Après un début de saison catastrophique, l’OM a redressé l’échine et terminé l’année en boulet de canon. A tel point qu’une qualification pour la prochaine édition de la Ligue des Champions parait être à nouveau envisageable. Retour sur les évènements des derniers mois et zoom sur les principaux acteurs de cette renaissance :
Deschamps a plié mais n’a pas rompu
Courant octobre puis fin novembre, la situation paraissait bien compliquée pour lui. A tel point que certains groupes de supporters ont fait connaitre leur mécontentement et demandé son départ et le retour d’Eric Gerets. Or Didier Deschamps a su faire ce qu’aucun entraîneur avant lui n’avait su réussir depuis le retour en L1 en 1996 : réussir à maintenir le dialogue avec ses joueurs lors d’une situation de grave crise. L’ancien capitaine de l’OM a notamment su remettre en cause ses choix et le mérite du renouveau phocéen lui revient en bonne partie. Côté terrain, Morgan Amalfitano et Nicolas NKoulou ont apporté le souffle nouveau qu’il manquait à l’équipe. Le premier, associé à Cesar Azpilicueta, a posé bien des problèmes aux adversaires et a amené la grinta qu’il manquait sur le côté droit. Le second a évolué à un niveau qu’on ne lui aurait pas soupçonné. Il a rassuré par sa technique et sa facilité à gagner les duels. Mathieu Valbuena nous a fait le même coup qu’en 2010 et sauvé à plus d’une occasion : un retour au plus haut niveau qui démontre la force de son caractère. Enfin, l’amélioration des résultats a aussi coïncidé avec le retour de blessure de Stéphane Mbia. Ce n’est probablement pas un hasard.
Quand Paris et Dortmund promettaient l’enfer aux Marseillais…
Le grand tournant de cette première partie de saison se situe certainement aux alentours du 27 novembre. Le contexte était alors délicat : depuis quelques jours, feu Antoine Kombouaré balançait à qui voulait bien l’entendre que le PSG jouait l’OM au bon moment et qu’il n’avait pas besoin de motiver ses troupes pour un rendez-vous si cher aux supporters. Pour la première fois depuis les années 90, chacun des deux clubs alignait bon nombre d’internationaux. La presse annonçait le passage de relais entre un Marseille en fin de cycle et un Paris que personne ne paraissait être en mesure de stopper (en dehors du Nancy de Jean Fernandez une semaine auparavant). Et ce qui devait arriver arriva : les Olympiens laminèrent des Parisiens (3-0) complètement à la rue en terme d’engagement et de détermination. Un match référence qui marque la naissance d’une équipe et le retour de la réussite. La seconde mi-temps de la rencontre face à Dortmund est du même acabit, dans des circonstances tout aussi compliquées. Alou Diarra et ses partenaires ont pu constater qu’ils savaient revenir au score et faire fronts au coeur de la tempête. Lorient en a ensuite fait les frais.
2009-2010 style ?
Etant donné l’absence de Souleymane Diawara et des frères Ayew, lesquels participeront à la CAN, le début d’année proposera aussi son lot de complications. Néanmoins, si l’état d’esprit reste le même, les matchs contre l’OM ne seront pas une partie de plaisir pour leurs adversaires. On peut s’interroger sur l’impact qu’aurait un départ de Lucho lors du mercato. Jugé trop nonchalant par le président de l’Olympiakos, l’Argentin pèse néanmoins sur l’entrejeu par la justesse de ses passes et son activité. Il reste l’un des Marseillais qui parcourent le plus de kilomètres lors des matchs. En termes de statistiques, le bilan est d’ailleurs plutôt rassurant. L’Olympique de Marseille est l’équipe qui tire le plus en Ligue 1 et a le plus haut taux de réussite dans les centres. Le bilan est loin d’être parfait, mais le mieux entrevu les dernières semaines est indéniable. C’est très appréciable car la concurrence est de plus en plus forte en Ligue 1 pour les trois premières places. Lille, Lyon et Paris constituent notamment de très rudes adversaires sur le long terme. Il faudra lutter pour simplement obtenir la troisième place. Or l’OM a un besoin vital de participation à la Ligue des Champions. Il faut donc espérer que l’allant soit le même en début d’année.
Rares sont ceux qui auraient envisagé la position actuelle de l’OM il y a de ça deux mois. Sans aucun doute rendus plus forts par la crise traversée en début de saison, Didier Deschamps et ses joueurs abordent la seconde partie de la saison avec une sérénité précieuse. Si le spectacle proposé sur la pelouse n’est pas toujours celui espéré, l’état d’esprit fait désormais plaisir à voir. Une interrogation : on peut à ce jour imaginer qu’Antonio Pintus avait prévu un pic de forme pour la fin d’année. La condition physique des Phocéens leur permettra-t-elle de garder un niveau convenable après les fêtes ? Réponse dans les prochaines semaines !