Hier soir, l’OM s’est lamentablement incliné face à un Olympiakos pourtant bien léger, lors de l’avant dernier match des phases de poules de la Ligue des Champions. Au-delà de ce résultat peu glorieux qui pourrait compromettre la qualification pour les huitièmes de finale, c’est bien le contenu du match qui inquiète. Cela devient une habitude au Vélodrome, l’équipe marseillaise a joué le contre, à domicile, contre le club grec. Comment un club à la devise « droit au but » a pu en arriver là ? S’il a permis au club phocéen de renouer avec les trophées, peut-on tout laisser passer à Didier Deschamps ?
Des dépenses inconsidérées, un effectif qui perd de la valeur
Depuis son arrivée en 2009, Didier Deschamps a dépensé sans compter, en pensant au court terme. Une politique de recrutement qui est certainement responsable, tout au moins en partie, de son conflit avec José Anigo. La première intersaison a notamment été l’occasion d’investissements importants et discutables. Par la suite, par soucis d’améliorer l’équipe qualitativement, Didier Deschamps n’a pas hésité à se séparer de joueurs pour obtenir des liquidités rapidement, quitte à réaliser quelques moins-values. Au final, l’effectif actuel ne semble qualitativement pas meilleur que celui de 2009 ou de 2010. Et ça n’est pas fini. Lucho et Gignac, abonnés au banc et visiblement sur le départ, ont été achetés pour une somme totale supérieure à 40 millions d’euros. D’après les dernières rumeurs, ils devraient tous les deux être bradés. N’est-il pas possible, avec un peu de bonne volonté, de les remettre sur de bons rails ?
Quel est le modèle de Deschamps ?
Face au club grec, on pourrait croire que le coach phocéen a tenté d’aligner l’équipe la moins technique possible. A moins qu’il n’ait pris pour modèle le jeu norvégien (et encore…), on peine à comprendre d’où le coach tire son inspiration. Même lors de la pire époque du Catenaccio, le Milan AC de Sacchi et de Capello ou la Juventus de Lippi ne misaient pas tout sur le physique : les passes arrivaient dans les pieds et les attaquants savaient faire un contrôle. Il serait intéressant de savoir, s’il coachait l’OM de 1992 ou de 1993, si Didier Deschamps se titulariserait-il malgré sa petite taille. Aussi besogneux qu’il fut, l’ancien capitaine des Bleus savait faire des passes et cet Olympique de Marseille, évidemment bien aidé par une pléiade d’internationaux, prenait le jeu à son compte. Avec Alou Diarra, Stéphane Mbia, Souleymane Diawara et Nicolas Nkoulou, la Dèche mise sur les kilos et les centimètres, quand le LOSC ou le PSG misent sur le beau jeu. Le monde à l’envers…
Et les joueurs dans tout ça ?
Plutôt que de laisser les joueurs élire leur capitaine, on peut s’interroger si Deschamps n’aurait pas mieux fait de le choisir. L’an passé, ce rôle aurait du revenir à Gaby, un mec capable d’attraper un coéquipier qui n’a pas mouillé le maillot ou tout fait pour gagner. D’ailleurs, malgré ses limites défensives, l’Argentin manque. On se souvient que Gerets avait quant à lui décidé de faire confiance à Lorik Cana, misant sur son fort tempérament pour secouer les éventuels branleurs. Cette année Steve Mandanda a-t-il les épaules ? Une chose est certaine, l’état d’esprit global de la formation phocéenne est déplorable. A quelques exceptions près, le maillot reste sec. Lucho, qui devrait être un leader à tout point de vue, a certainement besoin d’aller voir un psy, tandis que Jordan Ayew, aussi prometteur qu’il soit, est titularisé, match après match, à la place d’un Gignac revanchard. Enfin, on peut s’interroger sur la qualité de la préparation physique. Christophe Manouvrier obtenait-il de trop bons résultats ? Deux décisions assez symboliques de ce qui se passe en coulisses.
Si les joueurs sont les premiers responsables de cette situation, on peut clairement penser que le discours de Deschamps ne passe plus. Le manque de plaisir de l’équipe crève les yeux. Inutile de se chercher des excuses, on paye bien là les mauvais choix stratégiques, tactiques et de recrutements. A chacun d’assumer ses fonctions. Aujourd’hui décisionnaire absolu, Didier Deschamps jouerait sa tête contre le PSG si son contrat n’était pas en béton armé…