Certaines défaites laissent un goût amer. D’autres, aussi douloureuses soient-elles, permettent de recadrer une équipe prise d’un sentiment d’euphorie après une série positive. Le revers concédé par l’OM en Ukraine rejoint la seconde catégorie. Adoubée par toute une ville, l’équipe phocéenne est revenue soudainement sur terre après le camouflet à Donetsk. 2-0, le score est sec. Sans appel. Mais, paradoxalement, intervient au bon moment.
Non, point de folie dans ces propos. Simplement, une réalité. Marseille surfait sur une vague victorieuse depuis de longues semaines. Invincible, l’OM n’avait plus concédé de défaite depuis le déplacement à Sochaux, en janvier. Le faux-pas arrive à point nommé. Il va permettre une autocritique salutaire, qui permettra à l’équipe d’avancer, de progresser. De ne pas se laisser griser par les victoires. Il fallait bien perdre un jour. Que cela se fasse en coupe de l’UEFA ne coupe donc pas la spirale hexagonale, qui pourrait donc se poursuivre dès demain face à Grenoble. Et va forcément donner un nouvel élan.
Grenoble n’est pas une foudre de guerre. Equipe surprise – voire sensation – du début de saison, la formation iséroise est rentrée dans le rang depuis. Engluée dans le ventre mou du championnat, elle n’a pas encore validé son maintien mathématiquement. Mais, ne semble pas non plus la première menacée. À moins que les contre-performances s’accumulent. Un faux-pas face à Marseille compliquerait certainement les choses. L’alchimie entre jeunes loups aux dents longues et tauliers a prise. Mais, le vécu en Ligue 1 fait défaut à une équipe finalement bien inoffensive et aux repères pas encore établis.
L’OM se présentera avec la plupart de ses forces vives. Brandao, véritable homme en forme en championnat, devrait retrouver une place de titulaire à la pointe de l’attaque olympienne. L’animation offensive devrait être le principal gage de réussite d’une équipe qui tourne à pleins poumons depuis deux mois en Ligue 1. Et puis, finalement, si l’OM n’est pas capable de battre Grenoble au Vélodrome, à quoi bon parler de titre ?