L’OM n’a – déjà – plus le droit à l’erreur. Battus à Sochaux, sous la neige, le week-end dernier, les phocéens sont rentrés dans le rang au classement. À quatre points de Bordeaux, son adversaire du soir, le retard est important, sans être problématique. Une victoire relancerait Marseille, tandis qu’un nul, ou pire un revers, anéantirait toute ambition. L’OM ne s’en est jamais caché, ici on vise le titre. Tout comme à Bordeaux. Détrôner Lyon, après sept ans d’hégémonie rhodanienne sur le football français, en fait rêver plus d’un. Mais après un début d’année civile encourageant, les Marseillais sont récemment retombés dans leurs travers, en étant dominés physiquement à Lyon en Coupe puis en jouant quatre-vingt dix minutes d’une pauvreté affligeante à Sochaux.
L’OM affronte donc Bordeaux au Vélodrome, ce soir. Et doit réagir. S’imposer face à un concurrent, qui semble plus costaud et plus à même d’aller au bout ces derniers temps. Les Girondins ont quatre points de plus, ça compte. En jouant le jeu et en empochant la victoire, l’OM peut réduire cet écart ce soir. Mais comment ? En prenant confiance tout simplement. La liste des absents est toujours bien fournie : Cana, Niang, Koné, Zubar, ou encore Ben Arfa, qui devrait débuter seulement sur le banc. Mais, Marseille a les joueurs pour embêter Bordeaux. Erik Gerets peut notamment miser sur l’imprévisibilité de sa nouvelle attaque. Wiltord-Brandao ce n’est – pour l’instant – pas folichon, et de nature à soulever les foules, mais si la mayonnaise prend, cette association peut faire mal.
Bordeaux est une équipe à la fois solide et joueuse. Pas facile de se relancer face à cette formation qui monte en puissance depuis plusieurs mois et qui s’affirme comme un candidat crédible au sacre hexagonal. À l’heure actuelle, il est même aisé de prétendre que c’est le club le plus performant en France, sur les dernières semaines. Bordeaux dégage une impression de solidité, de sérénité. Laurent Blanc a réussi à donner à ses joueurs : à leur faire prendre conscience de leurs possibilités. Celles-ci sont aussi offensives. Bordeaux est la meilleure attaque de Ligue 1, quel que soit les hommes couchés sur le schéma (Cavenaghi, Chamackh, Bellion). L’interdit de contre-performance pour les Marseillais se mêle donc à un appétit féroce des Bordelais.
L’OM doit donc gagner, en s’appuyant sur ses forces. Regretter les absents ne sert à rien. Il s’agit avant tout de miser sur ceux qui peuvent contribuer au redressement – certes infini à produire – d’une équipe qui a encore les moyens d’arriver positivement à terme. La technique, l’explosivité, la vivacité, autant de qualités qui collent à la peau des stratèges phocéens. Des caractéristiques qui pourraient ennuyer des Bordelais, plus physiques et donc plus patauds. L’OM devra miser là-dessus. Il y a du talent. Il faut désormais le prouver face à une équipe en pleine confiance, qui ne fera aucun cadeau.