Comme chaque saison, l’automne débarque avec ses traditionnelles caractéristiques, ses événements cycliques. Avec octobre et novembre riment la chute des feuilles, des températures, et de la durée des jours. Le soleil laisse peu à peu la place à une météo terne, celle là même qui vous donne envie de vous recoucher direct, préférant une journée sous la couette plutôt que sous un temps de chien. Mais le pire dans tout cela, c’est la saisonnalité des réalités. Chaque été redonne des espoirs aux supporters olympiens, et en automne on comprend qu’on est en route pour une saison merdique, il n’y a pas d’autre mot. L’ambition est là, le talent aussi, mais comme d’habitude ça ne va pas le faire. L’OM, et c’est là encore une tradition, repart à la chasse au lion et aux points perdus. Et va assurément rater la cible.
Eric Gerets, avec l’appui de son directeur sportif et de son président, a constitué dans l’été un groupe de chasseurs vifs et agiles. Puisqu’il faut progresser en terrain difficile, son idée était très probablement justifiée. Pourtant, son groupe est dépourvu d’éclaireur, et pire, d’une arrière garde digne de ce nom. Soit la proie se planque dans son terrier, et se met à l’abri du champ de tir, soit elle constitue une meute trop forte pour des Olympiens qui se font dévorer. Rectifier le tir ? Coach Eric estime que c’est inutile… On n’a pas finit d’en parler…
Ce soir Caen ne va pas se présenter au Vélodrome la fleur au fusil. Bien que les hommes de Franck Dumas constituent une proie somme toute facile, on ne peut que douter de la capacité du onze phocéen à se faciliter la tâche. Enchaîner les situations dangereuses sans les convertir, avoir la possession du ballon la plupart du temps et offrir sur un plateau un but à son adversaire. Ce schéma bien connu a été éprouvé lors des dernières rencontres. Les rabatteurs sont efficaces, mais personne n’est capable d’exécuter froidement la proie. Pourtant, si l’on veut donner ne serait-ce qu’un peu de fil à retordre à l’OL, et continuer cette traque pour le haut du classement, il n’y a d’autre moyen que d’organiser une battue. L’OM doit d’abord chasser ses vieux démons et ses défauts avant de regarder droit devant. Et comme le dit bien le dicton, qui va à la chasse…
Du côté normand, la situation est elle plutôt bonne. Mis à part deux défaites contre des équipes supposées plus fortes, les Caennais proposent des prestations solides, et occupent une belle 5ème place au classement. Savidan a fait du bien à cette formation qui n’a pas tardé à oublier l’inutile Gouffran. Et Dumas peut continuer à rire du transfert de son ancien protégé Elliot Grandin. Ce dernier est absent, et a vu son statut de joyau prometteur du Stade Malherbe revenir au bouillonnant franco-tunisien Fahid Ben Khalfallah. On en reviendrait presque à redouter cette équipe malgré le 6-1 infligé en janvier dernier. Plutôt que d’être en position de force et de tabler sur un avantage psychologique, nous en sommes presque à redouter un scénario vécu à l’entame de ce fameux 6-1, où l’OM aurait du être mené par 2 buts d’écart sans une faveur arbitrale. Les marseillais vont-il enfin se réveiller et nous surprendre dans le bon sens du terme ?
Avant de faire une petite pause et de voir les pérégrinations de la bande à Raymond, l’OM n’a déjà plus le choix. L’heure n’est pas grave, mais elle pourrait le devenir si les Olympiens ne font pas de leurs visiteurs un beau gibier. Être bredouille reviendrait à se battre toute la saison pour sauver les meubles. Plutôt que de voir tomber les feuilles mortes avec nos dernières illusions, espérons que l’OM entamera ce soir un cycle plus encourageant, et alignera enfin quelques succès. La chasse ne dure qu’un temps, visons juste avant qu’il ne soit tard.