Si les supporters n’ont que très peu montrés leur agacement et leur impatience, les anciens présidents de l’OM ne se sont pas gênés pour donner leur avis sur la crise sportive et financière qui secoue actuellement le club phocéen. Bernard Tapie a ouvert le feu, suivi de Christophe Bouchet et de Pape Diouf ce matin. Ca flingue de tous côtés à quelques heures du choc face au PSG qui pourrait faire du dégat en cas de défaite au Parc des Princes. Ce serait alors la 10ème défaite des Olympiens en 11 rencontres.
Tapie juge que Labrune n’a pas le profil
Seul président d’un club français à avoir gagné la Ligue des Champions (entre autres) avec l’Olympique de Marseille en 1993, Bernard Tapie déclarait il y a 10 jours qu’il fallait « arrêter de mettre des présidents fantoches. » L’ancien ministre de la ville en mettait une deuxième couche en visant nommément Vincent Labrune qui, selon lui, n’avait pas l’envergure pour endosser ce poste de président de l’OM. « Labrune, c’est un type adorable. (…) Auprès des joueurs, quand Labrune parle… (Rires.) Il a du charisme, mais il n’a pas le profil. C’est dommage pour lui. » Pour le moment, le président actuel de l’OM n’a pas en tout cas réussi à remobiliser les joueurs qui accumulent depuis deux mois les défaites. Attention danger !
Bouchet allume la gestion de Dassier
S’il semble peu attentif aux performances de son ancien club, Christophe Bouchet n’en a pas moins son avis sur la gestion d’un de ses successeurs : Jean-Claude Dassier. « Aujourd’hui, l’OM paye l’ère Dassier. Quand on met quelqu’un qui est à la retraite, il ne faut pas s’étonner qu’il fasse de la fin de carrière professionnelle. Quelqu’un qui a 69 ans, ne va penser qu’à l’année qui va suivre. Mais quand on ne bâtit pas l’avenir, on ne bâtit pas le présent. C’est une certitude absolue. » Reste qu’on peut penser, comme Pape Diouf, que Jean-Claude Dassier n’était qu’un lampiste et que ce n’est pas lui qui a décidé d’exploser la masse salariale et le budget de recrutement pour calmer le feu après l’éviction de Pape Diouf.
Diouf charge lourdement Labrune
Comme Bernard Tapie, Pape Diouf est un des seuls anciens présidents de l’Olympique de Marseille à bénéficier encore d’une bonne côte auprès des supporters. Fort de cette légitimité, Diouf lançait ce matin une charge cinglante sur Labrune dans les colonnes du quotidien La Provence. « Fondamentalement, quand on se veut président de cette institution, au-delà de l’implication sentimentale, il y a cette force qui doit nous habiter, de ne jamais être attentiste quand l’intérêt du club est en jeu. (…) Comment peut-on m’expliquer aujourd’hui, en ayant quitté le club avec de l’argent dans les caisses permettant le recrutement de la première année de Dassier, que le club est déficitaire ? Comment peut-on m’expliquer cela alors qu’à ma connaissance, même si l’actuel président n’a pris les rênes du club que cette année, il était le président du conseil de surveillance ; donc celui chargé, en théorie, de veiller à la bonne marche sportive et financière du club. » A noter que Vincent Labrune communique via Le Parisien, organe officiel du PSG, et que Pape Diouf se répand dans La Provence. Tout un symbole.
En répondant directement aux attaques de Bernard Tapie, Vincent Labrune voulait éteindre les critiques qui s’accumulent ces derniers temps. « L’OM est une institution. Personne ne la mettra à terre, ni les journalistes, ni ceux qui parlent, ni les anciens présidents. » Le protégé de Margarita Louis-Dreyfus a raison puisque ce sont bien les résultats – et non pas les déclarations de Diouf, Bouchet ou Tapie – qui pourraient mettre définitivement le feu à la maison olympienne. D’ici là, Marseille a un match à forte symbolique face au PSG. A La Commanderie ces derniers jours, peu de supporters étaient présents. Et c’est aussi à la désaffection des supporters pour leur club que Labrune devra se confronter. Et pour le moment le bilan n’est pas à son avantage. Bernard Tapie a d’ailleurs répondu de façon cinglante à Vincent Labrune. « Labrune a raison, l’OM est une institution. Mais il n’y est pour rien. Moi, je crois quand même y être pour quelque chose. » Difficile de dire le contraire.