OM – Dinamo Bucarest : Carpates à modeler

Coupe de l’UEFA, quatrième et dernier match de la phase de poules pour l’OM, contre le Dinamo de Bucarest. Affirmer que les rencontres précédentes ont soulevé l’enthousiasme des foules et mis en ébullition le monde des supporters marseillais serait sans doute excessif : après une jolie victoire à Moscou, seuls quinze mille courageux sont venus […]

Coupe de l’UEFA, quatrième et dernier match de la phase de poules pour l’OM, contre le Dinamo de Bucarest. Affirmer que les rencontres précédentes ont soulevé l’enthousiasme des foules et mis en ébullition le monde des supporters marseillais serait sans doute excessif : après une jolie victoire à Moscou, seuls quinze mille courageux sont venus braver le froid polaire qui enveloppait le Vélodrome le soir du match contre Herenveen, pour assister à la victoire in extremis des Phocéens, victoire synonyme de qualification pour les seizièmes de finale. Depuis, l’OM est allé se faire battre à Sofia, mais peu importe : la qualification est bel et bien acquise.

Alors, ce match contre Bucarest, une rencontre sans enjeu ? Une aimable partie de campagne ? Un simple entraînement avec opposition? Un petit match entre amis tout heureux de batifoler sur la pelouse avec un gros tas de chouettes copains ? Les Marseillais l’auraient sans doute souhaité, mais leurs adversaires ne l’entendront sans doute pas ainsi : actuellement troisièmes du groupe, les Roumains n’ont pas encore assuré leur qualification, et peuvent être éliminés en cas de défaite à Marseille si dans le même temps Herenveen bat Sofia. Mais au-delà de l’enjeu réel pour Bucarest, il y a également pour l’OM le désir de terminer en tête de son groupe, pour éviter au tour prochain un club sortant (et sorti) de la Ligue des Champions. Résumons : mettre sa tête à couper que cette partie entrera dans la légende serait sans doute un peu imprudent, mais il y a tout de même quelques chances pour que cette confrontation soit un match pour de vrai, et non une parodie de rencontre amicale mettant aux prises deux équipes vouées à expédier les affaires courantes par obligation contractuelle.

Et les Marseillais seraient bien mal inspirés de prendre ce match et cette équipe de Bucarest à la légère. S’il est vrai que le championnat de Roumanie ne fait pas partie des plus côtés d’Europe (euphémisme de l’année, à coup sûr), il n’en reste pas moins vrai que le Dinamo Bucarest en est actuellement le leader, et l’on notera avec intérêt que le CSKA Moscou est reparti de la capitale roumaine avec une défaite au compteur. Au Dinamo Bucarest, pas de grands noms, pas de mégastars planétaires, pas de génies du ballon, mais on attend néanmoins des Phocéens qu’ils respectent leurs adversaires et leur public. Pour les hommes de Jean Fernandez, il s’agira donc de modeler à leur gré l’obstacle venu des Carpates, car ce match sera très exactement ce que l’OM décidera d’en faire : soit une rencontre rendue facile par des joueurs concentrés, appliqués, en un mot : professionnels, soit au contraire un match-piège où les Marseillais pourraient bafouiller leur football, s’enliser, décevoir leurs supporters et sortir du terrain tête basse.

Il faut donc espérer que les porteurs du maillot blanc sauront éviter de telles retombées psychologiquement toujours néfastes. Par ailleurs chacun sait que la Roumanie est, selon les légendes et traditions populaires, le pays d’origine et la terre d’élection des Dracula, Nosferatu et autres délicieux personnages vampiriques friands d’hémoglobine. Il faut alors également souhaiter que pour ce match, ce soit les Marseillais qui aient les crocs, qu’ils gardent tout leur sang (-froid), et que la seule morsure dont ils aient à souffrir, en ces derniers jours d’automne, soit celle d’une température hivernale avant l’heure.