendre l’avantage (même s’il fait une grosse faute que l’arbitre n’a pas vue).
Koji Nakata (5) : Le Japonais a joué stoppeur gauche et a très bien contenu Diego Tristan et Ruben mais a, lui aussi, fait beaucoup de fautes quand Munitis est venu à son contact. Il est clair qu’il n’est pas très à l’aise à ce poste (surtout face à un attaquant rapide). Peut-être qu’un jour on le verra enfin à son poste de prédilection sous le maillot blanc…
José Delfim (5) : Le milieu le plus défensif de l’OM a fait une prestation correcte grâce à de la combativité et une bonne qualité de relance mais sa lenteur le limite grandement à ce poste de récupérateur. Il a placé une belle frappe juste avant de sortir.
Koke (3) : Il a joué les 35 dernières minutes (sur le côté droit essentiellement) et a été invisible, heureusement que l’OM n’a pas eu besoin de lui pour marquer…
Sabri Lamouchi (6) : C’est le vrai leader de l’équipe et il a tenté de calmer ses partenaires dans les nombreux moments chauds de la rencontre. Dans le jeu, il a joué un cran plus haut que Delfim et a assuré le lien entre la défense et l’attaque.
Laurent Batlles (7) : Il a remplacé l’Interiste et a été à l’origine des 3 derniers buts avec de bonnes ouvertures ou des récupérations intelligentes. Vu les performances de d’autres milieux de terrain (Delfim par exemple), il devrait enfin retrouver une place dans le 11 de départ.
Wilson Oruma (7) : Milieu gauche puis plus axial, il a tenté de percuter et de provoquer des fautes avec sa vitesse et sa vivacité. Il y a bien réussi mais a aussi souvent plonger et protester au lieu de jouer. Il a inscrit le dernier but qui a mis définitivement l’OM à l’abri d’un retour espagnol.
Franck Ribery (5) : Milieu/ailier droit, il n’a joué que 12 minutes après s’être fait bêtement expulsé pour avoir provoqué inutilement un adversaire. Heureusement que Duscher (qui tentait de le calmer) a aussi été sorti sinon cette faute professionnelle aurait eu plus de conséquences. Auparavant, il avait quand même eu le temps d’ouvrir le score du plat du pied gauche sur une balle relâchée par Molina.
Andrès Mendoza (5.5) : Le Péruvien s’est donné, a couru, pressé, gêné les défenseurs espagnols mais n’a eu aucune des nombreuses occasions de l’OM. Pour le moment, il est nettement en retrait de son compère de l’attaque.
Mamadou Niang (8) : Il a inscrit son premier doublé en Blanc avec un premier but heureux (Molina dégage le ballon sur sa poitrine) puis une précise et puissante frappe qui a donné la qualification aux siens. Auparavant, il a été un poison pour la défense galicienne par sa vitesse, ses courses, ses appels et sa volonté.
Les Marseillais ont donc renversé la vapeur malgré un but encaissé et grâce à une fin de rencontre folle.
Difficile de tirer des enseignements d’une telle partie qui a été tellement incroyable d’intensité, d’agressivité (souvent même de violence) et truffée d’erreurs d’arbitrage.
Les prestations individuelles n’ont que peu d’importance lors de tels matches mais on a encore vu une défense très faible (heureusement que les Espagnols n’ont pas trop pousser et que seul Munitis a été percutant) et des remplaçants en attaque très faibles (Koke et Rahmane Barry), compensé par un très bon Mamadou Niang.
Les dirigeants olympiens ont donc réussi leur coup de poker et vont donc permettre à Marseille de revivre encore quelques matches européens cette saison mais dans ces moments, il faut avant tout profiter et ne pas penser au futur, c’est tellement rare ces dernières années et çà sera tellement rare cette saison…