Quand j’étais plus petit, j’adorais jouer au foot avec mon frangin. Etant l’aîné, à chaque fois je gagnais. Parfois de justesse, mais je gagnais. Ce dimanche, l’OM accueille son petit frère Istres au Stade Vélodrome. Pour gagner. De justesse peut-être, mais qu’importe, seule la victoire est belle.
On pourrait comparer le voisin Istréen au Petit Poucet ou à David, mais dans les contes ou les légendes, le plus faible finit toujours par l’emporter. Espérons que ça ne soit pas le cas ce soir. En effet, gaspiller des points contre la lanterne rouge serait une bien mauvaise opération en vue de la bataille que l’on souhaite livrer au leader Lyonnais. D’autant plus que l’OL a gagné son derby…
Vous avez dit derby ?
Comme tout le monde le sait, les derbys sont en règle générale synonymes de combats, sans calculs, pour vaincre le voisin ennemi. Ainsi, ce week end, des affiches comme Lyon-ASSE, Nice-Monaco, ou en Italie Inter-Milan représentent beaucoup plus que les trois points synonymes de victoire pour un des duellistes. Mais ce n’est pas franchement le cas pour ce match de la 27ème journée opposant ces deux équipes des Bouches-du-Rhône.
Le match aller a été le parfait exemple pour l’illustrer. Peu d’agressivité, pas d’étincelles au niveau du jeu et de l’engagement, il aura suffit aux Marseillais d’avoir du sérieux et de l’application pour l’emporter. Alors certes ce match peut être qualifié de derby par un professeur de géographie, mais pour le supporter, il s’agit surtout d’un match comme un autre, si ce n’est la petite touche de sympathie pour l’adversaire en plus.
Toutefois, ce match retour, même si ce sentiment d’amitié réciproque domine, ne sera pas un bis repetita de la promenade de santé automnale. Car cette fois, les enjeux seront bien plus importants…
A chacun son combat
La situation des deux clubs s’apparente à celle d’un peloton cycliste dans l’escalade du Mont Ventoux ou de l’Alpes d’Huez. L’Olympique de Marseille tente de recoller à l’échappée de tête, alors qu’Istres essaye d’éviter la voiture balai. Et dans ce genre de situation, ce n’est pas forcément celui qui est devant qui atteint son but. La rage de s’en sortir sera-t-elle plus forte que la rage de vaincre ?
Les Violets sont dos au mur, mais ils sont plutôt efficaces hors de leurs bases ces derniers temps (victoire à Lens et nul au Parc). Et la récente victoire contre la bande à Guy Roux, même si les Auxerrois avaient la tête à l’Europe, confirme les progrès entrevus depuis l’arrivée de Xavier Gravelaine sur le banc.
Du côté Olympien, la tendance actuelle est encourageante. Avec ou sans la manière, la victoire est au rendez vous. Garder ce rythme de champion, enclenché depuis la reprise, est impératif si le club envisage d’atteindre ses objectifs, voir de les dépasser.
Ce match sera probablement tendu. En effet l’équipe qui marquera en premier prendra un ascendant psychologique important. Et si cela venait à se confirmer, Baka, que dis-je, notre Baka, pourrait avoir un rôle à jouer. Car connaissant son amour pour le maillot Marseillais, nul doute qu’il voudra briller pour son retour.
Ce match contre les amis Istréens s’annonce donc dangereux. Pour les nerfs tout d’abord, car la rencontre risque d’être crispante. Pour les gabians ensuite, car les retours conjugués de Bakayoko et de Pérez risquent de leur rappeler des souvenirs douloureux. Et pour les enfants enfin, car dans cette histoire, l’Ogre risque bien de manger le Petit Poucet…