C’est (de loin) le match le moins prestigieux que va accueillir le Stade Vélodrome dans la phase de poule de la Ligue des Champions car Zurich n’est ni Milan ni le Real. Néanmoins, les Olympiens doivent l’emporter pour quasiment assurer une place en Europa Ligue et encore espérer pour la C1.
Lucho Gonzalez a rejoint Rudy Riou, Cyril Rool et Julien Rodriguez sur la liste des blessés. Cédric D’Ulivo et Guy Gnabouyou n’ont pas été retenus par Didier Deschamps alors qu’Hilaire Munoz, Charley Fomen et Amine Dennoun ne sont pas sur la liste des joueurs olympiens en Coupe d’Europe. Laurent Bonnart est quant à lui suspendu. L’entraineur olympien aligne un 4-3-3 avec Steve Mandanda dans le but, une défense composée de droite à gauche par Garry Bocaly, Souleymane Diawara, Vitorino Hilton et Gabriel Heinze ; Stéphane Mbia est le milieu récupérateur axial alors que Benoit Cheyrou et Fabrice Abriel sont plus les côtés ; le trident offensif est formé par Bakari Koné, Brandao et Mamadou Niang, le numéro 11 étant le capitaine de l’équipe.
Le banc de touche est occupé par Elinton Andrade, Taye Taiwo, Charles Kaboré, Édouard Cissé, Hatem Ben Arfa, Mathieu Valbuena et Fernando Morientes. Pape M’Bow n’est finalement pas sur la feuille de match.
Le match débute par deux actions similaires : un coup-franc excentré sur la droite tiré par Abriel. Sur le premier, un Suisse trompe son propre gardien et sur le second personne ne touche le ballon mais cela fait 2-0 en dix minutes. Dans les deux cas, plusieurs Olympiens étaient hors-jeu et participaient à l’action (surtout sur le deuxième où ils gênent le gardien). Avec cet arbitrage extrêmement généreux, la rencontre s’annonce facile mais les Olympiens se relâchent et sont mis en danger par des Zurichois pourtant très faibles qui réduisent le score avant la pause.
Au retour des vestiaires, Niang permet rapidement aux siens de reprendre deux buts d’avance. Par la suite, le match est pauvre et les Phocéens sont en difficulté à plusieurs reprises. Dans les dix dernières minutes, l’OM marque trois fois par Hilton, Cheyrou et Brandao pour un 6-1 qui reflète guère la physionomie de cette rencontre indigne de la Ligue des Champions.
Steve Mandanda (5.5) : le portier provençal n’a guère eu de travail mais a tout de même encaissé un but sur une frappe au milieu de son but. Il a aussi fait un arrêt spectaculaire en seconde période sur un coup-franc repris par Tihinen. Pour le reste, quelques prises de balle peu compliquées.
Garry Bocaly (5.5) : bénéficiant de la suspension de Bonnart, il a tenu le couloir droit de la défense sans trop forcer ni trembler. Il a surtout fait un énorme retour dans la surface pour éviter la réduction du score à 3-2 avec un tacle rageur. Il s’est donc bien repris après sa piteuse prestation de samedi contre Toulouse.
Gabriel Heinze (5) : encore préféré à Taiwo comme arrière gauche, il a fait un match laborieux et combatif. Sur l’ouverture du score, il était juste derrière le défenseur zurichois qui a marqué contre son camp pour ce qui aurait pu être son troisième but européen. On l’a étonnamment retrouvé stoppeur droit sur le but suisse, pris de vitesse par la rapidité d’exécution d’Alphonse.
Souleymane Diawara (5) : malgré la faiblesse des attaquants zurichois, la défense marseillaise s’est mise en danger plusieurs fois par manque d’autorité, de présence et de précision (dans les placements et la relance). La performance moyenne de l’ancien Bordelais n’est pas étrangère à ce sentiment plus que mitigé sur la prestation défensive de l’OM.
Vitorino Hilton (5.5) : moins mis en difficulté que son compère de la défense centrale, il a de plus marqué sur une reprise du droit dans la surface sur une belle passe décisive … d’un défenseur suisse.
Stéphane Mbia (4) : peu en verve, le Camerounais n’a que trop peu pesé sur la récupération du ballon. Il a aussi fait plusieurs relances loupées par un manque de concentration flagrant.
Édouard Cissé (non noté) : il a pris la place de l’ancien Rennais pour les dernières minutes.
Benoit Cheyrou (6.5) : le milieu de terrain gauche était de retour après son absence face à Toulouse et sa technique a fait énormément de bien à son équipe sur les coups de pied arrêtés et comme piston dans l’entre-jeu, distribuant le ballon vers l’avant. Il a aussi marqué son but sur une très belle frappe lointaine du gauche et fait une autre belle frappe en première mi-temps difficilement détournée par le gardien.
Fabrice Abriel (5.5) : ses deux coup-franc en début de match (ainsi que l’arbitre) ont fait basculer la rencontre. Par la suite, on l’a peu vu aussi bien à la récupération que pour amener le danger sur le but adverse.
Charles Kaboré (non noté) : le Burkinabé a joué plus de 20 minutes prenant la place et le poste de l’ancien Lorientais. Il ne s’est pas trop montré mais le match était quasiment plié.
Bakari Koné (5) : le petit Ivoirien a retrouvé une place dans le onze de départ sur la droite de l’attaque. Il n’a pas marqué mais a donné une belle passe décisive à Niang pour le but le plus important de cette rencontre. A part ça, pas grand-chose pour l’ancien Niçois qui est sorti à l’heure de jeu.
Mathieu Valbuena (non noté) : le numéro 28 a donc joué une demi-heure sans trop se mettre en évidence.
Mamadou Niang (5.5) : il était au-dessus de ses adversaires techniquement mais il ne s’est guère mis en situation de les gêner si ce n’est sur son but où il est l’origine de l’action et à la conclusion prenant de vitesse les défenseurs et le gardien. Il est assez étonnant qu’il ait joué l’intégralité de la rencontre alors qu’il aurait pu souffler avant le match de dimanche.
Brandao (5.5) : l’avent-centre brésilien n’a pas manqué une de ses deux seules nettes occasions, en toute fin de match, poussant du gauche dans le but vide un superbe centre de Niang. En première mi-temps, il a tiré sur le gardien alors qu’il était très bien placé devant le but. Pour le reste, il a encore (comme au match aller) lutter avec le rugueux capitaine finlandais du FC Zurich, Tihinen.
Les hommes de Didier Deschamps remportent donc ce match sur un score bien plus large que ce qu’il aurait du être, bien aidés par le trio arbitral écossais. Néanmoins, il ne faut pas oublier que ce net succès n’est que du trompe l’oeil, les erreurs techniques ayant été légion, qu’il n’y a eu aucun jeu, aucune animation offensive et que la défense marseillaise a été souvent mise en danger par des Suisses très faibles.
Toutes les prestations individuelles ont été médiocres, il est donc bien difficile de designer le meilleur et le pire Olympien, peut-être, respectivement, Benoit Cheyrou et Stéphane Mbia.
Malheureusement le match nul entre Milan et le Real condamne les Marseillais à faire deux bons résultats lors de deux derniers matches pour se qualifier ce qui semble plus qu’improbable étant donné la qualité du jeu phocéen. On aura donc droit à l’Europa Ligue… Avant cela, dimanche il y aura le choc à Lyon pour ne pas définitivement voir le titre de Champion de France s’envoler, déjà…