Défaits par le Paris Saint-Germain lors des deux dernières rencontres sur le même tarif (2-0), l’Olympique de Marseille a-t-il moralement les moyens de se relever de ces deux cuisants revers ? Jean-Michel Larqué et bien d’autres observateurs pensent que les Marseillais sont marqués par ces deux échecs et affaiblis par des lacunes de plus en plus évidentes dont ils font preuve dans tous les secteurs de jeu, de la défense à l’attaque. Cette rencontre est donc pour eux l’occasion de remettre les choses au clair ou de sombrer dans la sinistrose sachant que l’ESTAC n’a jamais gagné à l’extérieur cette saison. Rappelons tout de même que c’était aussi le cas de Nancy lorsque les Lorrains sont venus prendre les 3 points au Stade Vélodrome.
Une troisième place en jeu
Avec la large victoire hier soir de Saint-Etienne sur Nice (4-0 dont un doublé de Brandao), l’OM n’est plus troisième du classement de Ligue 1 (1 point de retard sur l’ASSE) et ne peut compter que sur une victoire – goal average minable oblige – pour reprendre le large par rapport à ses concurrents. Elie Baup a bien essayé de sonner le tocsin cette semaine mais cela sera-t-il suffisant ? « Il faut être capable de se remobiliser pour le match qui vient avec l’objectif d’une qualification européenne. Nous allons nous battre pour garder la troisième place. » Offensif dans le discours avant la trêve de mi-saison, les Olympiens sont désormais l’oeil dans le rétroviseur à espérer les faux pas des équipes qui, en trombe, fondent sur la troisième place. Il y a bien sur l’OGC Nice et Saint-Etienne mais il faut aussi désormais compter sur le LOSC, Rennes et Montpellier. Avec un calendrier retour difficile (déplacement à Lyon, Nice, Lille et Saint-Etienne), l’Olympique de Marseille est en difficulté même si Margarita Louis-Dreyfus et Vincent Labrune feignent de l’ignorer.
Quelle attitude aura le public du Vélodrome ?
Fut une époque, le Stade Vélodrome aimait les bouchers haute couture façon Casoni, Mozer ou Boli. Aujourd’hui, les supporters de l’OM se sont « sedanisés » comme leur club et en sont même à critiquer Jordan Ayew trop agressif à leur goût qui, lui, avait mis les pieds sur les Parisiens comme ses coéquipiers auraient dû les mettre. C’est aussi l’avis d’Eric Di Meco, un ancien de l’école de la découpe. « Normalement, sur un match comme ça, quand l’OM perd, si un joueur de Marseille va se chauffer avec un Parisien, ça aurait dû plaire aux supporters, ça aurait mis un peu d’ambiance ! Mais là, Beckham a fait l’unanimité ! A Marseille, ils ont tous dit : Mais pour qui il se prend, lui, pour faire ça à un mec comme David Beckham ? »
En d’autres temps, les Phocéens auraient été accueilli après deux volées (2-0 et 2-0) face au PSG par des tomates, du persil et de la farigoulette. Mais aujourd’hui, le public marseillais, éteint par des années de gestion à la Guimgampaise et par des groupes de supporters qui se sont mis eux-mêmes sous sédatifs, devrait en tout logique ne rien faire, ne rien crier à cette équipe en perdition.
Ce match relève donc de la plus grande importance. Mais les joueurs en ont-ils conscience ? Nkoulou semble plus penser à préparer son départ cet été. Mandanda multiplie les boulettes façon Findus. Barton est finalement plus fort en gueule qu’en foot. Ayew (André) se complique la vie (et le jeu) tandis que son jeune frère (Jordan) se taille une jolie réputation. Kadir peine à convaincre alors que Sougou lui a déjà convaincu ses détracteurs. Morel (c’est la vanne). Mais il parait que tout va bien donc à quoi bon se faire des cheveux blancs ?