Pas besoin de vous faire un dessin. Vous avez tous goûté à ce fleuron de la charcuterie corse qu’est le figatelli. Consommé avec modération et avec des lentilles, ce peut être un plat succulent. Mais la gourmandise de tout bon supporter olympien ne se situe pas là. Son appétit venant en gagnant, c’est de victoires qu’il a faim, le bougre! Rien ne le rassasie. Pas même les grands crus bordelais ni les petits fromages normands. Jamais repu, l’animal. Et là, au Vélodrome, il veut manger DU corse…
De l’ajaccien plus précisément. Pour l’heure, c’est un produit somme toute périssable. Il a perdu durant l’été sa seule pointe de piment en la personne de Rolland Courbis, suspendu pour cause d’import-export illicite. Pour corser la chose, le dit-ajaccien vient de se faire croquer tout cru sur ses terres par les doubistes. Il végète pour l’heure dans le bas-ventre mou du classement mais peut s’attendre à un avenir encore plus indigeste…
Dans les cuisines de la Commanderie, Perrin lui prépare, comme à son habitude, la réception avec soin et attention. Il sait qu’il ne pourra compter sur Celestini, son métronome helvète suspendu et qu’il devra innover une recette pour son entre-jeu. Pas facile à avaler car Dieu sait si le bon Fabio s’est imposé rapidement. En Suisse, il n’y a pas que les horloges qui tournent rond! L’ex-troyen est lui-aussi une mécanique de précision.
Côté, barbaque, c’est Leboeuf qui va pas fort. Ses pieds le font souffrir et il doit user de glace pour calmer la douleur avant et après les rencontres. Ice-cream à l’apéro et au dessert, çà écœure à force. Il est pourtant sacrément utile le ruminant cette année et montre qu’il n’est pas encore bon pour l’abattoir, comme le prédisaient les méchantes langues.
Mais à Marseille, les ingrédients savoureux ne manquent pas. Sakho, dans un étonnant rôle de piston, s’est battu comme un mort de faim contre les havrais et a même récupéré des ballons le long de son aile tel un latéral de métier. Dos Santos est en pleine bourre actuellement et a offert samedi un véritable caviar à l’ex-lensois. Le tout frais et moulu Johansen, pas encore totalement consistant, a laissé entrevoir néanmoins une technicité alléchante.
Bref, ne faisons pas la fine bouche vendredi et, comme dirait Depardieu, dégustons en grosse quantité chaque instant de cette rencontre avec nos invités de l’île de Beauté…