Qu’on se le dise, une semaine de routine à l’OM, ça n’existe pas. Après un périple sous le soleil de Dubaï, un feuilleton Kachkar à rebondissement et un match de boxe en 121 rounds au Mans, les coéquipiers d’Habib Beye vont connaître les joies d’un pétard mouillé, les conséquences d’un geste stupide et d’une sanction bureaucratique complètement débile. Jouer dans un Vélodrome vide, c’est comme avoir une Ferrari dans le garage mais pas le permis en poche. Frustrant…
Rappel des faits, lors du dernier Nice-OM, un jet de bombe agricole et un accident tragique. Un jeune pompier perd deux doigts mais pourra heureusement retrouver ses facultés après de la chirurgie, de la rééducation et beaucoup de courage. L’auteur du jet coupable aura été arrêté et jugé. La volonté de blesser n’est pas la cause de ce fait divers. Bien entendu une munition n’a rien à faire dans un stade, et il fallait marquer le coup pour punir ce geste. Seulement, les ronds de cuirs de la commission de discipline ont jugé bon de sanctionner tout le monde en décidant d’infliger à toute la planète du football un huis clos aberrant. Les supporters sont privés d’un match de leur équipe favorite dans la plus belle ambiance de l’Hexagone. Les Olympiens vont devoir payer sportivement, en effectuant un match à domicile sans le soutien précieux des fadas des tribunes De Peretti et Chevalier Roze. Même les visiteurs auxerrois se voient retirer le plaisir d’évoluer dans une ambiance toujours spectaculaire, le fait de venir au Vélodrome étant toujours un grand moment de la saison pour un joueur. Le résultat donne une négation du football, mais quoi de plus normal quand c’est signé de la main de la Ligue Nationale de Football…
Fort heureusement, le ballon sera le plus important ce soir. Et s’il termine plus souvent au fond des filets bourguignons que dans ceux de Cédric Carrasso, l’OM confirmera alors que malgré un vide abyssal de près de deux mois, il peut se battre pour la deuxième marche du podium. Cette rencontre sera aussi celle des retrouvailles. Jean Fernandez et Benoît Pedretti reviennent à Marseille de façon moins mouvementée qu’ils l’ont quitté. Et Djibril Cissé jouera face à son club formateur et pourra se rappeler aux bons souvenirs de ses années auxerroises en signant cette rencontre de la plus belle des manières : en faisant trembler les filets. Il est toutefois difficile de se passionner pour une confrontation qui va sonner aussi creux que la Coupe de la Ligue. Bien entendu on pourrait parler de l’importance de la fraîcheur physique ou du calendrier bien sympathique qui s’annonce, mais il va évidement manquer quelque chose au moment du coup d’envoi… Pas de tifos ni de Jump à l’entrée des deux équipes. Pas de » Aux armes » ni ne pogos… Même Saccomano aura du mal à d’enflammer pour un rien, et on se demande ce que va bien pouvoir raconter Avi Assouly durant 90 minutes s’il est obligé de se concentrer sur le terrain… Il ne reste qu’à espérer que le prochain match à domicile sera l’occasion de démontrer à la France du football et aux instances aulassiennes comme c’est beau un Vélodrome plein à craquer !
Il faudra une bonne dose de Viagra ou de Tabasco pour donner du relief et un peu de piquant à cette 21ème journée. Les grandes sensations dignes des montagnes russes ne seront pas au rendez vous, et il va falloir faire preuve d’un réalisme froid et appliqué pour que l’opération soit tout de même rentable. Les points pris ne seront plus à prendre, c’est sur cette maxime à la Guy Roux que l’OM se doit de conclure les 90 minutes les plus longues de la saison. Les cordes vocales économisées auront à coeur de se briser la semaine prochaine…