Après deux défaites en quelques jours à Valenciennes et Madrid, l’OM va tenter de renouer avec le succès, dès dimanche, face à Monaco. Bousculés dans le Nord, les phocéens ont joué une partition de haut vol pendant une heure en Espagne avant de couler à pic. Pour ce retour aux affaires en Ligue 1, ils devront séduire et maintenir leurs efforts pendant quatre-vingt dix minutes face aux Monégasques. Ces derniers, bien que défaits récemment à domicile par une très bonne équipe de Saint-Étienne, réalisent un début de saison prometteur, bien au dessus des dernières saisons. La partie ne s’annonce pas aisée. Et mettra aux prises deux techniciens reconnus, aux caractères bien trempés.
Guy Lacombe a quitté le Stade Rennais et une cohabitation devenue invivable avec son président Frédéric de Saint-Seurnin pour la tranquillité de l’AS Monaco. Un club au riche palmarès mais au quotidien tranquille. Après une prise de fonction timide, l’ex-coach de Cannes, Guingamp, Sochaux, et du PSG notamment, a peu à peu apposé son style. Et a tranché dans le dur. Exit les starlettes au revenu doré mais au rendement en dents de scie. Place aux jeunes pousses du centre de formation, et aux professionnels aguerris, un brin revanchard. Lacombe réclamait un défenseur axial de poids ; il a été exhaussé avec l’arrivée de Sébastien Puygrenier. D’autres ont pris de l’ampleur : de retour de prêt, Nénê s’éclate, Park impose son talent enfin durablement, et Ruffier s’affirme comme un gardien de haut niveau. Le tout chapoté par un capitaine aussi improbable que performant : Alonso apporte son vécu des années bordelaises et entraîne tout un groupe dans son sillage. Et Guy Lacombe avance sereinement vers son objectif inavoué. Si le but de l’ASM est d’éviter au plus vite tout risque de relégation, son entraîneur moustachu rêve d’un retour dans les hautes sphères du championnat. Avec quatre succès et douze points, la réalité du terrain donne pour l’instant de la consistance au travail du staff monégasque.
Joueur de tempérament, Deschamps a confirmé son caractère de leader en embrassant voilà huit ans la carrière d’entraîneur professionnel. S’il n’a toujours pas remporté de trophée majeur en tant que technicien, Didier Deschamps s’est forgé une solide réputation de meneur d’hommes, que ce soit à Monaco pendant quatre ans, puis à la Juventus Turin, qu’il a fait remonter dans l’élite italienne après un an de purgatoire en série B. Aujourd’hui à la tête de l’OM, il impose ses idées et sa philosophie de jeu. Le résultat est pour l’instant mitigé mais les joueurs progressent dans de nombreux domaines. Il suffit de voir la progression de Cheyrou et Niang, déjà très performants sous les ordres d’Erik Gerets. Après deux défaites consécutives, il s’agit maintenant d’évaluer sa capacité à remobiliser ses troupes. Va-t-il maintenir sa confiance aux mêmes joueurs ? Ou s’apprête-t-il à en relancer d’autres ? Les aléas d’une saison le conduisent vers la seconde option puisque Brandao et Taiwo sont incertains. Morientes pourrait donc débuter un troisième match d’affilée comme titulaire, alors que Rool ferait sensiblement enfler son maigre temps de jeu. À droite aussi les cartes pourraient être redistribuées. En mal de sensations, Ben Arfa et Valbuena pourraient revenir dans la hiérarchie. Un des deux devraient débuter face à Monaco, avec une carte à jouer. Deschamps n’est pas borné.
Outre le duel de techniciens de dimanche, ce match entre l’OM et Monaco revêt une importance capitale sur le plan comptable et de la confiance. Un club comme l’OM ne peut tolérer plusieurs contre-performances à la suite. La victoire est capitale. Pour ne pas laisser échapper les principaux rivaux dans la course au titre, que ce sont Bordeaux et Lyon.