OM-Bastia : Vous prendrez bien une autre coupe ?

Bientôt finis les flonflons des fêtes de fin d’année, exit les gueules de bois et les maux d’estomac, oubliée la trêve des confiseurs, qu’on se le dise, les ébats passionnés reprennent au Vélodrome samedi. Les hommes de Gili arrivent et n’ont pas l’intention de faire du sentiment. Ils veulent ni plus ni moins perpétrer l’adultère […]

Bientôt finis les flonflons des fêtes de fin d’année, exit les gueules de bois et les maux d’estomac, oubliée la trêve des confiseurs, qu’on se le dise, les ébats passionnés reprennent au Vélodrome samedi. Les hommes de Gili arrivent et n’ont pas l’intention de faire du sentiment. Ils veulent ni plus ni moins perpétrer l’adultère de l’année. Briser d’entrée la longue histoire d’amour qui lie l’Olympique de Marseille avec Dame la Coupe. La vraie, l’unique, la bientôt séculaire. Celle que le club a conquis dix fois. Celle qui est sa chose, sa volupté, sa maîtresse. Oui mais voilà, l’infidèle trompe déjà notre OM depuis la pourtant folle nuit de 89…

Rappelons-nous, c’était contre Monaco, et Marseille l’avait emporté 4 à 3 dans une des plus belles finales de l’histoire du trophée. L’immense Papin avait planté à trois reprises et avait fait la bise à Mitterrand en recevant l’objet. En ce jour mémorable, le public du Parc, entièrement voué à la cause olympienne, avait ovationné notre équipe. Que ne donnerait-on pas pour revivre de tels moments?

Pour l’heure, ce n’est qu’une entrée en matière mais à toute aventure, il faut bien des préliminaires. Dans un 32ème de finale, on s’observe, on se fait des oeillades, on s’allume un tantinet… Qu’on se le dise, rencontrer Bastia, c’est tout sauf une partie de jambes en l’air. Ne nous voilons pas la face, notre escapade en Corse avant la trêve s’était soldée par un bide cuisant. Une gifle cinglante. Quasiment une fessée déculottée. Nous étions repartis de l’île de Beauté, Grosjean comme devant, la queue basse et les valises pleines.

Question rapport humain, les frénésies d’un soir, les idylles passagères, Perrin, c’est pas çà qui l’excite. Lui, son truc, c’est le long terme. Avec sézigue, on investit à la fois dans le dur et dans la durée, le tout sans connotation obscène. On essaie de se faire plaisir en même temps qu’on pense à construire un toit. Boulevard Michelet, va savoir…

En bon manager de moins de cinquante ans, il a commencé par faire son marché d’hiver mais n’a pas mis tous ses oeufs dans le même panier. Avec l’aval de son Bouchet, il a opté d’entrée pour un produit frais. Un import moscovite en l’occurrence du nom de Sychev. 19 ans d’âge. L’avenir nous dira si c’est du caviar. Dans le même esprit, il évalue un jeune suédois, le frangin de Farnerud. A l’occasion, il a jeté un coup d’oeil sur l’étal monégasque qui, faute de repreneur bon teint, brade tous azimuts. Y’a des affaires à faire du côté du Rocher…

En attendant, en père de famille sérieux, il se doit de privilégier les valeurs traditionnelles face aux velléités corses. Sauver l’honneur du clan. Reconquérir la belle frivole. Pour la séduire à nouveau, il ne faudra ni être gigolo ni amant d’un soir mais bel et bien présent dans tous les rendez-vous jusqu’à celui final du Stade de France. "Les passions sont les seuls orateurs qui persuadent toujours" disait La Rochefoucauld…