Prenez au hasard Tonton Guy. Même dans les limbes, il en pince pour son AJA. Pis, çà lui file des cauchemars d’ados prépubères, nocturnes humides et réveils anxieux. Des questions existentielles telles que « Cissé ou si c’est pas ? » et « L’arlésien est-il une arlésienne ? », çà fait partie des problématiques qui le turlupinent à l’extrême, le gros. Le moindre blême du club, il se le repasse en boucle chez Morphée.
Rapport à sa love story à rallonge avec l’Abbé-Deschamps, c’est plus qu’une passion démesurée, çà donne dans le coït quasi ininterrompu depuis 42 balais. Une histoire de coeur interminable juste un temps contrarié par un coeur à histoires. Rarement une équipe et son mentor furent autant associés dans une même destinée.
Dans les grandes familles, on a ses habitudes. On va pas changer la place du vase en pyrex encore moins celle de la commode en merisier. Ainsi donc, le dispositif tactique de l’AJA reste immuable depuis la nuit des temps ou à peu près. Certes me direz-vous, l’historique 433 de derrière les fagots s’est récemment mué en un 4231 à la mode. Mais, c’est pour mieux tromper l’ennemi.
Rien n’a vraiment évolué en terre Chablisienne. On va continuer à jouer le contre et on va évoluer avec deux hommes de couloir collés à leur ligne de touche comme le bernique à son rocher. On appelait çà des ailiers jadis même si maintenant ils doivent défendre en sus. Cette année, ce sont deux ivoiriens qui occuperont ces postes.
A gauche, Akale remplace Fadiga parti soigner son palpitant à l’Inter. A droite, c’est Kalou, venu de Feyenoord, qui doit suppléer Kapo, étrangement converti depuis la reprise en cireur de banc, probablement dans l’attente d’un transfert. A part çà, rien n’a bougé. La joyeuse confrérie icaunienne affiche complet. Tout le monde, y compris le goleador peroxydé, est resté au bercail avec l’homme au bonnet fripé.
Le problème est que pour l’instant, çà tousse sur les rives de l’Yonne. La jeune classe bourguignonne semble étrangement grippée. A la maison, elle s’est fait enrhumer par des Aiglons déjà bien affûtés. Bon, y’aurait pas le feu au lac si le prochain déplacement n’était pas le bouillant Vélodrome…
A ce propos, dans sa cuisine de la Commanderie, Maître Perrin continue inlassablement ses préparations. Il ne peut que se pourlécher du hors-d’oeuvre armoricain. Avec une défense inédite et un curieux Fernandao en récupérateur, il a quand même décroché le homard breton. Drogba et Vachousek ont joué les fins gourmets mais c’est l’inévitable Ibrahima qui a eu le meilleur morceau. Viens ici fous-le-camp ! On le sort par la porte, il rentre par la fenêtre ! Sacré Baka…
Pour cette première réception de la saison, l’Alain peut récupérer deux marmitons Johansen et Meïté. Ils ne seront pas de trop pour corser le pressing phocéen afin que nos nouveaux cordons bleu et blanc pimentent la rencontre et régalent 60 000 morts de faim. Si d’aventure vendredi, tonton Guy restait à la diète, çà lui ferait le plus grand bien…